Année 2016   Juillet-Août Afficher en grands caractères

Comment affronter les épreuves ?

par Roderick Meredith
(1930-2017)

Aux premières heures du 16 juin 1976, ma fille Elizabeth monta les escaliers quatre à quatre pour venir me réveiller comme je lui avais demandé. Je voulais « être là » au cas où ma chère épouse, Margie, reprendrait conscience afin de communiquer brièvement avec moi avant de décéder. Les infirmières et les médecins m’avaient assuré qu’elle était en phase terminale de cancer, mais qu’elle n’était pas dans le coma. Elle était plutôt dans une sorte « d’évanouissement » – elle ne souffrait pas, mais elle était dans un état de somnolence et elle gémissait seulement lorsque les aides-soignantes la déplaçaient pour faire sa toilette, etc. Elizabeth vint rapidement et me dit : « Maman est partiellement éveillée et tu devrais descendre rapidement. » J’ai passé une robe de chambre et je suis descendu alors qu’elle était allongée sur un lit d’hôpital dans le salon. Mais il était trop tard. Elle n’est jamais revenue entièrement à la vie et à un état de conscience. Elle est décédée alors que je lui tenais la main. À ce moment-là, c’était la pire chose qui m’avait « atteint » pendant ma vie entière. J’étais profondément bouleversé, peut-être davantage que je n’aurais dû l’être alors que je comprenais la vérité divine. Mais j’étais humain.

Roderick Meredith
Roderick C. Meredith
Rédacteur en chef

Ma vie entière repassait devant mes yeux au cours des premières heures de chaque jour, pendant les semaines qui suivirent sa mort. Je me demandais : «  Pourquoi ? »

Un matin, peu après le décès de Margie, alors que je me rendais en voiture à l’Ambassador College, un jeune homme roulait n’importe comment sur un échangeur de l’autoroute 210, il faillit percuter ma voiture et il poursuivit sa route à toute allure. Étant très instable émotionnellement, je commençai à hurler après lui – j’étais tellement en colère que je pensais même le percuter volontairement ! Soudain, l’Esprit de Dieu me saisit et je réalisai que j’avais des responsabilités à accomplir. Je devais m’occuper de nos quatre enfants. J’étais un ministre de Jésus-Christ ! Mais alors, pourquoi étais-je si prompt à me mettre en colère ? Toutes ces pensées me calmèrent et m’aidèrent à me comporter de façon équilibrée.

Frères et sœurs, je sais que beaucoup d’entre vous dans l’Église du Dieu Vivant rencontrez des épreuves difficiles de nos jours. Dieu permet que ces choses se produisent afin de nous « éprouver ». Mais en fin de compte, les épreuves sont bénéfiques – même si cela ne semble pas être toujours le cas lorsque nous les traversons. L’année dernière, M. Pieter van der Byl est décédé (ministre en charge de l’Afrique du Sud). Tout en étant attristés par sa disparition, nous étions réconfortés de savoir qu’il avait eu 78 années de vie très productives. Toujours en 2015, M. Fitzroy Greeman, un formidable ministre dans la Caraïbe, est décédé alors qu’il avait seulement la soixantaine. Et cette année, nous avons appris le décès de M. Bruce Tyler, qui travaillait comme directeur régional pour l’Australasie. Comme beaucoup d’entre vous le savent, M. Rod King et M. Harold Way connaissent actuellement de graves problèmes de santé. Dans toute l’Église, beaucoup d’hommes et de femmes connaissent de graves problèmes de santé et ils ont besoin de nos prières ! Nous prions Dieu pour qu’Il leur donne davantage de temps pour achever leur course et faire l’Œuvre que Dieu veut qu’ils accomplissent pendant cette vie. Mais nous savons – et je le comprends pour ma propre vie – que Dieu ne nous donne pas une vie éternelle dans cette chair. J’espère et je prie pour que Dieu me permette de vous servir pendant de nombreuses années supplémentaires. Mais je sais que Dieu est en charge, pas moi ! Au fil des ans, j’ai appris à considérer davantage la « vue d’ensemble » comme je le mentionne souvent.

Cette « vue d’ensemble » est ce qui me permit de retrouver mon équilibre après le décès de Margie. Alors que je méditais, que j’étudiais et que je priais, j’ai commencé à comprendre que :

  • Dieu était toujours sur Son trône ! Le soleil continuait à se lever chaque matin et la lune apparaissait chaque nuit. Les événements prophétiques continuaient à progresser comme nous l’avions annoncé depuis des décennies. Dieu entendait toujours nos prières à de nombreux égards. L’Esprit de Dieu était toujours à notre disposition.

  • La perspective divine était bien plus grande que la mienne ! Malgré ma douleur personnelle, je savais que des dizaines de milliers de gens mourraient dans le monde – parfois dans des circonstances bien plus brutales et douloureuses. Mon épouse Margie n’était pas décédée ainsi. Au contraire, elle s’était endormie paisiblement chez elle, entourée de sa famille qui l’aimait et qui priait pour elle.

  • La résurrection est notre espoir – pas la durée de notre vie physique ! En étudiant cela, il est apparu plus clairement à mes yeux que Dieu ne nous promet pas la vie éternelle dans la chair ! Entre-temps, je constate que je suis toujours en vie – j’ai toujours la force et la capacité de transmettre la connaissance et la compréhension de Dieu et de Son plan aux autres. J’ai compris que je devais transmettre tout ce que je pouvais. J’ai découvert que ma plus grande aide dans cette épreuve – et dans toutes les épreuves – était de me focaliser sur Dieu et sur ce que je pouvais donner à Son Œuvre ! En faisant ainsi, dans toutes les circonstances que Dieu place devant nous, nous accomplirons le véritable but pour lequel nous avons été appelés et pour lequel nous sommes en vie. Cette compréhension nous aide à ne pas nous focaliser sur nous-mêmes, mais à mettre l’accent sur les choses qui importent vraiment. J’ai découvert que si j’essayais d’étudier davantage la Bible et de saturer mon esprit avec la parole divine, j’acquerrais une compréhension et une force allant au-delà de tout ce que je pouvais espérer pour saisir la perspective divine dans mes épreuves passées, présentes et futures.

Dans Philippiens 1 :6, l’apôtre Paul écrivit à propos de sa foi qu’il était « persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ ». La volonté de Dieu est que chacun d’entre nous fasse sa part pour achever l’œuvre que Dieu nous a donnée. Si nous faisons notre part, Il nous gardera en vie jusqu’à ce que nous ayons « achevé notre course », appris les leçons nécessaires, accompli notre œuvre et que nous soyons prêts pour la résurrection selon notre foi.

L’apôtre Paul écrivit encore dans l’épître aux Philippiens, à propos des « liens » (des chaînes) et des épreuves : « Qu’importe ? De toute manière, que ce soit pour l’apparence, que ce soit sincèrement, Christ n’est pas moins annoncé : je m’en réjouis, et je m’en réjouirai encore. Car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l’assistance de l’Esprit de Jésus-Christ ; selon ma ferme attente et mon espérance, je n’aurai honte de rien, mais maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort ; car Christ est ma vie, et mourir m’est un gain. Mais s’il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer. Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur » (Philippiens 1 :18-23).

Au cours des dizaines d’épreuves pendant mes 66 années dans l’Église de Dieu, j’ai appris que le seul moyen de les affronter avec succès – et de les surmonter – était d’avoir le Christ en moi, ce qui me donnait la force d’y arriver. L’apôtre Paul a écrit : « Je sais être dans l’abaissement, je sais aussi être dans l’abondance ; en tout et partout, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim ; à être dans l’abondance, et à être dans la disette. Je puis tout par Christ, qui me fortifie » (Philippiens 4 :12-13, Ostervald). Quels que soient les hauts et les bas par lesquels nous passons, nous devons vraiment comprendre que rien ne peut nous détourner de Dieu et de la réussite ultime si nous marchons avec le Christ. Nous sommes capables de « tout » faire par le Christ qui nous fortifie !

Il est très enrichissant et intéressant de relire les exemples décrivant comment Dieu a agi avec Ses serviteurs au cours des siècles. Vous verrez que même les patriarches et les serviteurs de Dieu les plus fidèles ont vécu de « mauvaises expériences ». Après avoir décrit comment « Dieu apparut à Jacob » et le bénit, la Bible nous dit : « Ils partirent de Béthel ; et il y avait encore une certaine distance jusqu’à Éphrata, lorsque Rachel accoucha. Elle eut un accouchement pénible ; et pendant les douleurs de l’enfantement, la sage-femme lui dit : Ne crains point, car tu as encore un fils ! Et comme elle allait rendre l’âme, car elle était mourante, elle lui donna le nom de Ben-Oni ; mais le père l’appela Benjamin. Rachel mourut, et elle fut enterrée sur le chemin d’Éphrata, qui est Bethléhem » (Genèse 35 :16-19). Nous pourrions nous demander : « Puisque Jacob était un des principaux “patriarches” au service de Dieu, toutes époques confondues, pourquoi Dieu a-t-Il permis que sa femme meure à un moment très inopportun et doive être enterrée “sur le chemin” de Bethléhem ? » Mais en fait, elle est décédée en paix, après avoir donné naissance à un enfant et elle fut encouragée par le fait que son fils puisse vivre et servir Dieu.

Un peu plus loin dans le livre de la Genèse, Dieu décrit comment Jacob bénit une dernière fois ses fils, peu avant de mourir : « Jacob appela ses fils, et dit : Assemblez-vous, et je vous annoncerai ce qui vous arrivera dans la suite des temps. Rassemblez-vous, et écoutez, fils de Jacob ! Écoutez Israël, votre père ! » (Genèse 49 :1-2).

Ensuite, la Bible révèle qu’après avoir donné à ses fils de formidables bénédictions prophétiques, « il leur donna cet ordre : Je vais être recueilli auprès de mon peuple ; enterrez-moi avec mes pères, dans la caverne qui est au champ d’Éphron, le Héthien, dans la caverne du champ de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, dans le pays de Canaan. C’est le champ qu’Abraham a acheté d’Éphron, le Héthien, comme propriété sépulcrale » (Genèse 49 :29-30).

À un âge avancé et au seuil de la mort, Jacob dit calmement à ses fils ce qu’ils devaient faire de son corps et où ils devaient le faire reposer. Quel exemple ! Cependant, nous pourrions alors nous demander pourquoi, de temps en temps, certains de nos ministres ou de nos membres solides meurent de maladie – au lieu de mourir paisiblement de vieillesse. Comme beaucoup d’entre vous le savent, Élisée fut un des plus grands prophètes. Pourtant, notez ce que déclare la parole de Dieu : « Élisée était atteint de la maladie dont il mourut ; et Joas, roi d’Israël, descendit vers lui, pleura sur son visage, et dit : Mon père ! mon père ! Char d’Israël et sa cavalerie ! » (2 Rois 13 :14).

Même le grand prophète Élisée mourut de maladie. Nous ne mourons pas tous de « cause naturelle », en évitant systématiquement les maladies. En décrivant les hommes et les femmes de foi, nous lisons dans l’épître aux Hébreux : « C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre » (Hébreux 11 :13).

Nous ne mourons pas tous « tranquillement » chez nous dans notre lit ! Dieu décrit encore ce qui arriva aux hommes et aux femmes les plus fidèles des temps anciens : « Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection ; d’autres furent livrés aux tourments, et n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection ; d’autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés ; ils moururent tués par l’épée ; ils allèrent çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités – eux dont le monde n’était pas digne – errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis, Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection » (Hébreux 11 :35-40).

Frères et sœurs, nous devons comprendre qu’en règle générale, Dieu permet que la plupart des membres de l’Église meurent paisiblement, dans des circonstances normales. Nous ne sommes pas victimes de grandes persécutions où nous serions torturés à mort. Nous ne sommes pas sciés en deux comme ce fut le cas pour certains qui s’opposèrent à l’Église catholique romaine dans le passé. Nous devons être reconnaissants que Dieu soit miséricordieux à l’égard de notre génération qui n’a peut-être pas la même foi et le même courage de traverser ce que nos ancêtres ont dû endurer !

Mais peut-être plus que toute autre génération, nous devons absolument implorer Dieu d’instiller une foi véritable en chacun de nous, lorsque ces épreuves commenceront de nouveau à s’abattre sur nous. Comme Dieu l’a révélé dans Sa parole : « Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard ? Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc 18 :7-8).

« Quand le Fils de l’homme viendra », Dieu révèle qu’il sera difficile de trouver des gens possédant la véritable foi en Lui. Chacun d’entre nous doit implorer Dieu de tout son cœur ! Nous aurons absolument besoin de la foi – de la foi et du courage – dans les épreuves à venir. Souvenez-vous de l’avertissement divin dans Apocalypse 21 :7-8 : « Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. »

Notez les deux premiers défauts, mentionnés par Dieu, que nous devons vaincre. Nous ne devons pas être « lâches » et nous ne devons pas être « incrédules ». Faites-vous des efforts importants pour l’étude de la Bible, la prière, la méditation et le jeûne, malgré les distractions qui nous incitent à nous relâcher ? Frères et sœurs, nous devons nous fixer comme objectif dans les semaines et les mois à venir d’étudier la Bible de façon constante, de prier, de jeûner et de « chercher Dieu » – en buvant Sa parole et L’implorant pour recevoir Son aide, Sa force et Sa direction. Nous devons « renouveler » ce contact avec Dieu dans notre vie. Alors, et alors seulement, nous « réussirons » à traverser les épreuves à venir !