Le socialisme, le capitalisme et le Royaume de Dieu

par Wallace Smith

Les Fêtes d’Automne nous rappellent que les systèmes de ce monde, les philosophies des hommes et les idéologies des mouvements sociétaux sont éphémères. Tout cela sera remplacé par le Royaume de Dieu.

Pour les membres de l’Église de Dieu, il est parfois trop facile de prendre parti dans les conflits idéologiques de ceux qui veulent diriger le monde actuel. Nous regardons les actualités, nous écoutons les débats, nous lisons les commentaires des observateurs et des experts, puis nous combinons tout cela avec les philosophies qui nous ont accompagnées dans notre jeunesse, avec les idées que nous avons apprises à l’école et avec notre sens naturel du patriotisme. La tentation de nous impliquer peut alors devenir très intense.

Mais comme les Fêtes d’Automne nous le rappellent, les systèmes de ce monde, les philosophies des hommes et les idéologies des mouvements sociétaux sont éphémères. Tout cela sera remplacé par le Royaume de Dieu, dans lequel Jésus-Christ et les saints glorifiés dirigeront le monde en mettant en œuvre les lois, les voies et les principes divins. Les mensonges liés aux croyances et aux dogmes ardemment défendus par nos sociétés seront démasqués et les idéaux qui semblent si sages aux yeux des hommes seront vus tels qu’ils sont réellement : des distractions et des contrefaçons.

Alors que les Fêtes d’Automne ont focalisé notre esprit sur le retour du Christ, la mise à l’écart de Satan et l’établissement du règne millénaire du Christ, penchons-nous sur un des arguments les plus contentieux de nos jours : le débat entre le socialisme et le capitalisme. Prenons le temps de considérer ces approches pour ce qu’elles sont vraiment, de les examiner à l’aune de l’Histoire et de la parole de Dieu, en nous souvenant que l’Éternel ne nous appelle pas à défendre une philosophie humaine, mais à promouvoir Ses idées, Ses lois et Son approche, qu’Il mettra en application sous la direction du Messie.

Une analyse du socialisme

Dans certains pays, le terme « socialiste » est associé à des régimes dictatoriaux ou défaillants. Dans d’autres nations, la mouvance socialiste est considérée comme une force démocratique au même titre que les autres et elle a régulièrement été au pouvoir en Europe occidentale, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à nos jours. Même aux États-Unis, pourtant hostiles à l’idéologie socialiste, le sénateur Bernie Sanders fut un des favoris pour les élections présidentielles de 2016 et de 2020, bien qu’il se qualifiât lui-même de « démocrate socialiste ».

Mais l’idéologie de base reste inchangée. Demandons-nous de façon impartiale : qu’est-ce que le socialisme ? Certains socialistes ne seront pas d’accord avec ce qui suit, mais le socialisme est essentiellement une approche économique et politique, destinée à structurer la société, qui promeut la propriété publique des moyens de production d’un pays et l’administration publique de la distribution des biens. Selon cette approche, c’est généralement l’État ou le gouvernement qui détermine l’administration et la propriété publique.

Bien qu’il n’en soit pas l’auteur, le philosophe communiste Karl Marx a popularisé une phrase qui résume bien le principe directeur de nombreux socialistes : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! »[1] De tels sentiments rappellent à certains l’attitude de l’Église de Dieu à ses tout débuts : « Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun » (Actes 2 :44-45).

Selon le point de vue de Marx, la propriété capitaliste des moyens de production est intrinsèquement oppressive et le « progrès » humain va en direction d’un État communiste, dans lequel la propriété privée est inexistante, où il n’y a pas de classes sociales, pas besoin d’argent et pas besoin de structures gouvernementales. De nos jours, le point de vue marxiste considère les nations socialistes comme des laboratoires d’essai en direction du communisme pur et dur. En effet, le glissement historique du socialisme vers le marxisme et le communisme ajoute de l’appréhension pour ceux qui sont inquiets de voir une nation adopter des politiques, des principes économiques ou tout autre doctrine socialiste.

Certains pensent que l’Église du Nouveau Testament était socialiste ou communiste, mais c’est une très mauvaise compréhension de certains versets qui sont sortis de leur contexte. De nombreux passages montrent clairement que les premiers croyants conservèrent des biens privés et ce qu’ils partageaient l’était sur une base totalement volontaire, motivée par des circonstances temporaires (par ex. le fait que la plupart des nouveaux convertis avaient seulement prévu d’être à Jérusalem pour la saison de la Pentecôte, sans avoir les moyens de rester plus longtemps que prévu). Cependant, il est facile de comprendre que l’intérêt manifeste et l’attention pour les autres du socialisme soit attirant pour ceux qui pensent que c’est une approche économique moins égoïste et plus compatissante.

Ce que révèle l’Histoire

La théorie peut sembler attrayante lorsqu’elle est décrite par un professeur d’économie, mais quels sont les résultats dans la vie réelle ? Lorsque nous étudions l’histoire des nations qui ont adopté un modèle économique socialiste à grande échelle, la vie de leurs habitants s’est-elle améliorée ? En fait, une des objections les plus puissantes au socialisme est la direction prise par les nations auxquelles il est associé. Des pays comme le Venezuela, Cuba, le Cambodge ou l’ex-Union soviétique ont cherché à adopter pleinement le socialisme, mais les tragédies qui sont survenues pour ces peuples – parfois lentement, parfois rapidement et horriblement – sont un signe d’avertissement pour tous ceux qui voudraient emboîter le pas de ces États.

Au début, les mouvements socialistes sont souvent encensés publiquement par des intellectuels et des universitaires, comme un moyen d’instaurer un « meilleur » système. Puis, lorsque les récits de famines, de privations et d’abus dictatoriaux commencent à faire surface, ces mêmes intellectuels les ignorent ou les qualifient d’exagération. Finalement, les preuves de la souffrance, de l’horreur et de l’effondrement économique deviennent trop grandes pour être ignorées et le discours change pour expliquer que ces États défaillants n’ont pas véritablement mis en œuvre le socialisme ou pour tenter de montrer comment les politiques socialistes auraient fonctionné si les responsables gouvernementaux n’avaient pas été corrompus.

C’est une des caractéristiques incontournables du socialisme en tant que système économique : puisqu’il concentre des pouvoirs immenses dans les mains du « peuple », ce qui se traduit généralement, et nécessairement, par les mains des responsables gouvernementaux, ce régime est extrêmement vulnérable à la corruption des élites dirigeantes. Le roi David a averti : « Ne mettez pas votre confiance dans les grands de ce monde » (Psaume 146 :3, PDV). Or, le socialisme concentre la puissance dans les mains des « grands » d’une nation.

Au-delà des dirigeants, que dire des individus eux-mêmes, produisant les biens de la société ? Ici, l’égoïsme de la nature humaine apparaît également. Le socialisme prend le fruit du travail d’une société et ne le redistribue pas selon les efforts, les compétences ou les capacités de chacun, mais selon les besoins perçus. De nombreux individus doivent donc travailler plus dur qu’ils ne devraient le faire afin de satisfaire leurs propres besoins, car ils doivent aussi combler les besoins d’individus qu’ils ne rencontreront peut-être jamais.

Cette approche va à l’encontre de la nature humaine et son issue est prévisible. Par exemple, à Plymouth, dans une des premières colonies anglaises en Amérique, une forme de propriété et de travail communaux fut mise en place au tout début. Le premier gouverneur de cette colonie, William Bradford, écrivit que la première tentative de bâtir la colonie, en supprimant la propriété individuelle et en établissant une propriété commune, fut « à l’origine de beaucoup de confusion et de mécontentement qui retardaient le travail qui ne leur aurait apporté que bénéfice et confort. Les jeunes hommes, qui étaient fort capables et les plus aptes aux travaux et aux services, se plaignaient de devoir dépenser leur temps et leurs forces à travailler pour les femmes et les enfants d’autres hommes sans obtenir de récompense. »[2] Bradford ajouta que les jeunes hommes n’étaient pas les seuls à raisonner ainsi ; personne n’était motivé à travailler pour les autres avec le même entrain qu’ils l’auraient fait pour eux-mêmes et leur propre famille. C’est uniquement après que l’arrangement communal fut abandonné, au profit de la propriété individuelle, que la colonie commença à prospérer.

Une analyse du capitalisme

À présent, examinons brièvement le système que beaucoup considèrent comme étant l’opposé du socialisme. Le capitalisme est une approche économique selon laquelle les moyens de production et les biens d’équipement qui sont fabriqués relèvent de la propriété privée, et la distribution de ces biens est déterminée par la compétition dans un marché libre. Dans un capitalisme sans limites, les individus sont libres de poursuivre leurs propres intérêts et de posséder des biens individuels, sans se préoccuper des besoins sociaux supposés. Les gens sont libres de décider comment utiliser au mieux les ressources qu’ils possèdent pour créer des produits ou des services que d’autres seront prêts à échanger contre des biens ou de l’argent. Le profit de leurs efforts peut être transmis à leurs héritiers, sans aucune obligation à l’égard de leurs compatriotes.

Le philosophe écossais du 18ème siècle, Adam Smith, que beaucoup considèrent comme le « père du capitalisme », observa que « ce n’est pas de la bienfaisance du boucher, du brasseur et du boulanger, que nous espérons notre dîner, mais de leur attachement à leurs propres intérêts ».[3] Autrement dit, le boucher ne fournit pas de la viande parce qu’il se soucie de votre bien-être, mais pour son propre intérêt et celui de sa famille. Smith écrivit encore : « Lorsqu’on travaille pour soi-même, on sert souvent la société plus efficacement que lorsqu’on travaille en vue de l’intérêt social. »[4] Autrement dit, permettre à chaque individu de travailler librement dans son propre intérêt produira un résultat indirect encore meilleur pour la société dans son ensemble que si les mêmes individus avaient essayé de travailler volontairement au bénéfice direct de la société.

La compétition est la clé du capitalisme. Ceux qui fournissent des biens rivalisent pour faire mieux que leurs concurrents proposant des biens similaires – en baissant les prix, en améliorant la qualité, ou les deux à la fois. Ce faisant, ils attirent davantage de clients qui bénéficient d’un prix plus bas ou d’une qualité plus élevée. Les concurrents doivent alors s’améliorer ou se lancer sur un autre marché qui leur est plus profitable, en développant de nouveaux produits ou services qui puissent satisfaire un besoin vacant.

Nous devrions noter que les bénédictions divines sur Israël (Genèse 48-49) font qu’il est difficile de juger de l’impact des décisions politiques et économiques dans le succès des nations de souche israélite. Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la France et les autres nations israélites en Europe occidentale ne sont pas puissantes et riches en raison de la sagesse de leurs « pères fondateurs » ou de leurs législateurs, mais grâce aux bénédictions octroyées aux descendants d’Abraham ! Cependant, il est indéniable que le capitalisme a fortement augmenté la qualité de vie de beaucoup de gens à travers le monde.

Des résultats mitigés

Tous les fruits du capitalisme ne sont pas positifs. Avant de poursuivre, laissez-moi clarifier ceci : en tant qu’Américain, j’apprécie tout ce dont je dispose dans mon pays et je m’efforce de ne pas prendre cela pour acquis. Je suis actuellement assis dans un café, un dimanche après-midi, en train de travailler à la rédaction de cet article sur mon ordinateur portable, en écoutant de la musique dans mes écouteurs et en jetant un œil sur mon téléphone portable car j’attends un texto de mon épouse. Le capitalisme a fourni de nombreux outils de confort et de divertissement dont je suis reconnaissant.

Cependant, tout comme le socialisme promet un certain dénouement mais en produit souvent un autre, il en va de même pour le capitalisme. Ce qui devait être théoriquement un système économique qui s’autorégule, dans lequel les biens et les services sont proposés à des prix compétitifs pour le bien de tout le monde, est souvent devenu un monopole, voire ce qui est parfois appelé un « capitalisme de copinage » au sein duquel de puissantes forces sociales ou politiques s’efforcent de conserver la puissance économique à leur profit, au lieu de permettre la mise en œuvre d’un véritable marché libre.

Pour certaines personnes, la vie est difficile dans un environnement à tendance capitaliste. Le capitalisme repose sur la compétition et la stimulation de l’intérêt personnel. Bien entendu, la compétition amicale et honnête pour se divertir est agréable. Et l’intérêt personnel n’est pas tout à fait la même chose que l’égoïsme. Après tout, Dieu promit « un pays où coulent le lait et le miel » afin de motiver l’ancien Israël (Lévitique 20 :24) et Paul nota que « personne n’a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin » (Éphésiens 5 :29).

Bien que l’intérêt personnel et l’égoïsme ne soient pas la même chose, il est facile de déraper de l’un vers l’autre. Le fait que la compétition devienne un élément fondamental permettant de gagner sa vie et de s’enrichir a transformé la civilisation humaine en quelque chose d’animal, où la nature sanguinaire et brutale devient la norme. Par exemple, combien de produits les plus populaires du capitalisme sont fabriqués dans des ateliers clandestins, dans des conditions atroces ? Voulons-nous le savoir ? Un producteur peut évidemment avoir une approche plus éthique, et plus coûteuse, pour produire ses articles, mais cela ne signifie pas que ses concurrents lui emboîteront le pas. Et lorsque l’économie est essentiellement dirigée par la compétition, il faut gagner à tout prix.

Au-delà de l’aspect économique, dans quelle direction le capitalisme emmène-t-il la société ? Puisque nous vivons dans un monde dirigé par « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie » (1 Jean 2 :16), nous ne devrions pas être surpris de constater que les sociétés adoptant le capitalisme deviennent de plus en plus corrompues et ignobles. En raison de la dépendance du capitalisme à l’intérêt personnel, ceux qui étudient la Bible devraient s’attendre à revivre la même situation qu’à l’époque des juges en Israël, lorsque « chacun faisait ce qui lui semblait bon » (Juges 21 :25). Désirons-nous ce monde brutal où le « chacun pour soi » règne en maître ?

Ceux qui craignent d’accorder aux politiciens trop de contrôle sur leur vie personnelle devraient s’interroger sur l’impact potentiel de laisser un tel contrôle entre les mains de PDG du secteur privé. Nous commençons à voir cette sorte d’influence lorsque des individus ou des organisations sont « bannis » de certaines plateformes de réseaux sociaux. « C’est à cause de l’influence des politiciens ! », crient les capitalistes purs et durs. Mais que répondent leurs détracteurs socialistes à propos des politiciens véreux ? « C’est à cause de l’influence de l’argent des entreprises ! » Voyez-vous émerger un thème commun ?

Des frontières et des limites

Nous voyons certains éléments de la voie divine dans les principes du capitalisme. « Tu ne déroberas point » (Exode 20 :15) est ancré dans la réalité de la propriété privée et personnelle. Quant au dixième commandement, il inclut de ne convoiter « aucune chose qui appartienne à ton prochain » (verset 17). La propriété privée est transmise des parents aux enfants (Deutéronome 21 :15-17 ; Proverbes 13 :22 ; 19 :14), à l’opposé de l’idéal socialiste. La prophétie mentionne que la propriété privée existera dans le Millénium à venir et chacun vivra sous sa vigne et sous son figuier (Michée 4 :4).

Ces possessions privées ne seront pas un don du gouvernement, dont la distribution serait basée sur la confiscation des biens et la centralisation des besoins perçus. Au contraire, tant que ces possessions seront utilisées de la bonne manière, l’Éternel honorera les efforts et les compétences personnelles (Proverbes 10 :4 ; 13 :4 ; 14 :23) en tant qu’outils pour construire une richesse et acquérir des biens. Non seulement le Créateur récompensera la volonté de travailler et de s’enrichir, mais Il condamnera aussi ceux qui refusent de travailler alors qu’ils en ont les moyens, déclarant par l’intermédiaire de Paul : « Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément : Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (2 Thessaloniciens 3 :10), avant d’ajouter à l’attention de ceux qui ne veulent pas travailler : « Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ, à manger leur propre pain, en travaillant paisiblement » (verset 12).

Cependant, le Dieu souverain établit aussi des frontières à de telles ambitions et de tels intérêts personnels, imposant des limites à l’accumulation des richesses et des biens, ainsi qu’en centralisant l’autorité sur les capitaux et les moyens de production à un degré inatteignable par le capitalisme. Une fois que Jésus-Christ sera intronisé, ainsi que Ses serviteurs glorifiés à Ses côtés, « l’État » sera le Royaume de Dieu et Son Dirigeant omnipotent, le Christ, imposera des contrôles sur l’économie qui seront mis en œuvre par la puissance divine pour le bien de tous.

Par exemple, nous voyons dans les lois divines que les propriétaires terriens devront respecter certaines contraintes lorsqu’ils récolteront leurs champs : « Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu abandonneras cela au pauvre et à l’étranger. Je suis l’Éternel, votre Dieu » (Lévitique 23 :22). Jésus n’hésitera pas à interférer directement dans les affaires privées. Il prévoit de faire respecter les lois de Dieu et de donner des opportunités à ceux qui n’en n’ont pas. Au cours d’un cycle de sept ans, chaque troisième et sixième année, la loi de Dieu ordonne qu’un dixième de toutes les récoltes, du bétail et des revenus soit donné à « l’État » afin d’être redistribué aux pauvres et à ceux qui sont dans le besoin (Deutéronome 26 :12-15).

Il n’y aura plus d’arguments tels que : « Laissez-moi tout conserver et je produirai encore davantage ! » Les seules options seront d’une part l’obéissance et les bénédictions, et d’autre part la désobéissance et les malédictions.

La loi de Dieu résout l’injustice économique

La parole divine reconnaît aussi les réalités des abus économiques que le socialisme cherche à corriger. Sous le règne du Christ, les employeurs devront respecter cet ordre : « Tu n’opprimeras point ton prochain, et tu ne raviras rien par violence. Tu ne retiendras point jusqu’au lendemain le salaire du mercenaire » (Lévitique 19 :13). Le principe énoncé par le Christ, disant que « l’ouvrier mérite son salaire » (Luc 10 :7), sera mis en application avec justice et honnêteté. Les gens recevront un salaire entier et équitable pour le travail qu’ils effectueront.

Qu’adviendra-t-il aux travailleurs pauvres, aux veuves et aux étrangers qui n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leur famille dans un environnement purement capitaliste ? Dans le Millénium, Dieu établira clairement qu’il sera interdit de faire des bénéfices dans certaines situations, comme lorsqu’un frère ou un voisin se trouve dans une situation désastreuse :

« Si ton frère, qui est près de toi, devient pauvre et que sa main devienne tremblante, tu le soutiendras, étranger ou hôte, afin qu’il vive auprès de toi. Tu ne tireras de lui ni intérêt ni profit ; mais tu craindras ton Dieu, et ton frère vivra auprès de toi. Tu ne lui donneras point ton argent à intérêt, et tu ne lui donneras point de tes vivres pour un profit » (Lévitique 25 :35-37, Ostervald).

Dieu condamne aussi ceux qui sont guidés par la cupidité, amassant tous les biens et les possessions qu’ils peuvent accumuler. Même de nos jours, Il nous dit dans une prophétie : « Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, et qui joignent champ à champ, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espace, et qu’ils habitent seuls au milieu du pays ! » (Ésaïe 5 :8). Dieu a créé des lois qui empêchent l’accumulation définitive de terrains et de maisons. Par exemple, Lévitique 25 :23-31 impose à ceux qui achètent un terrain de proposer un droit de rachat. Dieu rappela aussi à la nation d’Israël que tous les terrains et les maisons à l’extérieur d’une ville fortifiée devaient être restitués à leurs propriétaires originels tous les 50 ans.

Au cours du Millénium, l’humanité apprendra la vérité qu’elle refuse de reconnaître de nos jours : la propriété privée est, en réalité, une gérance, car tout appartient au Dieu tout-puissant. Il déclara à l’ancien Israël : « Car toute la terre est à moi » (Exode 19 :5). Moïse rappela au peuple : « Voici, à l’Éternel, ton Dieu, appartiennent les cieux et les cieux des cieux, la terre et tout ce qu’elle renferme » (Deutéronome 10 :14). Le monde entier et « tout ce qu’il renferme » appartiennent à Dieu (Psaume 50 :10-12). « L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Éternel des armées » (Aggée 2 :8).

En fin de compte, aucun terrain ni aucun logement n’est véritablement une « propriété privée », pas plus qu’un bien commun appartenant à l’ensemble du peuple. Les terrains comme les biens appartiennent à Dieu. Les êtres humains sont tenus pour responsables de faire ce qui plaît au Créateur. Et Celui-ci accomplira quelque chose que ni Karl Marx ni Adam Smith n’auraient été en mesure de faire.

Le Dieu éternel est le véritable Concepteur du cœur et de l’esprit ! Il remplacera le « cœur de pierre » humain par un « cœur de chair » et Il placera Son Esprit dans ceux qui acceptent de le recevoir (Ézéchiel 36 :26-27). La façon dont la propension à la corruption et à l’égoïsme, qui rongent le socialisme et le capitalisme, seront résolues est hors d’atteinte pour les économistes et les législateurs : Dieu transformera l’humanité de l’intérieur.

La seule perspective qui compte

Quel système imaginé par les humains peut assurer que le « bien » prévaudra et que le « mal » échouera ? Lequel peut garantir que les « puissants » soient incapables de profiter injustement des « faibles » ? Lequel est capable de corriger les carences humaines dans un système équilibré qui empêcherait le déclin et la décadence sociétale ? Aucun !

En tant que disciples de Jésus-Christ, nous devons comprendre que le Père ne L’a pas envoyé sur la Terre pour « mondialiser » une philosophie humaine. Le Millénium, que nous venons de célébrer au cours de la Fête des Tabernacles, sera établi car le Christ écartera toutes les idées humaines et Il mettra en œuvre les idées de Dieu. Paul demanda dans Romains 11 :34 : « Qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? »

Le monde à venir ne sera pas une « version perfectionnée » du monde actuel. Ce sera un monde totalement différent. Jésus-Christ n’a pas travaillé depuis des millénaires – se sacrifiant Lui-même pour nos péchés, vivant Sa vie en nous afin de reproduire Sa foi et Sa justice, et guidant Son Église pendant 2000 ans – pour revenir et établir une civilisation basée sur des philosophies humaines épurées. Il instaurera le règne céleste sur la Terre ! Il instaurera « des ordonnances justes, des lois de vérité » (Néhémie 9 :13) et « le commandement [qui] est saint, juste et bon » (Romains 7 :12). Le Christ ne désire pas entériner les idéaux « purs » de Karl Marx ou d’Adam Smith, mais les lois du Dieu vivant.

Nous ne devons pas laisser l’esprit de ce monde nous infester avec une « passion » pour les moyens, les philosophies et les systèmes de ce monde car, au retour de Jésus-Christ, ils disparaîtront pour laisser place à la voie divine (1 Jean 2 :16-17). Ne soutenons aucune philosophie défaillante et incomplète de ce monde. Soutenons plutôt le règne juste à venir du Christ, en focalisant notre cœur et notre esprit sur Ses lois et Ses voies parfaites. Après Son retour, nous pourrons alors nous joindre à Lui afin de les enseigner à toute l’humanité.


1. Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt, Karl Marx et Friedrich Engels, éditions Sociales, page 25

2. Histoire de la colonie de Plymouth, William Bradford, éditions Labor et Fides, pages 165-166, traduction Brian Vales, Sabrina Juillet et Mickaël Mariaule

3. Richesse des nations, Adam Smith, tome 1, librairie Buisson, page 29, traduction Jean-Antoine Roucher

4. Ibid., tome 3, page 62