Année 2014   Octobre-Décembre Afficher en grands caractères

Nous avons besoin de plus de foi !

par Roderick Meredith
(1930-2017)
Avoir plus de foi

L’apôtre Paul fit une déclaration très intéressante sur laquelle nous devrions tous méditer profondément : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église » (Colossiens 1 :24).

Existe-t-il des « souffrances du Christ » que chaque véritable chrétien doit affronter avant d’entrer dans la vie éternelle ? Devons-nous passer par un certain nombre d’épreuves, de tests et même de souffrances, qui sont généralement nécessaires pour nous enseigner la véritable humilité, la fermeté d’esprit et le dévouement total dont nous avons besoin, avant de devenir des êtres spirituels glorifiés dans la Famille même de Dieu ?

Paul ne répond pas directement à la question.

Cependant, du début à la fin de la Bible, la parole de Dieu est remplie d’exemples de Ses serviteurs qui ont traversé de grandes épreuves. Pouvons-nous trouver un but magnifique pour toutes ces épreuves ? Nous voyons qu’il existe « un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir » (1 Pierre 1 :4). Et l’apôtre Pierre continue : « C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra » (versets 6-7). Ces épreuves pénibles nous obligent à nous concentrer sur ce qui est vraiment important. Elles nous obligent à implorer Dieu pour Son aide et à nous dédier entièrement à Le servir, quoi qu’il arrive. Elles sont le creuset dans lequel Dieu nous façonne pour que nous devenions Ses enfants à part entière !

Le fait de reconnaître la raison profonde de ces épreuves peut nous aider à obtenir une paix d’esprit et une foi plus grandes, ainsi que nous aider à apprécier, comme l’apôtre Paul l’a écrit, « que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Romains 8 :28). À travers les âges, les hommes et les femmes qui craignaient Dieu portaient leur regard au-delà des circonstances immédiates. Ils « savaient » que Dieu était là, qu’Il était vivant, qu’Il était en charge et qu’Il finirait par couronner leurs épreuves de succès – même si cela devait leur coûter la vie physique ! C’était la base de la foi radieuse de Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Le roi Nebucadnetsar était absolument furieux de leur refus d’adorer la statue d’or qu’il avait établie. Le plus grand roi de la terre se retrouvait humilié par trois jeunes Juifs.

Nebucadnetsar défia avec dédain les trois jeunes hommes : « Et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? » (Daniel 3 :15). Ils répondirent au roi : « Nous n’avons pas besoin de te répondre là-dessus. Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée » (versets 16-18).

Oui, même si le Dieu d’Israël avait choisi de ne pas les délivrer, Il était suffisamment « réel » à ces braves hommes pour qu’ils Lui consacrent leur vie – quoi qu’il arrive !

Qu’en est-il de vous et moi ?

Sommes-nous prêts à donner notre vie à Jésus-Christ – quoi qu’il arrive ? Dieu est-Il vraiment « réel » pour nous, au point de pouvoir subir le traumatisme d’être battus, d’aller en prison ou de mourir ? Pourrions-nous traverser une longue et difficile épreuve comme celle de Joseph ? Souvenez-vous que les frères de Joseph l’avaient vendu comme esclave. Pendant 13 longues années, il a souffert épreuve après épreuve – d’abord vendu comme esclave, puis menacé de mort, mis en prison et beaucoup d’autres épreuves – jusqu’à ce qu’il ait finalement été glorifié pour devenir le deuxième personnage de tout l’Empire égyptien ! Mais 13 années, c’est long.

Nous savons que le roi David dut fuir le roi Saül pendant environ 10 ans – en se cachant dans des grottes, en fuyant dans le désert et en affrontant toutes sortes de dangers et de situations incommodes. Cependant, David conserva sa foi inébranlable dans le Dieu tout-puissant. De plus, il maintint son affection et son respect pour la position de Saül et pour Saül lui-même. Même lorsque David eut l’opportunité de tuer Saül, en étant si proche de lui dans une grotte qu’il put découper le bas de son manteau, notez la profonde humilité et le respect dans le cœur de David : « Après cela le cœur lui battit, parce qu’il avait coupé le pan du manteau de Saül. Et il dit à ses gens : Que l’Éternel me garde de commettre contre mon seigneur, l’oint de l’Éternel, une action telle que de porter ma main sur lui ! car il est l’oint de l’Éternel » (1 Samuel 24 :6-7).

Plus tard, lorsque David et Abischaï découvrirent Saül endormi, avec une lance à son chevet, notez ce qui se produisit : « Abischaï dit à David : Dieu livre aujourd’hui ton ennemi entre tes mains ; laisse-moi, je te prie, le frapper de ma lance et le clouer à terre d’un seul coup, pour que je n’aie pas à y revenir. Mais David dit à Abischaï : Ne le détruis pas ! car qui pourrait impunément porter la main sur l’oint de l’Éternel ? Et David dit : L’Éternel est vivant ! c’est à l’Éternel seul à le frapper, soit que son jour vienne et qu’il meure, soit qu’il descende sur un champ de bataille et qu’il y périsse. Loin de moi, par l’Éternel ! de porter la main sur l’oint de l’Éternel ! Prends seulement la lance qui est à son chevet, avec la cruche d’eau, et allons-nous-en » (1 Samuel 26 :8-11).

De la même manière, chacun d’entre nous doit regarder au-delà des hommes et voir le dessein de Dieu dans les situations qui pourraient arriver dans les années à venir. Dieu travaillera avec nous, pour nous façonner, nous modeler et nous apprendre des leçons pour l’éternité. Nous devons y croire avec une foi profonde et durable – et nous devons placer notre foi et notre confiance en Dieu !

Chacun d’entre nous devrait reconnaître que les longues périodes d’épreuves, pendant la plus grande partie de notre vie chrétienne – arrivent dans le but spécifique de nous épurer, de nous polir et de faire de nous un véritable « joyau » aux yeux de Dieu. Nous devons donc comprendre ce concept lorsque nous lisons les instructions données par Jésus à Ses disciples et aussi à nous : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera. Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? ou, que donnerait un homme en échange de son âme ? Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres » (Matthieu 16 :24-27).

C’est tellement facile de souhaiter « sauver » notre vie. Nous voulons peut-être « faire la fête » et porter beaucoup trop notre attention sur des choses physiques, pour nous-mêmes et notre famille – mais en passant autant de temps et d’énergie pour des objectifs matériels, nous ne vivrons pas une vie de sacrifice au service de Dieu et des hommes, comme Jésus-Christ nous le demande. Qui parmi nous n’a pas cette tendance-là ? Nous devons mettre l’accent sur la promesse de Jésus. Lorsqu’Il reviendra avec la « gloire » de Son père, Il récompensera formidablement chacun d’entre nous. L’apôtre Paul fut inspiré à expliquer : « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloireà venir qui sera révélée pour nous » (Romains 8 :16-18).

Le corps glorifié que Dieu a prévu pour nous, et l’incroyable opportunité d’être en contact avec Lui et avec Jésus pour l’éternité, sont au-delà de notre compréhension de faibles êtres humains. Mais nous devons comprendre que nous sommes littéralement appelés à « être en communion » avec Dieu et avec le Christ – ainsi que les uns avec les autres (1 Jean 1 :3) – pour l’éternité !

Par conséquent, en nous « nourrissant » de la parole de Dieu (Jean 6 :57) – en lisant et en nous rappelant constamment que notre Créateur est réel et qu’Il délivrera toujours Ses serviteurs – nous pourrons, au travers de Son Esprit en nous, bâtir une foi profonde en Lui. Une foi dont nous aurons absolument besoin dans les années à venir.

La plupart d’entre nous se souviennent de l’exemple magnifique et touchant de l’Éthiopien Ébed-Mélec. Jérémie avait été mis en prison et jeté dans une citerne remplie de boue. En entendant cela, Ébed-Mélec, un des eunuques du roi, en parla à ce dernier et lui demanda de pouvoir aider Jérémie. Le roi lui donna l’autorisation. Ensuite, « Ébed-Mélec prit avec lui les hommes, et se rendit à la maison du roi, dans un lieu au-dessous du trésor ; il en sortit des lambeaux usés et de vieux haillons, et les descendit à Jérémie dans la citerne, avec des cordes. Ébed-Mélec, l’Éthiopien, dit à Jérémie : Mets ces lambeaux usés et ces haillons sous tes aisselles, sous les cordes. Et Jérémie fit ainsi. Ils tirèrent Jérémie avec les cordes, et le firent monter hors de la citerne. Jérémie resta dans la cour de la prison » (Jérémie 38 :11-13).

Ébed-Mélec exposa sa propre vie, contrairement aux princes qui avaient obtenu les faveurs du roi dans un premier temps. Mais « la suite de l’histoire » – révélée un peu plus loin – montre qu’Ébed-Mélec portait son regard au-delà de ces princes. Bien qu’étant un eunuque éthiopien dans la maison du roi, il plaçait sa foi et sa confiance dans l’Éternel, le Dieu d’Israël. Et Dieu le récompensa pour cela ! Plusieurs semaines, ou plusieurs mois, après que les Babyloniens avaient conquis la Judée, la parole de Dieu fut adressée à Jérémie, en lui disant de prendre contact avec Ébed-Mélec : « Va, parle à Ébed-Mélec, l’Éthiopien, et dis-lui : Ainsi parle l’Éternel des armées, le Dieu d’Israël : Voici, je vais faire venir sur cette ville les choses que j’ai annoncées pour le mal et non pour le bien ; elles arriveront en ce jour devant toi. Mais en ce jour je te délivrerai, dit l’Éternel, et tu ne seras pas livré entre les mains des hommes que tu crains. Je te sauverai, et tu ne tomberas pas sous l’épée ; ta vie sera ton butin, parce que tu as eu confianceen moi, dit l’Éternel » (Jérémie 39 :16-18).

Alors, que ferons-nous ? Lorsque nous serons persécutés, que nous irons peut-être même en prison pour avoir prêché la vérité et pour y obéir – dans nos sociétés actuelles et ensuite lorsque la Babylone moderne aura conquis la plupart de nos terres – regarderons-nous avec foi vers le Dieu d’Israël pour nous délivrer, comme le fit Ébed-Mélec ? Que Dieu permette à chacun d’entre nous de développer, lentement mais sûrement, la compréhension et la foi radieuse que possédaient tous les grands serviteurs de Dieu. Que Dieu délivre chacun d’entre nous et nous dise : « Ta vie sera ton butin, parce que tu as euconfianceen moi. »