Le défi d’Athènes

par Wallace Smith

Le monde n’est plus ce qu’il était. Pendant des décennies, l’Église de Dieu a prêché l’Évangile du Royaume à une culture qui – dans une certaine mesure – respectait au moins la Bible. Cela a changé rapidement.

Le monde n’est plus ce qu’il était. Pendant des décennies, l’Église de Dieu a prêché l’Évangile du Royaume à une culture qui – dans une certaine mesure – respectait au moins la Bible. Cela a changé rapidement.

L’acropole et l’aréopage

Dans le monde occidental, beaucoup de gens ne s’identifient plus à aucune religion et deviennent même athées. Jadis, nous pouvions assumer que la plupart de notre audience était familière avec la Bible, mais ce n’est plus le cas. Les jeunes générations sont élevées en croyant que seuls les ignorants ou les « fanatiques religieux » remettent en question l’évolution, que le « mariage » homosexuel a le même statut moral que le mariage traditionnel. De plus, la Bible leur est présentée comme un vieux livre offrant certes quelques bons conseils, mais qui serait avant tout un recueil de mensonges.

En 2016, David Kinnaman, président de l’institut de sondage Barna, résuma ainsi les conclusions d’une recherche concernant les sentiments américains au sujet de la Bible : « Chaque année, le pourcentage d’Américains croyant que la Bible est “juste un livre parmi d’autres écrit par des hommes” augmente […] tout comme la perception que la Bible est dangereuse et que les gens qui vivent en suivant ses principes sont des extrémistes religieux. » D’autres pays sont encore plus sceptiques que les États-Unis.

Bien que l’audience générale du Monde de Demain respecte encore la Bible, nous prêchons de plus en plus l’Évangile à des individus qui considèrent les enseignements de Jésus-Christ et le Dieu de la Bible comme quelque chose de complètement étranger à leur environnement – voire offensant.

De nos jours, ces rapides changements culturels représentent un grand défi pour l’Œuvre de Dieu. Pour des raisons que vous découvrirez rapidement, j’ai intitulé cet article : Le défi d’Athènes. Mon but est d’expliquer ce défi et d’examiner un exemple biblique essentiel nous montrant comment y arriver. J’espère que les membres de l’Église parleront de ce sujet avec davantage de ferveur dans leurs prières, afin que Dieu guide et fortifie Son Œuvre pour atteindre une culture dans laquelle Il est de plus en plus absent.

Des différences fondamentales

Au cœur de notre enseignement se trouve la vérité que la Bible n’enseigne pas ce que beaucoup de gens pensent qu’elle déclare ! C’est pourquoi nous encourageons les téléspectateurs à vérifier dans la Bible ce que nous disons – afin qu’ils voient que nos enseignements sont ceux de Jésus-Christ et de Ses apôtres, tels qu’ils sont rapportés dans les Écritures. Par exemple, lorsqu’une personne croit que la Bible est la parole de Dieu, elle peut être convaincue que celle-ci enseigne que le samedi est le jour du sabbat, pas le dimanche. Pour beaucoup d’entre ceux qui lisent cet article, c’est de cette manière que Dieu a attiré votre attention – ce fut aussi mon cas.

Mais qu’en est-il des plus jeunes qui n’accordent pas plus de crédibilité à la Bible qu’au Coran ou à d’anciens livres mythologiques ? Un tel individu peut être tellement dégoûté de la religion en général qu’il n’entend pas le message. Il se dit : « La religion n’est-elle pas la cause des attaques du 11 septembre 2001 à New York ? Le christianisme n’est-il pas contre la science ? Mon ami homosexuel n’est-il pas harcelé à cause de la Bible ? » Au mieux, de telles idées sont des généralisations abusives ; au pire, elles sont totalement fausses. Mais pour certains, ces « vérités » ont été gravées dans leur esprit par la culture environnante.

Bizarrement, un tel individu acceptera peut-être que le christianisme traditionnel a tort d’observer le dimanche, mais il pensera aussi que cette compréhension ne le concerne pas. Il n’est pas chrétien lui-même, alors pourquoi changer de comportement ? Tout au plus, il utilisera cette information pour taquiner ses amis chrétiens en leur disant que leur religion se trompe !

Pouvons-nous espérer atteindre de tels individus dont l’approche diffère fondamentalement de la culture qui respectait la Bible (ou du moins qui n’était pas contre la Bible) dans laquelle l’Œuvre s’était épanouie il y a quelques décennies ? Devrions-nous les ignorer – en nous disant que la fin est proche, qu’il est donc logique que de moins en moins de gens écoutent et que nous ne devrions pas nous préoccuper d’eux ? Ou alors, puisque c’est Dieu qui appelle (Jean 6 :44, 65), devrions-nous décider de ne pas nous inquiéter de la façon dont les gens dans la culture actuelle comprennent notre message – en nous disant que Dieu « prendra soin d’eux » tant que nous continuons à faire les choses comme nous les avons toujours faites ?

Nous n’avons pas à deviner les réponses. Dieu a compilé des exemples montrant comment Il inspira Son Église originelle à aborder ces questions – des exemples qui nous enseignent au sujet de notre responsabilité en tant que délégués de Son message et qui nous informent de l’approche que nous devrions avoir de nos jours.

Se faire “tout à tous”

À bien des égards, la tâche de l’apôtre Paul était similaire à notre travail actuel. Bien qu’il fût chargé d’atteindre les « incirconcis » (Galates 2 :7-9), il s’efforça de prêcher la vérité divine à tous ceux qu’il rencontrait. Ses efforts sont rapportés en détail à notre attention, ainsi que son approche pour atteindre des gens avec des cultures et des antécédents divers et variés. Il décrivit cette approche dans 1 Corinthiens 9 :19-22 :

« Car, bien que je sois libre à l’égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi (quoique je ne sois pas moi-même sous la loi), afin de gagner ceux qui sont sous la loi ; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi. J’ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns. »

Il est facile de comprendre ce passage de travers. Paul ne dit pas qu’il n’obéissait pas à la loi avec ceux qui étaient sans loi. Il prit le soin d’expliquer qu’il demeurait sous la loi divine, comme tout véritable disciple. Il profitait de la liberté légitime qu’il avait sous le Christ pour entrer en relation avec les Gentils, tout comme il profitait de sa connaissance de l’Ancien Testament, y compris les sections n’étant plus en vigueur pour les chrétiens, pour entrer en relation avec ses concitoyens juifs.

En lisant ce passage, il apparaît clairement que Paul n’utilisa pas l’excuse disant que « c’est Dieu qui appelle » afin de ne pas donner le maximum de lui-même pour être un bon outil entre les mains de Dieu dans la mission d’atteindre le monde. Il croyait assurément que le Père appelle les gens au Christ – une des références les plus explicites à cette doctrine se trouve dans ses propres écrits (1 Corinthiens 1 :26-29). Cependant, il croyait aussi que sa responsabilité était de faire tout son possible afin d’entrer en relation avec son auditoire de façon sainte et légitime, en prenant en compte les perspectives et les antécédents des gens afin de leur présenter la vérité divine le plus efficacement possible.

La Bible va encore plus loin en révélant que Paul s’efforçait de se faire « tout à tous ». Sous la plume de Luc, Dieu nous montre à quel point Paul mettait ce principe en application. Nous pouvons lire cela en comparant les chapitres 13 et 17 du livre des Actes.

Paul dans la synagogue d’Antioche

Actes 13 rapporte que Paul prêcha dans la synagogue d’Antioche de Pisidie. Alors qu’il entrait, les responsables de la synagogue lui demandèrent s’il avait quelque chose à dire à l’assistance. Bien entendu, Paul avait des choses à dire ! Et il commença ainsi :

« Paul se leva, et, ayant fait signe de la main, il dit : Hommes Israélites, et vous qui craignez Dieu, écoutez ! Le Dieu de ce peuple d’Israël a choisi nos pères. Il mit ce peuple en honneur pendant son séjour au pays d’Égypte, et il l’en fit sortir par son bras puissant. Il les nourrit près de quarante ans dans le désert » (versets 16-18).

Veuillez lire personnellement les versets 16 à 41. En s’adressant à la fois aux Juifs et à ceux qui « craignaient Dieu » – des Gentils présents dans la synagogue qui avaient accepté le Dieu d’Israël (les “prosélytes pieux” mentionnés au verset 43) – Paul commença par raconter l’histoire d’Israël, depuis l’époque de l’Égypte jusqu’à celle de David (versets 16-22). Il leur rappela la promesse d’un Messie qui descendrait de la lignée de David, puis il leur dit que Jésus était Celui qui avait accompli cette promesse et que Jean-Baptiste L’avait annoncé (versets 23-25).

Paul déclara ensuite à ces « fils de la race d’Abraham, et vous qui craignez Dieu » qu’ils recevaient maintenant la parole de salut qu’ils avaient attendue, en leur expliquant les événements qui avaient eu lieu à Jérusalem, dont la condamnation, l’exécution et la résurrection de Jésus – des événements dont beaucoup de témoins pouvaient attester (versets 26-31). Paul ancra ses déclarations dans l’Ancien Testament en désignant Jésus comme étant l’accomplissement des prophéties messianiques d’un roi à venir, à travers qui le pardon des péchés était désormais disponible (versets 32-39). Finalement, il rappela les avertissements prophétiques à l’attention de ceux qui ne croient pas à l’Œuvre de Dieu lorsque celle-ci arrive à leur époque (versets 40-41).

Paul à l’Aréopage d’Athènes

Voyons à présent Actes 17. Une fois encore, il serait bénéfique que vous lisiez personnellement le récit tout entier (versets 16 à 34). Dans cet article, nous verrons seulement quelques points saillants.

Paul se trouve ici dans des circonstances bien différentes. Dans la cité grecque d’Athènes, l’apôtre parla dans la synagogue locale avec les Juifs et les Gentils « craignant Dieu », comme il l’avait fait à Antioche de Pisidie (Actes 17 :17). Cependant, il parlait aussi quotidiennement sur la place du marché où il rencontrait des gens de cultures différentes. Il attira également l’attention de personnages importants.

Le verset 18 nous apprend que certains Athéniens le considéraient comme un « discoureur », tandis que d’autres notèrent qu’il semblait annoncer des « divinités étrangères ». Cette dernière remarque était potentiellement très grave, car il était interdit à cette époque de prêcher des dieux qui n’étaient pas reconnus par Athènes. C’est une des accusations qui provoqua l’exécution du philosophe Socrate en 399 av. J.-C., car il avait introduit de nouveaux dieux à Athènes.

Par conséquent, Paul fut emmené à la colline d’Arès, plus connue sous le nom d’Aréopage. Un important tribunal athénien s’y réunissait pour juger des crimes sérieux, comme les homicides et les insurrections (cf. The Law in Classical Athens, Douglas MacDowell, pages 27-28). Mais, nous ne devons pas nécessairement en conclure que Paul était en procès, car l’histoire de l’Aréopage montre que de nombreux individus prééminents s’y rassemblaient aussi pour débattre. En s’adressant aux personnes présentes, Paul mit brillamment en pratique son approche de se faire « tout à tous ».

Paul commença par mentionner à l’assemblée présente qu’il avait noté combien les Athéniens étaient « religieux », en observant les idoles et les lieux de culte à travers la cité, y compris un autel dédié « au dieu inconnu » (versets 22-23, Ostervald). Dans un argumentaire divinement inspiré, il affirma qu’il n’était pas venu prêcher une divinité « étrangère » à Athènes, mais plutôt ce « dieu inconnu » dont ils reconnaissaient déjà l’existence : « Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce » (verset 23).

Il expliqua ensuite que le Dieu qui a créé l’Univers est trop grand pour habiter dans des temples bâtis par des hommes ou pour être représenté par des idoles de conception humaine (versets 24-25). Il mentionna que Dieu avait créé tous les hommes d’un seul sang (verset 26) et qu’Il plaça les différents peuples aux endroits convenables sur la Terre afin qu’ils L’adorent (verset 27). Puis il cita deux poètes païens que les Athéniens connaissaient bien : « Car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi quelques-uns de vos poètes : De lui nous sommes la race… » (verset 28).

Nous trouvons la première citation dans les écrits du poète Épiménide de Cnossos, une figure respectée de l’histoire athénienne. Dans un de ses poèmes, il plaça les paroles suivantes dans la bouche du roi Minos de Crète s’adressant à Zeus (“Un vers du discours sur l’Aréopage”, Revue des études grecques, Pierre Courcelle, tome 76, juillet-décembre 1963) :

Ceux qui t’ont construit un tombeau, être saint et noble,
Sont les Crétois menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux.
Car loin d’être mort, à jamais tu vis et tu subsistes.
Car c’est en toi que nous avons la vie, le mouvement et l’être.

Paul cita la dernière ligne aux Athéniens, mais ceux qui étudient la Bible pourront aussi reconnaître la deuxième ligne que Paul cita en écrivant à Tite à propos d’un prophète crétois qui avait déclaré : « Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux » (Tite 1 :12).

La deuxième citation de Paul, reprenant « quelques-uns de [leurs] poètes », vient d’Aratos, un poète et philosophe populaire trois à quatre siècles auparavant à Athènes. Il écrivit dans son œuvre Phenomena : « Et partout de Zeus nous avons besoin, tous. Car nous sommes même de sa descendance » (Analyse narrative et Bible, Camille Focant et André Wénin, Presses universitaires de Louvain, page 493). L’expression « de lui nous sommes la race » utilisée par l’apôtre Paul signifie « être de la descendance » de quelqu’un – le mot « race », du grec genos, signifie « descendance, postérité » (Lexique grec Strong en français). D’autres versions françaises de la Bible traduisent : « Nous sommes aussi ses enfants » (BFC) ; « Nous aussi, nous sommes de descendance divine » (Parole vivante).

Après avoir établi – en utilisant leurs propres poètes – que les Athéniens reconnaissaient leur dépendance totale à un Créateur universel, dont ils étaient la descendance, Paul montra la folie consistant à penser que des idoles faites de main d’homme, « [semblables] à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre », pouvaient saisir la « divinité » (la nature divine) de ce Créateur (Actes 17 :29). Il déclara enfin que ce Dieu, dans Sa miséricorde, n’avait pas tenu compte de ce péché commis par ignorance, mais qu’Il ordonnait désormais au monde entier de se repentir, car Il jugera le monde par l’Homme qu’Il a désigné – « ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts » (versets 30-31).

À l’évocation de la résurrection du Christ, « les uns se moquèrent, et les autres dirent : Nous t’entendrons là-dessus une autre fois » (verset 32).

La Bible ne mentionne pas l’existence d’une grande « Église de Dieu à Athènes ». Ce qui incita premièrement Paul à parler ainsi fut que la cité était « pleine d’idoles » (verset 16). Luc attesta que les Athéniens et les étrangers qui vivaient là avaient une curiosité insatiable de nouvelles idées (verset 21). Dans un sens, ils correspondaient à la description que Paul donna ailleurs des individus qui « [apprennent] toujours et ne [peuvent] jamais arriver à la connaissance de la vérité » (2 Timothée 3 :7). Cependant, même à Athènes, certains crurent (Actes 17 :34).

Deux auditoires, deux approches, un message

En examinant l’œuvre de prédication de Paul à Antioche et à Athènes, nous voyons plusieurs points communs. Par exemple, Paul prêcha une vérité biblique pertinente à son auditoire dans les deux villes.

En s’adressant aux Juifs et aux Gentils prosélytes à Antioche, il chercha à les convaincre que le Messie prophétisé était venu et qu’un jugement frapperait finalement ceux qui refusent de Le suivre. En s’adressant aux Grecs païens à Athènes, il leur enseigna que Dieu ne devait pas être adoré avec des idoles et qu’Il avait désigné Celui qui jugerait le monde à l’avenir pour de tels péchés. Les deux enseignements sont assurément ancrés dans la vérité biblique et l’Église de Dieu prêche encore ces deux enseignements de nos jours.

Cependant, lorsque nous comparons ces deux récits, nous y trouvons aussi des différences importantes et très instructives.

Dans Actes 13, Paul prêcha à ses concitoyens juifs et aux Gentils qui avaient adopté la religion et les croyances juives. Il utilisa des éléments de leur culture qui leur étaient proches : l’histoire d’Israël, les prophéties bibliques dont ils avaient entendu parler pendant toute leur vie, ainsi que des prophètes qui leur étaient familiers.

Par contre, l’enseignement de Paul à l’Aréopage, dans Actes 17, est radicalement différent – tout en étant authentiquement biblique. Il ne cita pas un seul passage des Écritures – combien de personnes présentes auraient connu ces versets de toute manière ? Le commandement divin contre l’idolâtrie était au cœur de son enseignement aux Athéniens, mais il ne cita pas Exode 20. Il utilisa plutôt leur capacité à penser sur la raison pour laquelle le véritable Dieu ne voulait pas une telle adoration. Et lorsqu’il cita des sources, il prit soin de mentionner leurs propres poètes pour illustrer son propos. Il ne leur parla pas en utilisant la culture juive, mais plutôt leur propre culture – et après avoir fait référence à une de leurs propres idoles dans son discours !

Avait-il dilué le message en faisant ainsi ? Loin de là ! Souvenez-vous qu’à Athènes, Paul « sentait au-dedans de lui son esprit s’irriter, à la vue de cette ville pleine d’idoles » (Actes 17 :16). Il s’exprima publiquement sur le sujet et il proclama fortement ce qu’il avait à dire ! De quel courage avez-vous besoin pour vous rendre dans un pays dédié aux idoles et faire d’une attaque contre l’idolâtrie le fer de lance de votre message – tout cela devant un tribunal ? Il faut assurément un courage de premier ordre !

Paul ne considéra pas qu’il était impossible d’atteindre les Grecs. Il n’en conclut pas : « Si Dieu les appelle, ils comprendront, peu importe ce que je dise », avant d’utiliser la même approche qu’avec les habitants d’Antioche. Au contraire, il cherchait à se faire « tout à tous » et il déploya de grands efforts pour les atteindre de la façon la plus efficace possible.

Peu d’Athéniens furent réceptifs, mais certains répondirent. Actes 17 :34 révèle que Denys l’aréopagite (peut-être un des juges qui l’interrogea), une femme nommée Damaris et « d’autres avec eux » crurent à ce qu’ils avaient entendu. Après que certains demandèrent où un « discoureur » juif comme Paul avait appris autant de vérités étonnantes qui avaient échappé même aux Athéniens les plus instruits, le décor était planté afin qu’il puisse enseigner la véritable source de sagesse – pas des philosophies humaines, mais la parole révélée de Dieu.

L’exemple de Paul est beaucoup plus pertinent de nos jours qu’il ne l’était il y a 20 ans. Les restes de connaissance biblique en Occident s’évaporent très vite sous la chaleur du sécularisme radical et d’une culture entretenant activement l’athéisme. Certains ont même noté que notre culture, jadis décrite comme « postchrétienne », correspond de plus en plus à une culture « préchrétienne » – les principes bibliques étant supprimés au point qu’ils semblent ne jamais avoir fait partie de la société.

Relever le défi d’Athènes

Notre monde n’est plus disposé à respecter la Bible. Nous vivons dans une société où nous devons défendre différemment les concepts et les vérités bibliques. Dieu ne nous donne pas la permission « d’ignorer » qui que ce soit. Paul n’ignora pas les païens et les idolâtres en Grèce en les considérant « inatteignables ». Il travailla afin de relever le défi d’Athènes. Nous devons faire de même.

Nous sommes en train d’apprendre. La plupart des efforts du Monde de Demain se focalisent sur une audience religieuse et cela doit être le cas, car celle-ci est toujours très importante. Mais nous avons aussi commencé à explorer d’autres moyens d’atteindre des publics différents. Par exemple, les émissions du Monde de Demain produites pour le Canada s’adressent davantage à une audience laïque, car le « défi d’Athènes » est très réel dans ce pays. Les courtes vidéos Viewpoint (en anglais) également produites par le bureau canadien commencent à attirer des personnes que nous n’avions pas pu atteindre auparavant avec autant de réussite. Ces vidéos seront également disponibles en français en début d’année prochaine sous le titre Point de vue. D’autres vidéos animées – présentant des sujets bibliques de façon graphique et dynamique – se montrent également prometteuses.

Nous développons aussi de nouveaux supports qui parlent de sujets populaires sous des perspectives et des angles différents, en cherchant non seulement à enseigner ce que la Bible déclare, mais aussi à défendre ses enseignements d’une nouvelle manière. Nous espérons que Dieu utilisera ces efforts pour atteindre ceux qui n’ont jamais prêté attention à Sa parole auparavant.

L’objectif ne change jamais

Notre mission reste la même : prêcher l’Évangile du Royaume de Dieu à toutes les nations. Dans un monde où la connaissance biblique et les restes de la culture judéo-chrétienne disparaissent rapidement, le défi d’atteindre efficacement le monde est bien réel. Les valeurs culturelles et les points de repères des générations passées ne sont pas ceux des générations à venir. Il ne s’agit pas simplement de nous assurer d’être présents sur Internet ou sur les réseaux sociaux. Le message délivré par Paul à Antioche n’aurait pas fonctionné à Athènes, quelle que soit la façon dont il aurait été délivré. La culture athénienne était trop différente et beaucoup de choses qui avaient de l’écho avec les Juifs et les prosélytes à Antioche n’auraient eu aucun sens pour Denys l’aréopagite.

Nous pourrions nous reposer sur nos lauriers et ignorer le défi – en continuant à faire des choses confortables et familières, sans nous aventurer dans de nouveaux territoires. Mais voulons-nous que Dieu appelle des gens malgré nos efforts, ou bien grâce à nos efforts ? À quel point désirons-nous entendre le Christ nous dire à Son retour : « C’est bien, bon et fidèle serviteur » (Matthieu 25 :21) ?

M. Gerald Weston a déclaré que si le monde devait être atteint, Dieu devra le faire. Notre désir est d’être les meilleurs outils possibles entre les mains de notre Père, comme l’apôtre Paul cherchait à l’être. Assurons-nous de pouvoir dire honnêtement à Paul, lorsque nous le verrons à la résurrection, que nous avons également fait tout notre possible pour être de bons outils. Faisons de notre mieux pour agir et relever le défi d’Athènes.