Attention à la distanciation émotionnelle

par Lenny Bower

La distanciation sociale, l’anxiété liée au Covid-19 et le manque de contact physique peut-il éloigner davantage les gens émotionnellement, voire spirituellement ? Quelles mesures pouvez-vous prendre afin que cela ne vous arrive pas ?

La distanciation sociale, l’anxiété liée au Covid-19 et le manque de contact physique peut-il éloigner davantage les gens émotionnellement, voire spirituellement ? Quelles mesures pouvez-vous prendre afin que cela ne vous arrive pas ?

L’apparition du virus du Covid-19 a apporté des mesures de distanciation sociale. Les gouvernements et les autorités sanitaires ont mis en place des règles de distanciation physique entre les personnes afin de réduire la transmission de la maladie. Cependant, une tendance alarmante accompagne ces mesures de distanciation – de plus en plus de personnes deviennent violentes les unes avec les autres, en raison du non-respect réel ou supposé de ces directives. Nous lisons de plus en plus de témoignages, sur les réseaux sociaux et ailleurs, au sujet d’individus adoptant cette attitude. À une époque où les gens ont besoin de plus d’amour et de compassion, certains expriment de moins en moins ces qualités.

Soyons clairs : les règles mises en place concernant la distanciation physique entre les gens ne transgressent pas les lois divines. En tant que chrétiens, nous devrions les respecter du mieux possible. Cependant, mon épouse et moi avons réalisé que le virus n’est pas la seule raison pour laquelle nous devons être extrêmement prudents de ne pas trop nous approcher des autres lorsque nous faisons les courses. Nous ne savons pas qui pourrait soudainement céder à un accès de colère et hurler contre tous ceux qui briseraient sa « bulle » d’un ou deux mètres (la distance variant d’un pays à l’autre). Après en avoir parlé autour de moi, je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul à en avoir fait l’expérience. Un des effets secondaires de la distanciation sociale et de la pandémie est que certaines personnes sont devenues plus distantes les unes des autres, mais de manière négative et néfaste.

Une opportunité pour nous

La question se pose : comment vous et moi nous comportons-nous lorsqu’un individu enfreint les règles de distanciation sociale en s’approchant un peu trop de nous ? En tant qu’ambassadeurs de Jésus-Christ, réagissons-nous avec violence envers les autres ? Est-ce vraiment la meilleure façon de montrer l’amour de Dieu ? La crise actuelle a-t-elle conduit à l’abandon de la patience divine et de la politesse en général ? Notre attitude chrétienne ne se mesure pas seulement selon la façon dont nous traitons les autres lorsque tout va bien, mais aussi comment nous réagissons lorsque les conditions environnantes nous mettent sous pression. Dans Matthieu 5 :46-47, Jésus montra à Ses disciples qu’il est facile d’aimer les autres lorsque les circonstances s’y prêtent – par exemple, en aimant ceux qui nous aiment et ceux avec qui nous partageons des choses en commun. Même les publicains (les percepteurs des impôts) faisaient cela à l’époque de Jésus. Comme Il le mentionna ensuite au verset 48, nous sommes appelés à la perfection – à laisser l’amour de Dieu s’exprimer en nous.

Homme énervé

Les gens qui s’approchent trop près de nous le font souvent sans s’en rendre compte, parce qu’ils ont oublié cette règle ou simplement par erreur. Au lieu de réagir agressivement, nous pouvons leur demander poliment de reculer un peu, ou simplement nous éloigner nous-même de la situation. La sempiternelle question « Que ferait Jésus ? » est parfaitement adaptée à ce cas de figure. Jésus-Christ crierait-Il, hurlerait-Il ou lancerait-Il des paroles blessantes aux autres dans ces circonstances ? La personne contre qui nous aurions crié pourrait-elle se souvenir de cet incident et nous le reprocher à la deuxième résurrection ? Romains 2 :24 nous avertit que nous représentons le Royaume de Dieu dès maintenant. Qui parmi nous souhaiterait que le nom de Dieu ou Son mode de vie soit blasphémé à cause de notre comportement ?

Notre réponse

Le défi va bien au-delà de la distanciation sociale ou physique. Les gens sont de plus en plus en colère, aigris et désagréables envers les autres pour de multiples raisons, pas seulement pour une question de proximité. Depuis que la quarantaine et d’autres restrictions ont été imposées, certaines personnes ont été insultées ou harcelées pour ne pas avoir porté de masque, même lorsque dans certains endroits celui-ci n’était pas obligatoire selon la loi. Alors que la crise actuelle fait ressortir le meilleur de certaines personnes, elle fait aussi ressortir le pire chez d’autres. Il y a quelques mois, nous avons assisté à une pénurie de masques, mais certainement pas à une pénurie de mauvais caractère.

Comment réagirions-nous – vous et moi – si quelqu’un nous fustigeait violemment, quel que soit le motif ? La nature humaine veut riposter et s’attaquer à cette personne. Mais une fois encore, nous lisons que Jésus, lorsqu’Il fut « injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement » (1 Pierre 2 :23). Nous ne devons pas répondre à la colère par la colère – c’est exactement ce que Satan veut que nous fassions. Proverbes 15 :1 nous dit qu’une « parole dure excite la colère ». Lorsque nous réagissons à l’accès de rage d’une autre personne, ou envers un individu qui ignore les directives sanitaires pendant cette pandémie, nous ne devrions réagir avec hostilité et colère. Nous devons être des lumières et des exemples d’une voie bien meilleure et différente.

Éviter le ressentiment

Cela peut conduire à un autre danger. Il est possible que nous ne réagissions pas agressivement si quelqu’un nous crie dessus et que nous nous éloignions tout simplement. C’est une bonne chose à faire – mais allons-nous ensuite « ressasser » cet incident, peut-être pendant des jours ? Il peut être très tentant de conserver sa colère au fond de soi lorsque des choses négatives nous arrivent. La nature humaine veut se disculper et se justifier, souvent en dénigrant une autre personne. Nous pourrions nous demander : « Mais qu’est-ce qui cloche avec cette personne ? » Nous pourrions même être tentés de raconter aux autres ce qui nous est arrivé et à quel point nous nous sommes sentis « lésés ». Et c’est peut-être le cas ! Mais comment devrions-nous répondre à un tel incident ?

Hébreux 12 :15 nous avertit des problèmes qu’une racine d’amertume peut causer. Un point clé de Matthieu 6 est de pardonner aux autres afin que nous soyons pardonnés (verset 15). Luc 6 :37 nous dit de ne pas juger et de ne pas condamner, mais plutôt de pardonner – autrement nous serons jugés, condamnés et nous ne serons pas pardonnés. Mais l’exemple le plus marquant se trouve peut-être dans Luc 23 :34 : « Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort. » Au milieu de Ses atroces souffrances, Jésus demanda le pardon pour les autres – alors même qu’ils tiraient au sort Ses vêtements. Si quelqu’un nous crie dessus, notre cœur devrait être prêt à pardonner à cette personne, particulièrement en période de crise, lorsque les gens se sentent moins à l’aise et plus craintifs qu’auparavant.

La nouvelle normalité

Nous devons aussi faire attention de ne pas juger les autres lorsque les choses reviendront à une « nouvelle normalité », quelle qu’elle soit. Le fait de porter un masque n’indique pas nécessairement un manque de foi et le fait de ne pas en porter n’est pas forcément un signe d’imprudence. Nous devons être prudents à ne pas « regarder de haut » ceux qui décident d’agir différemment de nous, dans le cadre des options disponibles. Dans l’ensemble, je ne pense pas que nous aurons ce problème, mais Satan essaie assurément de nous y inciter et nous ne devrions pas baisser la garde face à ses séductions et à ses ruses (2 Corinthiens 2 :11).

Quelle que soit l’issue de cette crise, nous savons que la situation va se détériorer. Tant que ce monde continuera de rejeter le mode de vie divin, nous aurons des fléaux et des épidémies. Les assemblées de sabbat sont un peu différentes pour l’instant et ce sera probablement le cas pour certains aspects de la Fête des Tabernacles.

Malgré les incertitudes liées à cette époque, nous ne devons pas être perturbés, « car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné ; au contraire, son Esprit nous remplit de force, d’amour et de sagesse » (2 Timothée 1 :7). Nous pouvons nous souvenir que Dieu est en charge et que ceux qui crient ou qui perdent patience le font souvent car ils ont peur. Ils ont besoin d’amour et de compassion. Certes, nous devons être physiquement distants de ces individus, mais nous ne devrions pas être émotionnellement distants d’eux. Jésus-Christ avait prophétisé qu’à la fin des temps « l’amour du plus grand nombre se refroidira » (Matthieu 24 :12) – mais nous ne devrions pas permettre que cela nous arrive !

Nous pouvons persévérer au cours de cette crise avec patience, amour et empathie pour ceux qui nous entourent. En faisant ainsi, nous laisserons briller notre lumière devant les autres afin qu’ils voient nos bonnes œuvres et qu’ils glorifient notre Père céleste. Que Dieu nous protège et qu’Il nous aide à être compatissants pendant la crise actuelle – et en toutes circonstances !