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Que signifie “sanctifier” le nom de Dieu ?

par John Ogwyn
(1949-2005)

L’homme assis en face de moi semblait sincère en me disant : « Je crois qu’il est aussi important de garder le troisième commandement que le quatrième. » Bien entendu, il avait absolument raison. Il est essentiel d’observer le troisième commandement.

Le troisième commandement

Dans son épître, l’apôtre Jacques nous rappela que si nous brisons un seul point de la loi, nous brisons la loi entière (Jacques 2 :10). Le fait est de bien comprendre la signification réelle du troisième commandement. Sanctifier le nom du Créateur signifie-t-il que nous devons utiliser des mots hébreux ? Au fil des ans, ce problème refait surface de temps à autre et de nombreuses personnes sont confuses à ce sujet.

Pour commencer, relisons attentivement le troisième commandement : « Tu ne prendras point le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain » (Exode 20 :7). De nombreux partisans des « noms sacrés » croient que lorsque nous ne prononçons pas le nom hébreu de Dieu, il devient vide de sens. Selon eux, nous briserions alors le troisième commandement.

Le Nouveau Commentaire Biblique (éditions Emmaüs) apporte une explication détaillée sur les mots utilisés dans ce commandement. L’expression « en vain », vient de l’hébreu shav’ et le commentaire explique que « prendre le nom de Dieu en vain consiste à l’utiliser dans une intention oiseuse, frivole, blasphématoire ou de mauvaise foi ». Dans la Concordance Strong française, le mot shav’ (n°7723) est défini comme « vide, vanité, mensonge, fausseté ; indignité (de conduite) ». Voyons à présent comment l’expression « en vain » est utilisée dans l’Ancien Testament et laissons la Bible s’interpréter d’elle-même.

Commençons par quelques exemples trouvés dans le livre de Jérémie. Ici, le mot est utilisé dans la même forme adverbiale qu’Exode 20 :7 et Deutéronome 5 :11. Dans Jérémie 2 :30, Dieu déclare : « En vain ai-je frappé vos enfants ; ils n’ont point eu égard à la correction. » Le prophète Jérémie écrivit encore : « Mais c’est en vain que tu t’embelliras ; tes amants te méprisent… » (Jérémie 4 :30) et « En vain tu multiplies les remèdes, il n’y a point de guérison pour toi » (Jérémie 46 :11). Dans ces trois versets, nous voyons clairement que l’expression « en vain » est utilisée pour décrire un vide, une action inutile et dénuée de sens qui ne produit rien de concret.

Le troisième commandement nous dit clairement que nous ne devons pas utiliser le nom de notre Créateur de façon inutile et vide de sens. Nous ne devons pas prononcer Son nom à la légère. Au contraire, nous devons profondément révérer et respecter Son nom en tout temps.

Qu’est-ce qu’un nom ?

Les noms peuvent-ils – et devraient-ils – être traduits ? Quelle est l’importance des noms ? Pourquoi est-il si important d’honorer le nom du Créateur et quel est vraiment Son nom ? Que renferment exactement les noms mentionnés dans la Bible ?

Le mot hébreu pour « nom » est shem. « Ce mot apparaît 864 fois, mais moins de 90 fois dans sa forme plurielle […] Dans l’AT, les noms renferment souvent la vie, le caractère et la réputation [de la personne] (1 Samuel 25 :25) » (Theological Wordbook of the Old Testament, vol. 2, page 934). Par exemple, Proverbes 22 :1 nous apprend qu’il vaut mieux avoir une bonne « réputation [shem] » que des richesses. Dans ce contexte, les mots nom et réputation ont la même signification.

Notez ce que Dieu déclara à propos « d’acquérir un nom », dans Néhémie 9 :9-10 : « Et tu vis l’affliction de nos pères en Égypte, et tu entendis leur cri vers la mer Rouge, et tu opéras des signes et des prodiges sur le Pharaon, et sur tous ses serviteurs, et sur tout le peuple de son pays, car tu savais qu’ils avaient agi avec fierté contre eux, ettu t’acquis un nom, comme il paraît aujourd’hui » (Darby). Dans Jérémie 32 :20, le prophète écrivit à propos de Dieu : « Tu as fait des miracles et des prodiges dans le pays d’Égypte jusqu’à ce jour, et en Israël et parmi les hommes, et tu t’es fait un nom comme il l’est aujourd’hui. » Comment Dieu pouvait-Il Lui-même se faire un nom pendant qu’Israël était libéré d’Égypte ? C’est clairement en se créant une réputation qu’Il y parvint. La grande leçon que les Égyptiens et les peuples environnants apprirent ne fut pas la prononciation phonétique exacte du nom de Dieu en hébreu, mais plutôt quelles étaient Sa grandeur et Sa puissance. Ils apprirent que le Dieu d’Israël était bien supérieur à toutes les choses matérielles ou immatérielles qui étaient adorées. Dieu déclara qu’Il acquit Lui-même un nom à l’époque de l’Exode et qu’Il se créa une réputation aux yeux des nations.

Un nom implique clairement une réputation, mais ce n’est pas le seul aspect important. Nous savons, par exemple, que Dieu changea le nom d’Abram en Abraham à l’époque de l’alliance de la circoncision, dans Genèse 17. Les noms ont une signification. Dieu avait promis à Abram qu’il deviendrait le père de nombreuses nations et c’est pourquoi il devait avoir un nouveau nom signifiant « père d’une multitude ». Bien des années après, le Tout-Puissant changea aussi le nom de Jacob (le petit-fils d’Abraham) en Israël, signifiant « Dieu prévaut » et « lutteur avec Dieu ». Ces noms avaient clairement une signification dans leur langue d’origine. Dieu ne changea pas leur nom parce qu’Il voulait entendre une certaine sonorité, mais plutôt pour que ceux-ci revêtent une autre signification. D’un point de vue biblique, l’attribut le plus important d’un nom est sa signification !

Certains prétendent qu’un nom ne peut pas être traduit d’une langue à une autre. Mais rien n’est plus faux. Voyons quelques exemples dans le Nouveau Testament. L’Église originelle utilisait deux langues principales. Les Juifs de Judée et de Galilée utilisaient l’araméen au quotidien. C’était la langue principale du Christ, de Ses disciples et de nombreux membres de l’Église originelle, même si beaucoup d’entre eux parlaient aussi le grec en deuxième langue. Plus tard, les nouveaux convertis en dehors de la terre d’Israël parlaient le grec et non l’araméen. Quant au Nouveau Testament, il nous est parvenu en grec.

Simon Pierre fut un des tout premiers disciples du Christ. Notez le récit de sa rencontre avec Jésus : « André, frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouva d’abord son propre frère Simon et lui dit : Nous avons trouvé le Messie – ce qui se traduit : Christ. Il le conduisit vers Jésus. Jésus le regarda et dit : Tu es Simon, fils de Jonas : tu seras appelé Céphas – ce qui se traduit : Pierre » (Jean 1 :40-42, Colombe). Voyez les deux noms présents dans ce passage : le Messie et Céphas. Ces noms (respectivement en hébreu et en araméen) n’étaient pas familiers pour les locuteurs grecs. L’apôtre Jean donna donc les noms originaux et leur traduction en grec. L’aspect le plus important du nouveau nom donné par Jésus à Simon était sa signification. Dans le Nouveau Testament, cet apôtre est généralement appelé Pierre, l’équivalent grec de son nom araméen Céphas. En grec comme en français, Pierre (petros) signifie pierre (caillou). Jean traduisit aussi le titre hébreu Messie, qui signifie l’Oint, par son équivalent grec : Christ. Enfin, Jean traduisit aussi le titre hébreu « Rabbi », en expliquant à ses lecteurs dans Jean 1 :38 que cela se traduit par « maître ».

Le Nouveau Testament contient beaucoup d’autres exemples. Actes 9 :36 rapporte qu’il « y avait à Jaffa [ou Joppé] une femme du nom de Tabitha, ce qui se traduit Dorcas ; elle faisait beaucoup d’œuvres bonnes et d’aumônes » (Colombe). Elle était à la fois connue par son nom araméen et son équivalent grec. Les deux noms signifient « gazelle ». Notez un exemple similaire dans Actes 13 :8 : « Mais Élymas, le magicien – c’est ainsi que se traduit son nom – leur résistait et cherchait à détourner de la foi le proconsul » (Colombe). Dans Actes 4 :36-37, nous lisons encore : « Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie [se traduit par] fils d’exhortation, Lévite, originaire de Chypre, vendit un champ qu’il possédait, apporta l’argent, et le déposa aux pieds des apôtres. » Matthieu traduisit le nom hébreu Emmanuel pour ses lecteurs en expliquant que cela signifie « Dieu avec nous » (Matthieu 1 :23). Marc expliqua à ses lecteurs la signification de Golgotha, la colline où le Christ fut crucifié, en donnant la traduction grecque « lieu du crâne » (Marc 15 :22). Jean traduisit le nom du réservoir de Siloé en grec, en expliquant que cela signifiait « envoyé » (Jean 9 :7). Enfin, l’apôtre Paul traduisit le nom hébreu Melchisédek en indiquant que cela signifiait « roi de paix » (Hébreux 7 :2). Toutes ces références illustrent bien le fait que de nombreux noms ont été traduits dans les Écritures, afin que leur signification soit compréhensible pour les lecteurs qui ne comprenaient pas la langue hébraïque.

Quel est le nom du Créateur ?

Les partisans de l’utilisation des « noms sacrés » en hébreu prétendent que le véritable nom de Dieu est le tétragramme YHVH. Mais au début, l’hébreu s’écrivait sans voyelles et une polémique est née sur la façon dont les mots devraient être prononcés. Les différentes factions du mouvement des « noms sacrés » se disputent donc entre elles sur la prononciation correcte de ce nom. Certains affirment qu’il faut prononcer Yahweh et d’autres Yahveh, sans compter les autres variantes. Les linguistes ont aussi commencé à se disputer sur la bonne prononciation dès la fin de l’époque de l’Ancien Testament. Par superstition, les Juifs ont même cessé de prononcer le nom. Ils sont devenus tellement obsédés par l’idée qu’ils puissent prononcer le nom de Dieu en vain qu’ils évitent totalement de l’utiliser. Tout cela fait que de nos jours, nous en avons perdu la prononciation exacte. La forme « Yahweh » nous est parvenue par les pères de l’Église catholique, mais il s’agit de la reconstitution d’une prononciation elle-même issue de la translitération grecque utilisée par les Samaritains ! Il est donc hasardeux de se fier à une prononciation reçue des Samaritains et transmises par les premiers catholiques ! De plus, le Christ a clairement déclaré que les Samaritains ne savaient même pas ce qu’ils adoraient (Jean 4 :22). Si la prononciation exacte était nécessaire au salut, ce n’est pas ainsi que Dieu aurait sauvegardé cette information !

En se basant sur la rythmique de certains passages poétiques utilisant le nom YHVH et sur la notation musicale préservée dans les textes hébreux, l’option la plus probable serait même que ce nom ait été prononcé en trois syllabes – et non en deux syllabes comme de nombreux partisans des « noms sacrés » l’affirment. Cependant, en dehors de cette polémique sur la prononciation, que nous révèle le nom du Créateur ?

Le tout premier verset de la Bible nous dit : « Au commencement, Dieu [Elohim] créa les cieux et la terre. » Comme tous les noms de Dieu, celui-ci fournit une description. Il fait référence à la force et à la puissance de Dieu. Ce mot est également une forme plurielle – il est souvent utilisé au singulier, mais le suffixe « im » en hébreu marque le pluriel. Genèse 1 :26 nous donne d’autres indications précises sur le fait que Dieu (Elohim) inclut plusieurs Êtres : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. » La portée de ce verset est clairement révélée dans Jean 1 et Colossiens 1 lorsque nous apprenons que Jésus-Christ était l’Instrument de la création qui réalisait les instructions du Père. Ensemble, ces deux Êtres – le Christ et le Père – forment Dieu.

Dans Exode 3 :13-15, lorsque Dieu parla à Moïse depuis le buisson ardent en lui disant de retourner en Égypte et d’en faire sortir Son peuple, Moïse Lui demanda Son nom. « Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C’est ainsi que tu répondras aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle “Je suis” m’a envoyé vers vous. Dieu dit encore à Moïse : Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël : L’Éternel [YHVH], le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’envoie vers vous. Voilà mon nom pour l’éternité, voilà mon nom de génération en génération. » L’expression « Je suis » est la conjugaison à la première personne du verbe « être » en hébreu, hayah. C’est à partir de cette racine primaire qu’est formé le nom YHVH. Ce nom, « celui qui est [YHVH] exprime la présence constante de Dieu et est rendu par Éternel. Ses titres sont : le Seigneur, ou le Maître, qui exprime sa souveraineté et sa domination […] Ses attributs sont : la toute-puissance, l’éternité… » (Bible Segond, Nouvelle édition de Genève 1979, index biblique, page 1286).

Le Theological Wordbook of the Old Testament mentionne un point important : « Le nom de Dieu identifie Sa nature. Ainsi, le fait de demander Son “nom” revient à demander Son caractère […] Les spéculations sur l’origine et la signification de “Yahweh” semblent interminables […] mais la Bible explique elle-même dans Exode 3 :14 qu’il s’agit simplement du radical du verbe hayah, “être”, conjugué à la voix active (Qal), je suis [est] celui qui suis. Le nom exact de Yahweh est prononcé lorsque l’on parle de Lui à la troisième personne, Yahweh, “Il est” » (vol. 1, page 211).

Le Créateur Lui-même s’identifie comme vivant de tout temps, l’Éternel. Notez comment Il s’identifia auprès de l’apôtre Jean dans Apocalypse 1 :8 : « Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant. » Dans ce verset, tout en se servant du grec parlé par les congrégations en Asie mineure, Jean utilise le nom par lequel le Créateur s’était révélé à Moïse, mais il le traduisit – il ne reproduisit pas phonétiquement le nom original hébreu en grec. L’importance essentielle du nom de Dieu est ce qu’il révèle à Son sujet, pas une phonétique particulière.

Dieu se révéla à Son peuple en utilisant de nombreuses combinaisons de noms dans l’Ancien Testament. Il était El Shaddaï (Dieu tout-puissant), YHVH Cébaoth (Éternel des armées), YHVH Rapha (Dieu guérisseur) et bien d’autres. Le terme Adonaï – qui signifie « Seigneur » – est fréquemment utilisé pour décrire Dieu. Après tout, Il est le Seigneur de tous et le Propriétaire de tout ce qui existe. L’équivalent grec kurios (seigneur) se retrouve à de nombreuses reprises dans le Nouveau Testament et il véhicule exactement la même signification. Lorsque le Messie reviendra sur Terre, nous lisons que « sur son vêtement et sur sa cuisse un nom [est] écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apocalypse 19 :16).

Dans le nouveau Testament, comment le Christ enseigna-t-Il Ses disciples à s’adresser au Très-Haut ? Matthieu 6 :9 et beaucoup d’autres versets montrent que nous devons l’appeler « Père ». Nous ne devons pas utiliser le tétragramme YHVH.

Notez les avertissements du Christ à Ses disciples concernant les faux prédicateurs. A-t-Il dit que certains utiliseraient de faux noms ? Non ! Il leur dit : « Car plusieurs viendront sous mon nom […] Et ils séduiront beaucoup de gens » (Matthieu 24 :5). Cette séduction implique un message mensonger, disant que l’obéissance à la loi divine n’est plus nécessaire (voir Matthieu 7 :21-23). Le problème est le message, pas le nom !

Apocalypse 13 décrit la bête qui est guérie après avoir reçu une blessure mortelle. C’est une référence historique à la résurrection de l’Empire romain par Justinien en 554 apr. J.-C., après sa chute en 476. Apocalypse 13 :5 nous dit que cet empire ressuscité, désormais connu sous le nom de Saint-Empire romain, continuera de blasphémer pendant 42 mois prophétiques (c.-à-d. 1260 “jours” allant de la restauration impériale en 554 jusqu’à la chute de Napoléon en 1814). Au verset 6, nous voyons que la bête profère des blasphèmes contre le nom de Dieu. Il est clair que le nom de Dieu implique bien plus que le seul mot hébreu YHVH. Le Saint-Empire romain et l’Église chrétienne apostate n’ont jamais utilisé ce mot hébreu pour désigner le Créateur, cependant ils blasphémaient contre Son nom ! Comment faisaient-ils ?

Ce n’est pas en prononçant de façon incorrecte le mot hébreu, ou en utilisant des traductions actuelles des noms et titres hébraïques de Dieu que nous pouvons blasphémer contre Son nom ou mépriser celui-ci. Malachie 1 :6-14 révèle clairement que le nom de Dieu est méprisé et profané par les actionsde ceux qui disent être Son peuple, mais qui Le servent à contrecœur et de façon désinvolte.

Dans Romains 2 :24, Paul déclare que le nom de Dieu était blasphémé parmi les païens – les Gentils (les non-Juifs) – à cause du mauvais exemple de nombreux Juifs. Blasphémer contre le nom de Dieu n’est assurément pas une histoire de prononciation du tétragramme, car les Gentils ne connaissaient même pas la prononciation hébraïque d’YHVH. Et personne ne pouvait le connaître, car les Juifs du premier siècle ne prononçaient jamais le nom sacré entre eux. Par contre, les Gentils savaient que ceux qui prétendaient adorer le Créateur Dieu, le Dieu d’Israël, n’étaient pas différents des autres dans leur vie personnelle. Le mauvais exemple de ces nombreux Juifs conduisit beaucoup de Gentils à manquer de respect pour le Dieu d’Israël.

Les apôtres du Nouveau Testament et leurs contemporains utilisaient la langue de leur oratoire pour leur enseigner le Créateur et Son plan de salut. Dans Actes 17 :23, nous apprenons qu’en visitant Athènes, Paul vit un autel portant l’inscription agnostos theos (“À un dieu inconnu”). Sur la colline d’Arès (l’Aréopage), il parla à son auditoire grec de ce Dieu qui leur était inconnu, le Créateur suprême. Paul s’adressa aux Grecs en langue grecque – et il utilisa des mots grecs pour décrire le Dieu vivant. Il n’y avait rien de païen dans les mots grecs signifiant Dieu, bien que ces habitants les utilisassent pour décrire des « dieux » qui n’en étaient pas. Jérémie 31 :32 cite les paroles du Créateur disant qu’Il avait été un « maître » (ba’al) pour Israël. Dans d’autres passages de l’Ancien Testament, le mot ba’al est traduit par « époux » (cf. Ésaïe 54 :5) – signifiant le maître de la maison. Ce mot fut aussi utilisé par les païens pour nommer leur faux dieu, mais cela n’empêcha pas Jérémie de continuer à utiliser convenablement le mot ba’al pour décrire le Créateur.

Nulle part dans le Nouveau Testament, les apôtres n’enseignèrent à ceux qui ne parlaient ni l’hébreu ni l’araméen qu’ils devaient utiliser exclusivement les noms hébreux pour adorer le vrai Dieu. Au contraire, nous voyons que l’apôtre Paul appela Dieu par des noms grecs lorsqu’il prêcha l’Évangile à Athènes. Les disciples furent rapidement appelés chrétiens, un mot qui découle de la traduction grecque de Messie (l’Oint), dans la région grécophone d’Antioche (Actes 11 :26). Cela signifie que dans les régions parlant le grec, ils utilisaient des noms grecs, tout comme ils auraient utilisé l’araméen et l’hébreu en Judée. En toute logique, le Nouveau Testament nous est également parvenu en grec, car il fut écrit en grande partie à destination d’une audience parlant le grec. En suivant le raisonnement de ceux qui utilisent exclusivement les noms hébreux pour désigner Dieu, il faudrait en conclure que tous les manuscrits du Nouveau Testament sont corrompus. Cependant, Jésus-Christ a dit dans Marc 13 :31 : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »

Il est important de retranscrire les noms de Dieu, en décrivant Ses qualités et Son caractère, dans la langue de l’audience visée. Cela permet aux auditeurs ou aux lecteurs de comprendre qui est réellement le vrai Dieu et le Sauveur de l’humanité. Dans Matthieu 6 :9, le Christ nous dit de prier notre Père dans les cieux en disant : « Que ton nom soit sanctifié. » Sanctifier signifie « consacrer » ou « mettre à part ». Comment pouvons-nous réellement sanctifier le nom de Dieu ? La réponse se trouve dans nos paroles et nos actes. Dans tous les aspects de notre vie, nous devons montrer de l’amour, du respect et de l’adoration pour notre Créateur qui nous a appelés à entrer dans Sa famille.

Au lieu de succomber à des superstitions sur la prononciation hébraïque du nom du Créateur, nous devons véritablement L’honorer et vivre pour Lui. Nous devons nous focaliser sur la signification de Ses noms et de Ses titres, et sur ce qu’ils révèlent au sujet de l’Être que nous adorons. En faisant ainsi, nous ferons plaisir à notre Père et notre Frère aîné et nous Les honorerons, en nous préparant à porter Leur nom pour l’éternité (Apocalypse 3 :12).

De temps à autre, des gens (membres ou visiteurs) assistant aux assemblées de sabbat hebdomadaires ou aux Fêtes annuelles utilisent le tétragramme (en hébreu יהוה) lorsqu’ils parlent de Dieu. En faisant ainsi, beaucoup utilisent la prononciation Yahweh, en se conformant au consensus académique actuel, tandis que d’autres prononcent Yahveh, d’après l’hébreu moderne. D’autres épellent parfois les quatre lettres YHVH à la française.

Souvent, ils diront aussi « l’Éternel » lorsque la traduction biblique utilise « Seigneur » ou « Dieu ».

La façon dont nous prononçons et lisons le nom de Dieu dans les Écritures est-elle importante ? Que devrions-nous faire lorsque nous entendons (ou voudrions utiliser) le tétragramme pendant une assemblée de sabbat ?

En parlant du tétragramme (יהוה), Dieu nous rappelle clairement : « Voilà mon nom pour l’éternité, voilà mon nom de génération en génération » (Exode 3 :15). La version Colombe traduit de façon plus exacte : « Voilà mon nom pour l’éternité, voilà comment je veux être invoqué de générations en générations. » Mais Dieu veut-Il que nous nous focalisions sur la phonétique et l’orthographe de Son nom – ou sur sa signification ?

Comme nous venons de le voir dans l’article principal, ce serait une grave erreur de mettre l’accent sur la prononciation supposée d’un nom divin en hébreu, comme si c’était la seule façon de prononcer le vrai nom de Dieu. Quelle que soit la langue d’origine, la translitération ou la traduction dans une autre langue, le fait est que le nom de Dieu véhicule toujours la même sainteté. Dans toutes les langues, les sons et les caractères servent à exprimer des significations – et non l’inverse. Il en va de même pour le nom de Dieu.

Lorsque nous parlons dans une langue étrangère, les Écritures mettent même l’accent pendant un chapitre entier sur le fait que nous devrions avoir des traductions afin que ceux qui entendent soit édifiés (cf. 1 Corinthiens 14). Les traductions permettent premièrement de transmettre la signification et accessoirement laprononciation. Ce principe s’applique aux noms de Dieu dans toutes les langues. Cela inclut le tétragramme (l’Éternel), mais aussi le nom hébreu Elohim, l’araméen Elahh et le grec Theos – tous traduits par « Dieu » en français.

Tout au plus, l’utilisation des mots hébreux – comme « Shalom ! » – peut apporter un peu « d’exotisme » parmi les frères et sœurs qui en comprennent le contexte. C’est comme si un Français disait « Hello ! » ou « My friend » à un ami francophone qui apprécie la culture anglaise. De plus, il n’y a rien d’anormal à ce que des francophones aient quelques affinités avec l’hébreu et d’autres aspects culturels de Juda. Après tout, Juda et Ruben avaient la même mère. Et comme Joseph, ils font partie des tribus d’Israël. Mais de nos jours, personne ne songerait sérieusement à imposer la langue et les coutumes actuelles de Joseph (États-Unis et peuples de souche britannique) aux habitants de Ruben (France). De la même manière, les francophones ne doivent pas se sentir gênés de ne pas utiliser la langue et les coutumes hébraïques.

Le tétragramme n’échappe pas à la règle. De plus, les linguistes ont de bonnes raisons de douter de la prononciation supposée de Yahweh, ainsi que des autres versions proposées par les partisans des « noms sacrés ». Comme cela est mentionné dans l’article, la prononciation en deux syllabes est absolument incertaine.

Malheureusement, certains francophones sont victimes de l’idéologie consistant à dire que l’utilisation de l’hébreu est indispensable, notamment lorsqu’il s’agit des noms de Dieu – et par-dessus tout, le tétragramme. Ils essaient donc d’utiliser les noms hébreux, bien que Dieu Lui-même n’ait jamais demandé une telle chose. Enfin, nous commettons une grave erreur si nous utilisons un nom hébreu en croyant que la prononciation, l’orthographe ou la langue rendra ce nom saint aux yeux de Dieu – au lieu de nous focaliser sur la signification !

Heureusement, en tant que disciples de Jésus-Christ, nous savons que le « nom » de Dieu représente bien plus que des sons ou des lettres – il représente Son autorité et Sa puissance. Lorsque nous prions au « nom » de Dieu, nous prions sous Son autorité, sans nous soucier de respecter une sonorité particulière comme si c’était un « mantra » – ces « formules magiques » répétées par les brahmanes indiens. Assurons-nous d’honorer correctement le nom de Dieu dans toutes nos pensées, nos paroles et nos actes !