Année 2009   Archives Afficher en grands caractères

Qu’est-ce qu’un dirigeant serviteur ?

par Roderick Meredith
(1930-2017)

L’un des thèmes principaux sur lequel j’ai particulièrement insisté, au cours des dernières années, est celui du dirigeant serviteur. C’est un concept et une façon de faire qui continueront, j’espère, d’être appliqués dans l’Eglise du Dieu Vivant. Mais, certains demandent : « Qu’est-ce qu’un dirigeant serviteur ? Et comment pouvons-nous pratiquer cela ? »

A travers l’Histoire, le meilleur exemple de dirigeant serviteur est celui de Jésus-Christ. Il avait été de toute éternité avec le Père. Il disposait d’une gloire, d’une puissance et d’une majesté ineffables. En tant que « Parole » ou Porte-parole du Père, ce fut Sa voix qui prononça : « Que la LUMIERE soit » (Genèse 1 :3). Au trône même de Dieu, Il était environné d’une beauté et d’une majesté indescriptibles. Plus de cent millions d’anges se tenaient là, adorant et louant le Père et le Porte-parole (Apocalypse 5 :11-12).

Cependant, étant donné que la Parole et le Père avaient décidé d’amener des millions d’êtres humains au sein de Leur Famille, cet Etre puissant était disposé à se « dépouiller » volontairement – comme le terme grec le dit dans Philippiens 2 :7. Il prit une « forme de SERVITEUR ». Puis, « il a paru comme un vrai homme, il s’est HUMILIE lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort de la croix » (verset 8).

Ayant été, de toute éternité, la seconde Personne de la Famille divine, et agissant pour le Père, Il se trouvait être des plus qualifiés pour nous servir, en nous créant, en guidant nos ancêtres de l’ancien Israël en tant que Porte-parole et « Rocher » d’Israël (1 Corinthiens10 :4), en inspirant les prophètes de l’Ancien Testament à enseigner, à mettre en garde le peuple et à écrire la Bible en hébreu. Mais, le système lévitique de l’Ancien Testament ne réconcilia JAMAIS l’humanité rebelle avec DIEU. Il n’a jamais rendu possible le don du Saint-Esprit. Il n’a jamais rendu possible la nécessité de TRANSFORMER notre nature.

Que FIT alors cet Etre puissant – ce Logos ou Porte-parole de Dieu – Lui qui avait été avec le Père de toute éternité ? Discuta-t-Il, Se plaignit-Il pour dire : « Je ne descendrai pas sur terre pour laisser ces médiocres êtres humains me persécuter, me blasphémer, me frapper, et finalement me crucifier, moi ! Pas question ! Ce n’est pas juste et je ne veux pas m’en occuper ! »

Pouvez-vous imaginer notre Sauveur tenir de tels propos ?

Non, bien sûr. Celui qui devint Jésus vit que la meilleure manière de SERVIR ces fils potentiels de Dieu consistait à offrir toute Sa divine gloire et à MOURIR ! C’est effectivement ce qu’Il fit. Il « abandonna » volontairement la gloire, la puissance et la majesté qu’Il partageait lorsqu’Il était assis à la droite du Père. Il accepta une existence humaine dans la chair, non seulement pour mourir pour nous, mais aussi pour nous donner l’EXEMPLE d’un mode de vie quant à la façon d’agir et de se comporter vis-à-vis des autres.

Etant dans la chair, Jésus « donna » de Lui-même à chaque instant. Il enseigna avec amabilité et patience. Il fit des guérisons. Il bénit. Il encouragea et Il SERVIT. Lorsque Jésus S’agenouilla et lava les pieds des disciples à la dernière Pâque, il est possible qu’ils aient été décontenancés quant à la signification de cet acte, mais ils n’en furent certainement pas choqués, car dans l’exercice de Son ministère, Jésus était constamment prêt à les aider tant pour les choses physiques que spirituelles.

Jésus avait enseigné très clairement à Ses disciples : « Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de beaucoup » (Matthieu 20 :26-28).

Frères, si chacun de vous, en entreprenant une certaine chose, pouvait mieux servir Dieu, ses frères, et ceux du monde à qui nous devons rendre témoignage, alors, il devrait l’entreprendre. Vous devriez constamment penser à une meilleure façon de donner, d’aider et de servir – SANS EGARD d’un titre ou d’un profit immédiat qui viendraient vous récompenser. C’est CELA un dirigeant serviteur.

Certains peuvent servir mieux en jouant ou en chantant une musique spéciale. D’autres peuvent mieux servir en s’occupant des responsabilités physiques d’accueil, de distribution des livres de cantiques, de service à la cuisine ou d’aide au parking, etc. D’autres encore serviront vraiment mieux en étant un ami aimable et réconfortant, en rendant visite avant et après les services, en écrivant aux membres ou en leur téléphonant lorsqu’ils sont malades, ou en faisant des choses de même nature. Chacun d’entre nous peut servir par de ferventes et sincères PRIERES pour les frères, pour l’Eglise en général, et pour l’Œuvre que nous avons été appelés à faire.

Rappelez-vous le récit inspiré de l’apôtre Paul au sujet d’Epaphras, qui servait de cette façon : « Epaphras, qui est des vôtres, vous salue : serviteur de Jésus-Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que vous teniez bon, comme des hommes faits, pleinement disposés à faire toute la volonté de Dieu. Car je lui rends le témoignage qu’il a une grande sollicitude pour vous, pour ceux de Laodicée et pour ceux d’Hiérapolis » (Colossiens 4 :12-13).

Dans toutes ces choses, cependant, l’accent doit être mis sur la notion de service – PAS sur la satisfaction de soi, ni l’exaltation de soi, ni pour obtenir une meilleure « position ». Un père aimant peut même rendre un bon « service » à son petit garçon de méchante humeur en lui administrant une bonne petite fessée ! En effet, Dieu dit dans Proverbe 13 :24 : « Celui qui ménage sa verge hait son fils, mais celui qui l’aime cherche à le corriger. »

Un ministre aimant – s’il a pour but de servir – peut parfois mieux exercer ses fonctions de dirigeant serviteur en CORRIGEANT les frères au sujet de certains péchés ou problèmes persistants. Il n’est pas nécessaire que cela soit toujours « politiquement correct », mais ce sera une façon d’être un dirigeant serviteur si cela est fait dans cet esprit et s’avère nécessaire ! Après tout, Dieu le Père, le plus grand SERVITEUR dans tout l’univers, nous châtie de temps en temps : « Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils » (Hébreux 12 :6).

Mais nous tous – ministres et membres laïques – devons constamment nous humilier par l’Esprit de Dieu, et nous assurer que nous sommes motivés par un esprit de SERVICE, quoi que nous fassions. Si nous devons accepter, pour un temps, une position inférieure – comme le fit le Fils même de Dieu – en vue de mieux servir, faisons-le de bonne grâce et REMERCIONS DIEU de cette opportunité. Si nous ne sommes JAMAIS récompensés d’un poste important, ou d’un titre dans l’Eglise de Dieu, nous sommes encore BIEN EN AVANT par rapport à ceux qui sont toujours en train de pousser pour une position, la puissance et le prestige !

Le Grand CREATEUR nous dit : « Car ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint : J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté ; mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits. Je ne veux pas contester à toujours, ni garder une éternelle colère, quand devant moi tombent en défaillance les esprits, les âmes que j’ai faites » (Esaïe 57 :15-16).

Dieu observe et « teste » l’attitude de chacun d’entre nous ! Il cherche à savoir SI nous sommes vraiment en train d’apprendre les leçons de dirigeants serviteurs. Acceptons-nous d’occuper le plus « petit siège » si cela nous permet de mieux aider et servir ? Pensons-nous constamment au moyen d’utiliser nos talents, notre temps et nos ressources, pour mieux SERVIR et pour préparer le Royaume de Dieu ?

Jean, l’apôtre bien-aimé nous dit : « Nous avons connu l’amour, en ce qu’il a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères » (1 Jean 3 :16). Nous autres, membres de l’Eglise du Dieu Vivant, apprenons à « donner notre vie » les uns pour les autres lorsque nous pensons, prions et agissons. Soyons vraiment motivés par un esprit de don et d’entraide, en servant et en encourageant les uns les autres. Ensuite, sans aucun doute, nous serons récompensés par l’entrée dans le Royaume éternel de notre Père, un Royaume qui sera totalement établi sur la base de cet esprit d’AMOUR, de bonté, de patience, de service et de JOIE profonde !