Année 2012   Archives Afficher en grands caractères

Enthousiasme et zèle

par Roderick Meredith
(1930-2017)

L’enthousiasme et le zèle sont deux caractéristiques que possédait quasiment chaque grand serviteur de Dieu, mentionné dans la Bible. Cependant, en cette ère moderne, l’attitude « cool » semble prévaloir. Les gens éprouvent une certaine suspicion à l’égard d’une personne « emballée » par le christianisme.

Pourquoi cela ?

Une partie de la réponse met en cause la société que nous avons laissé devenir tellement séculière. La religion n’est plus le « grand sujet » de la vie moderne, comme c’était le cas pour les proches générations qui nous ont précédé. Une autre raison touche certaines personnes qui ont été « bernées » par la religion et qui, par conséquent, ont peur de s’impliquer dans une religion quelle qu’elle soit – même dans la véritable religion de leur Créateur.

Mais cela n’est qu’une preuve de faiblesse, car Dieu dit clairement – et ceci pour toutes les époques – qu’Il S’attend à ce que Ses serviteurs courent « tous azimuts » pour Le chercher et pour Le servir ! Après avoir décrit comment Son peuple serait emmené en esclavage dans « la suite des temps », Dieu dit : « Lorsque tu auras des enfants, et des enfants de tes enfants, et que vous serez depuis longtemps dans le pays, si vous vous corrompez, si vous faites des images taillées, des représentations de quoi que ce soit, si vous faites ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, votre Dieu, pour l’irriter, – j’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre, – vous disparaîtrez par une mort rapide du pays dont vous allez prendre possession au-delà du Jourdain, vous n’y prolongerez pas vos jours, car vous serez entièrement détruits. L’Eternel vous dispersera parmi les peuples, et vous ne resterez qu’un petit nombre au milieu des nations où l’Eternel vous emmènera. Et là, vous servirez des dieux, ouvrage de mains d’homme, du bois et de la pierre, qui ne peuvent ni voir ni entendre, ni manger, ni sentir. C’est de là aussi que tu chercheras l’Eternel, ton Dieu, et que tu le trouveras, si tu le cherches de TOUT TON CŒUR et de toute ton âme. Au sein de ta détresse, toutes ces choses t’arriveront. Alors, dans la suite des temps, tu retourneras à l’Eternel, ton Dieu, et tu écouteras sa voix » (Deutéronome 4 :25-30).

Dans le livre de l’Ecclésiaste, Dieu nous dit : « Tout ce que ta main trouve à faire avec ta FORCE, fais-le ; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas » (Ecclésiaste 9 :10). Et dans Colossiens 3 :23, il nous est ordonné : « Tout ce que vous faites, faites-le DE BON CŒUR, comme pour le Seigneur et non pour des hommes. »

En réalité, toute la Bible est pleine de telles instructions et d’exemples de nécessité d’avoir de l’enthousiasme et du zèle pour servir le Dieu Vivant. Le patriarche Jacob, après toutes les machinations et les tricheries dont il fut la victime, se tourna résolument, de tout son cœur, vers Dieu pour le restant de sa vie. Au terme d’une sorte de « conversion », Jacob implora Dieu : « Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, Eternel, qui m’as dit : Retourne dans ton pays et dans ton lieu de naissance, et je te ferai du bien ! Je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité dont tu as usé envers ton serviteur ; car j’ai passé ce Jourdain avec mon bâton, et maintenant je forme deux camps. DELIVRE-MOI, je te prie, de la main de mon frère, de la main d’Esaü ! car je crains qu’il ne vienne, et qu’il ne me frappe, avec la mère et les enfants » (Genèse 32 :9-11).

Nous pouvons lire que Jacob, au cours de cette même nuit, « lutta toute la nuit » avec le puissant Etre qui donna plus tard Sa vie pour nous. C’était évidemment un « test » pour mesurer la détermination de Jacob à obtenir la promesse de Dieu. Après avoir lutté avec zèle durant toute la nuit, il dit au Messager de Dieu : « Je ne te laisserai POINT aller, que tu ne m’aies béni » (verset 26). Et Celui qui devint plus tard le Christ, répondit : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur » (verset 28).

En commentant ce passage, The Critical and Experimental Commentary déclare :

Il est évident que Jacob était conscient de la nature de Celui avec lequel il luttait ; persuadé que la force de ce dernier, de loin supérieure à la force humaine, était cependant bridée par Sa promesse de lui faire du bien. Jacob était donc déterminé à ne pas laisser passer cette opportunité en or d’obtenir une bénédiction. Rien ne donne plus de plaisir à Dieu que de voir le cœur de Son peuple fermement attaché à Lui. Mais, de même que Jacob poursuivit la lutte durant toute la nuit, sans avoir obtenu de bénédiction jusqu’au « lever du jour », de même Dieu ne répond pas toujours aux prières de Son peuple jusqu’au dernier moment – jusqu’à ce que, par une certaine attente – le raffermissement de l’esprit de ceux qui prient et qui persistent à le faire, permette à leurs cœurs d’être dans un tel état de soumission et de foi qu’ils deviennent mûrs à recevoir la bénédiction (page 215. C’est nous qui traduisons).

Parce qu’il courait « tous azimuts », Jacob [“l’usurpateur”] eut son nom changé en « Israël » – qui veut dire « vainqueur avec Dieu » ou « prince de Dieu ». Si vous lisez ce récit attentivement vous aurez l’impression que, comme Jésus « sua du sang » pendant Sa prière d’une extrême intensité à Dieu, avant d’être crucifié, de même il fut possible que Jacob ait virtuellement sué du sang en se donnant à fond pour vaincre Dieu, lors de son temps spécial d’épreuve.

Vous est-il arrivé d’implorer Dieu si intensément que vos vaisseaux fussent prêts à éclater en sang ? La vie éternelle dans la Famille de Dieu a-t- elle REELLEMENT beaucoup d’importance pour vous ?

Considérez la chose autrement : avec quelle facilité vous découragez-vous, ou devenez-vous amer, ou simplement indécis envers Dieu et Sa véritable Eglise ?

L’attribut qui différentie les Philadelphiens des Laodicéens, à la fin de cet âge, est leur ZELE pour l’Œuvre de Dieu et pour la parole de Dieu. Rappelez-vous que Jésus-Christ a clairement exposé Son jugement sur les Laodicéens : « Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid, ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es TIEDE, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche » (Apocalypse 3 :15-16). Cette approche superficielle, insipide et tiède, qui consiste à ne PAS être capable d’enthousiasme et d’engagement total vis-à-vis de la parole et de l’Œuvre de Dieu, est l’une des choses qui dégoûtent le plus le Christ Vivant ! C’est pour cela qu’Il dit : « Je te VOMIRAI de ma bouche ! »

Songez sérieusement à cela !

En effet, la présente société touche à sa fin. Ceux d’entre nous, qui se font un « petit dieu » de leur travail ou de leurs affaires, d’une maison ou d’une famille, de leur argent ou de leur prestige – bref, de n’importe quoi – sont en train d’ECHOUER s’ils ne se REPENTENT pas sincèrement.

En tant que serviteur du Christ, je ne peux vous aider en vous disant cela d’une manière « tendre » ! Vous savez ce qu’il faut faire. Vous avez entendu cela maintes fois. Vous avez besoin d’étudier diligemment et régulièrement la Bible, et de vous « nourrir du Christ » (Jean 6 :57). Vous devez IMPLORER Dieu quotidiennement dans vos prières. Remémorez-vous l’exemple du Christ « qui, dans les jours de sa chair, a présenté avec de grands CRIS et avec LARMES des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa piété. Il a appris, bien qu’il soit Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ; après avoir été élevé à la perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel » (Hébreux 5 :7-9).

Vous devez apprendre à utiliser « l’outil » spirituel du JEUNE – pratiquer si possible régulièrement. Souvenez-vous des instructions de Jésus : « Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent : Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point ? Jésus leur répondit : Les amis de l’époux peuvent-ils s’affliger pendant que l’époux est avec eux ? Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors, ils JEUNERONT » (Matthieu 9 :14-15).

David, « l’homme selon le cœur de Dieu », fut un merveilleux exemple de passion et de zèle pour Dieu. Il implora : « Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, pendant qu’on me dit sans cesse : Où est ton Dieu ? » (Psaume 42 :1-3).

Il serait difficile de lire l’histoire de l’apôtre Paul dans les Actes, ou d’étudier ses Epîtres, sans percevoir l’enthousiasme et le ZELE qui l’animaient : « J’ai travaillé plus qu’eux tous », dit-il (1 Corinthiens 15 :10). Tout au long de ses lettres, Paul affiche un degré de zèle et d’implication remarquable.

Enchaîné comme prisonnier à Rome, il se réjouissait de ce que l’Evangile fût prêché, même sous de fausses motivations. Il écrivit : « Car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l’assistance de l’Esprit de Jésus-Christ ; selon ma ferme attente et mon espérance, je n’aurai honte de rien, mais maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort ; car Christ est ma vie, et mourir m’est un gain » (Philippiens 1 :19-21).

Avons-nous, vous et moi, le désir que le CHRIST soit « glorifié » dans notre corps – même si cela implique la MORT ?

Est-ce faire preuve « d’immaturité » que d’être stimulé et enthousiaste au sujet de l’Œuvre divine, et de notre préparation quotidienne en vue du Royaume de Dieu ? Il est certain que l’apôtre Paul ne le pensait pas ; il fut inspiré à écrire : « Frères, je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant sur ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. Nous tous donc qui sommes des hommes faits, ayons cette même pensée ; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus » (Philippiens 3 :13-15).

En réalité, la vraie maturité spirituelle consiste à nous « offrir » volontairement à notre Créateur et à notre prochain. Elle consiste à se « dépouiller » soi-même pour servir, comme Jésus-Christ l’a fait. Elle consiste à prier AVEC ZELE, afin d’être PASSIONNES de Le servir.

Les autres peuvent bien crier et hurler pour un match de football ou de basket-ball, ou pour des « stars du rock » et autres « idoles » du même genre, mais en ce qui nous concerne, notre ferveur et notre ADORATION doivent être tournées vers le DIEU tout-puissant qui nous donne la vie et la respiration. Notre passion absolue et notre adoration doivent être envers le véritable Jésus-Christ qui MOURUT pour nous, et qui est assis maintenant dans la GLOIRE, à la droite du Père.

Il ne faut pas que nous suivions quoi que ce soit qui s’interpose entre nous et cette relation du cœur avec notre Créateur et Sauveur. Nous ne devons JAMAIS nous éloigner ni hésiter dans ce chemin. Et alors, nous pourrons dire avec Paul : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement » (2 Timothée 4 :7-8).