Aimez votre prochain

par Gerald Weston

Beaucoup de gens prétendent aimer Dieu et la majorité d’entre eux sont probablement sincères en disant cela, mais réussissent-ils « le test biblique » ? Jean, l’apôtre de l’amour, nous dit que « si nous gardons ses commandements, nous savons par cela que nous l’avons connu.

Jadis, un homme de loi demanda à Jésus : « Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22 :36-39).

Beaucoup de gens prétendent aimer Dieu et la majorité d’entre eux sont probablement sincères en disant cela, mais réussissent-ils « le test biblique » ? Jean, l’apôtre de l’amour, nous dit que « si nous gardons ses commandements, nous savons par cela que nous l’avons connu. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui. Mais l’amour de Dieu est véritablement parfait en celui qui garde sa parole : par cela nous savons que nous sommes en lui » (1 Jean 2 :3-5). Voyez ce qu’explique ce commentaire biblique : « Vient ensuite un test par lequel les hommes peuvent savoir, en dépit de leurs échecs, s’ils sont impliqués dans une bonne relation avec Dieu et s’ils marchent en communion avec Lui. Ce test consiste à obéir ou non à Ses commandements » (New Bible Commentary Revised).

Jean poursuivit quelques chapitres plus loin : « Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5 :3). Combien de gens acceptent-ils l’idée que les commandements de Dieu sont pénibles ? C’est ce qui m’avait été enseigné, avant que je ne vienne à la connaissance de la vérité.

Tout commence par notre relation avec notre Créateur. Sans cela, nous ne pouvons pas respecter le deuxième plus grand commandement (Jacques 2 :10). Jean révéla aussi qu’il est impossible de haïr son prochain et d’aimer Dieu. « Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement : Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (1 Jean 4 :20-21).

Il est évident qu’aimer Dieu et aimer notre prochain vont de pair. Nous ne pouvons pas faire l’un sans l’autre. Nous n’aimons pas Dieu si nous n’aimons pas notre prochain et nous ne pouvons pas aimer notre prochain selon l’amour divin si nous n’avons pas l’amour de Dieu en nous par la puissance de Son Saint-Esprit (Romains 5 :5).

Qui est votre prochain ?

Cela amène une question essentielle : à quel point aimons-nous notre prochain ?

L’amour est plus qu’une émotion. L’amour divin nécessite des actions ! Cependant, certains membres de l’Église font tout ce qu’ils peuvent pour éviter leurs proches voisins. Peut-être avez-vous entendu certaines de ces excuses : « La familiarité engendre le mépris, donc je garde mes distances » ; « Nous devons sortir du monde et mes voisins font partie de ce monde » ; « Je ne veux pas m’embêter à répondre à des questions au sujet de Noël ou du sabbat. » Certains groupes religieux vont même jusqu’à ordonner à leurs membres de ne pas fréquenter des gens n’appartenant pas à leur organisation ! Quelle erreur et quelle tristesse !

Il est vrai que nous devrions aider en priorité ceux avec qui nous partageons le même Esprit : « Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi » (Galates 6 :10). Notre temps et nos moyens sont limités, donc oui, nous devrions nous préoccuper en priorité de ceux qui partagent la même foi, mais la Bible nous dit de « pratiquer le bien envers tous » et de nombreuses instructions bibliques nous exhortent à prendre soin des autres, quels qu’ils soient.

Dans une des paraboles les plus célèbres, celle du bon Samaritain, Jésus répondit à un docteur de la loi qui cherchait à s’autojustifier : « Et qui est mon prochain ? » (Luc 10 :29). La parabole est tellement connue qu’il n’est pas nécessaire de l’expliquer en détail. Jésus l’utilisa pour montrer que notre statut social n’a aucune importance. Au contraire, ce qui compte est la façon dont nous traitons les autres. Nous voyons comment le sacrificateur et le Lévite poursuivirent leur chemin en ignorant un homme qui avait été dépouillé et frappé par des brigands, mais un Samaritain (ceux-ci étaient méprisés par les Juifs) fit tout son possible pour lui venir en aide (versets 30-35). En conclusion, Jésus demanda à Son interlocuteur : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi » (versets 36-37).

Nous devons chercher à être d’excellents voisins dans notre quartier, en aidant là où c’est nécessaire. Cela signifie-t-il que nous devrions nous porter volontaires aux « Restos du cœur » ou dans une banque alimentaire aidant des sans-abris ? Il est indéniable que servir un repas chaud est un service rendu à une personne affamée, mais nous devons nous assurer que nos pensées correspondent à nos actions. De tels programmes peuvent nous procurer un sentiment égoïste de bien-être, comme si nous faisions quelque chose de significatif, mais y a-t-il un bénéfice durable ? Avons-nous fait quelque chose pour aider un sans-abri à s’en sortir et le diriger vers une vie plus productive ? Sommes-nous capables de faire une telle chose ? Est-ce ainsi que nous devrions dépenser notre énergie et nos ressources ? Chacun d’entre nous doit évaluer sa propre situation et les occasions qui se présentent.

Considérez les différentes façons dont vous pourriez rendre service. Vos voisins les plus proches ont-ils besoin d’aide ? Faut-il vérifier que tout se passe bien pour un voisin âgé, l’aider à tondre la pelouse ou déneiger l’allée devant sa maison ? Cela peut s’avérer être une grande aide pour quelqu’un qui en a besoin et qui habite peut-être la porte à côté. Faut-il cuisiner un repas pour un voisin malade ? Faut-il surveiller son domicile pendant qu’il ou elle est en vacances, ou bien promener et nourrir son chien pendant son absence ? Bien entendu, cela implique de connaître suffisamment ses voisins pour comprendre leurs besoins et pour qu’ils nous fassent confiance. Ces choses peuvent sembler insignifiantes, mais elles peuvent avoir un grand impact.

Mon épouse et moi avons d’excellents voisins. Alors que nous étions absents pendant une semaine, deux d’entre eux ont ainsi tondu la pelouse. L’un d’entre eux a vendu son véhicule et m’a donné une roue de secours adaptée à ma voiture. Lorsque je l’ai remercié pour avoir tondu la pelouse et pour le pneu, il m’a répondu : « Les voisins sont faits pour ça, non ? » Avons-nous la même attitude ?

L’amour rendu visible

Pendant la dernière Pâque de Jésus, Il enseigna à Ses disciples, et à ceux d’entre nous qui marchent dans leurs pas, l’importance d’exprimer l’amour par des actions visibles. « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13 :35). Comment les gens peuvent-ils savoir que nous avons « de l’amour les uns pour les autres » s’ils ne voient pas nos actions ? Mais cela engendre une autre question : Jésus n’a-t-Il pas dit que nous ne devrions pas montrer nos œuvres charitables aux autres ? « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus » (Matthieu 6 :1).

L’élément clé dans cette phrase est « pour en être vus », autrement dit, notre motivation ne doit pas être de nous « vanter » de nos bonnes œuvres. Faire venir la télévision ou la presse locale pour montrer que vous avez organisé un groupe d’aide dans une zone inondée n’est pas la chose à faire. Pourtant, cela se produit régulièrement après des catastrophes naturelles. C’est un équilibre délicat !

Jésus nous dit qu’à Son retour, Il séparera les individus, comme un berger sépare les boucs des brebis. Puis Il invitera les brebis dans Son Royaume : « Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez rendu visite ; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi » (Matthieu 25 :35-36). Les justes protestèrent alors en disant : Seigneur, quand t’avons-nous vu dans ces conditions ? Et Il leur répondit : « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites » (verset 40). Puis Il décrivit la situation inverse aux versets 41 à 46.

Un jour d’été, alors qu’il faisait très chaud, mon épouse et moi travaillions dur dans le jardin, nos vêtements étaient trempés de sueur et Carol était épuisée. Une voisine est alors venue nous apporter de l’eau fraîche. Nous avons pris une pause et tous les trois avons passé un agréable moment à discuter, puis Carol et moi nous nous sommes remis au travail. Cette dame avait montré ce que signifie être un bon voisin – une bonne voisine en l’occurrence.

Certains pourraient objecter que les actions décrites dans Matthieu 25 s’appliquent uniquement aux « frères et sœurs » et non au monde entier. En tant que famille de Dieu, nous ne devrions pas considérer nos bonnes actions comme quelque chose d’extraordinaire. Nous ne devrions pas penser : « Je fais vraiment quelque chose de remarquable en accomplissant ceci ou cela. » Faire ce qui est juste, parce que c’est juste, devrait devenir une « seconde nature ».

Vivre selon la voie

Le véritable christianisme est un mode de vie, c’est-à-dire une « voie » (Actes 18 :25-26 ; 19 :9, 23 ; 24 :14). Ce mot est aussi traduit par « doctrine » dans Actes 22 :4 et 24 :22. Cette voie englobe de nombreuses choses. Dans le contexte de ces références à « la voie », l’implication la plus évidente est que ceux qui y marchaient étaient des disciples de Jésus-Christ, leur Sauveur. Ils comprenaient qu’Il était le Messie venu pour mourir à leur place, mais ils comprenaient aussi qu’Il reviendrait. Observer le sabbat et les Jours saints ne les auraient pas différenciés des millions de Juifs vivant au Moyen-Orient et sur le pourtour méditerranéen au premier siècle de notre ère. « La voie » allait bien au-delà de cette observance.

À de nombreux égards, cette voie était, et elle est toujours, bien différente. Un de ses aspects est la façon dont nous traitons notre prochain (Jean 13 :34-35). Nous devons mettre en pratique ce que le Christ a ordonné et nous devons marcher comme Il a marché (Luc 6 :46 ; 1 Jean 2 :6). Il s’attend à un état d’esprit plus élevé sous la nouvelle alliance. Nous devons non seulement aimer notre prochain, mais aussi notre ennemi, et cet amour s’exprime dans nos actions. « Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent […] car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains n’agissent-ils pas de même ? » (Matthieu 5 :44-46 ; voir aussi Luc 6 :27-36). Notre justice doit surpasser celle des scribes et des pharisiens (Matthieu 5 :20).

Au cours de mes premières années dans le ministère, j’ai visité de nombreux membres prospects qui souhaitaient en savoir davantage au sujet du baptême ou qui voulaient assister aux assemblées. Il n’est pas toujours facile d’identifier les numéros sur les façades des maisons, mais il y avait un dénominateur commun lorsque je cherchais une adresse : il suffisait de chercher la maison la plus « délabrée » de la rue ! Certes, j’exagère un peu, mais il y a un fond de vérité. L’apôtre Paul comprenait cela (1 Corinthiens 1 :26-29). Oui, Dieu appelle les faibles de ce monde, mais Il ne dit nulle part que nous devrions rester faibles.

Le monde juge souvent les gens par leur apparence extérieure et, soyons honnêtes, nous en faisons souvent de même. Ne sommes-nous pas mis en garde contre cela dans Jacques 2 :1-9 ? Cela signifie-t-il que l’apparence n’est pas importante ? Pour être un bon voisin, ne devrions-nous pas prendre soin de notre propriété et augmenter ainsi la valeur de l’immobilier dans le quartier ? Dieu n’a-t-Il pas ordonné à Adam de cultiver le jardin d’Éden et d’en prendre soin (Genèse 2 :15) ?

Être un bon voisin implique beaucoup plus de choses que je ne puis décrire dans cet article, mais avec un peu de réflexion, nous pouvons tous trouver des moyens de montrer un véritable intérêt pour ceux qui nous entourent. Les actions et les pensées que nous mettons en pratique finissent par faire partie de notre caractère – une « seconde nature » pour ainsi dire. Le caractère divin s’exprime au travers des deux grands commandements. Sur le long terme, qui sait quels résultats positifs pourront émaner de votre exemple (1 Corinthiens 7 :16 ; Ecclésiaste 11 :5-6) ?

Nos meilleurs amis et l’essentiel de nos efforts devraient se trouver dans la famille de Dieu, mais il y a aussi beaucoup d’occasions de servir notre prochain : nos proches voisins, nos collègues, nos camarades de classe, sans oublier les membres de notre propre foyer. N’oublions pas l’exhortation de Jésus : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5 :16).