Année 2021   Mai-Juin Afficher en grands caractères

Traverser les épreuves ensemble

par La rédaction
Note de la rédaction : les témoignages suivants proviennent de frères et sœurs vivant en Afrique et en Europe. Certains ont contracté le Covid-19, tandis que d’autres ont été affectés par les effets des confinements ou des mesures de restriction prises par les autorités locales – des mesures qui peuvent varier énormément d’une région à une autre. Nous espérons que vous trouverez ces récits encourageants, mais aussi que cela renforcera le lien avec nos frères et sœurs à travers le monde.
Protection pendant le Covid-19

Peter Nathan, directeur régional de l’Europe et de l’Afrique

Une partie du problème dans [de nombreuses] régions vient des anomalies pour lesquelles personne n’a de réponse. Par exemple, l’après-midi du 20 janvier, j’étais dans une voiture traversant Kiberia, le plus grand bidonville d’Afrique, à Nairobi, au Kenya, où 800.000 à 1 million d’habitants vivent entassés les uns sur les autres. Pendant la demi-heure passée à parcourir la rue principale, à l’heure de pointe, j’ai vu moins de dix personnes portant un masque et la plupart ne le portaient pas correctement. Dans notre esprit, un tel environnement devrait être un lieu propice pour la propagation du Covid-19, mais ce n’est pas le cas. La même situation se retrouve dans les bidonvilles d’Afrique du Sud. Cependant, ailleurs, le Covid-19 a indubitablement de lourdes conséquences sur les vies humaines.


Charina Baterzal, Oslo, Norvège

L’année 2020 fut intéressante et difficile pour moi, particulièrement en tant que membre nouvellement baptisée. Pendant ces confinements, j’ai pu rencontrer de nombreux frères et sœurs, et même me faire de nouveaux amis au cours de la fraternisation en ligne après les assemblées de sabbat et pendant les rencontres sociales virtuelles organisées par l’Église. J’ai aussi développé une nouvelle passion pour la randonnée, le camping et le temps passé dans la nature afin d’y apprécier les merveilleuses œuvres de Dieu. Les difficultés et les défis n’ont pas manqué, depuis le décès inattendu de ma sœur aînée jusqu’à l’hospitalisation de ma mère aux Philippines. J’ai appris à laisser de côté mes peurs et mes craintes, à faire confiance à Dieu et à « Le laisser agir ». J’ai ressenti l’amour et le soutien de tout le monde à travers les prières et les messages pendant cette période difficile. Je ne suis jamais seule.


Barry et Carolyn Laggar, Le Cap, Afrique du Sud

Bien que nous ayons entendu parler des confinements mis en place en Chine et en Europe, ce fut quand même une surprise lorsque l’Afrique du Sud est entrée dans un confinement très strict en mars [de l’année dernière]. Nous nous sommes réveillés le 27 mars avec l’interdiction de sortir de notre maison, sauf pour acheter les produits de première nécessité. Il était même interdit de marcher dans le quartier. Les cours en ligne et le télétravail sont devenus la nouvelle réalité pour de nombreuses familles. Malgré des difficultés occasionnelles, nos enfants étaient toujours impatients de se connecter afin de voir leurs professeurs et leurs amis, ce qui a simplifié la transition. Le fait de savoir que tous leurs amis étaient dans la même situation a rendu cela plus facile à vivre. Pendant le confinement, nous avons gardé le contact avec un grand nombre de frères et sœurs, et nous avons développé un lien plus profond avec ceux que nous connaissions moins bien. Chacun a vécu une expérience différente, depuis les familles perdant leur revenu, jusqu’aux veuves se retrouvant isolées – et, dans un cas, la perte d’un membre de la famille suite au Covid-19.

Les assemblées de sabbat au Cap ont été diffusées en ligne, avec des sermonettes préenregistrées et des prières données via Skype. Nous nous sentons privilégiés de faire partie d’une congrégation qui s’est impliquée pour s’aider les uns les autres pendant cette expérience difficile, mais encore plus privilégiés de faire partie des prémices de Dieu, alors que nous voyons les événements prophétiques prendre forme. Bien que le confinement fût une expérience très déplaisante pour beaucoup, cela nous a donné le temps de réfléchir et d’être plus proches en tant que famille – et, plus important, plus proches de Dieu.


Hugh Stewart, ministre de Londres et Sevenoaks, Angleterre

En tant que berger du troupeau de Dieu et ministre de l’Évangile, j’ai dû faire des ajustements, comme beaucoup d’autres, en raison de la pandémie. Certains de ces ajustements ont créé de nouvelles façons de prendre soin du troupeau et de prêcher l’Évangile, mais ils ont aussi apporté de nouvelles limitations. Les nouvelles méthodes impliquent d’utiliser la technologie, au lieu de rencontrer les gens en personne « à l’ancienne ». Un aspect positif immédiat est que je peux conseiller davantage de gens – baptême, études bibliques, répondre à des questions, etc. – au cours de la semaine. Dans le passé, je passais énormément de temps à me rendre chez les gens. Un autre aspect positif est la flexibilité pour reprogrammer des réunions en ligne. N’étant pas très à l’aise avec la technologie, cela m’a également obligé à m’impliquer dans le monde tant redouté de l’informatique. Je pense que vers 2025, je maîtriserai Zoom et tous les aspects techniques !

Les nouvelles limitations sont de ne plus pouvoir se rencontrer en personne, face à face ou collectivement, pendant le sabbat et les Jours saints. Un des ajustements concerne les messages que je dois préparer. Au lieu d’adresser des messages répondant aux besoins de la congrégation locale, j’ai dû préparer des messages pour une audience plus large, y compris de nouvelles personnes qui ne comprennent pas forcément certaines doctrines de base de l’Église.


Cyril Morris, Sevenoaks, Angleterre

Voici mon expérience du Covid-19 : tout a commencé en mars, juste après le confinement, avec une toux de quelques minutes qui s’est rapidement aggravée au fil des jours. Parfois, j’avais du mal à parler à cause de la toux persistante qui semblait s’intensifier plus je me rapprochais de la nuit, ainsi qu’un enrouement. J’ai eu des maux de tête très douloureux […] des douleurs thoraciques, de la diarrhée et une sensation de picotement cutané. Après deux semaines, j’ai perdu le goût et l’odorat. Je me sentais faible, vidé de mon énergie. Dans tout cela, je n’ai jamais abandonné la foi. Mon épouse et moi priions constamment. Je savais que le Seigneur était avec moi – et Il l’est toujours. Mon pasteur, les saints et [plusieurs] familles et amis priaient aussi pour moi. Je prie pour tous ceux qui ont perdu un proche. Pour ma part, je continue de remercier Dieu de m’avoir guéri et d’avoir pris soin de moi pendant ces semaines difficiles.


Agnes Acheampong, Londres, Angleterre

Tout a commencé avec ce que je pensais être un petit rhume – le nez qui coule, un mal de gorge et une toux occasionnelle. J’ai suivi les recommandations en prenant des jours de congé, avant de revenir travailler deux semaines plus tard lorsque je me sentais mieux. Puis les symptômes sont revenus, mais cette fois, cela ne ressemblait à aucun rhume ou aucune grippe que j’avais pu avoir auparavant. À nouveau le nez qui coule et un mal de gorge, mais c’est la migraine qui m’handicapait vraiment – le simple fait d’ouvrir les yeux était douloureux, car le moindre rayon de lumière était comme si quelqu’un pressait fortement sur mes tempes. Cela a continué pendant le weekend et pendant plusieurs mois. Quelques jours plus tard, j’ai remarqué que je ne pouvais plus rien goûter ni sentir ! Peu après avoir été testée positive, les symptômes ont empiré et les jours paraissaient de plus en plus longs. Les migraines augmentaient en intensité et, par conséquent, j’avais toujours la sensation d’avoir la nausée et de vouloir vomir. J’avais une fièvre persistante et ma respiration devenait si irrégulière que je devais dormir en disposant une pile d’oreillers dans mon dos. Les « petites » choses que nous tenons pour acquises au quotidien, comme d’aller se promener ou de respirer l’air frais, semblaient être un luxe.

En méditant dans mon lit, j’ai réalisé que Dieu utilisait cela pour me rapprocher de Lui. Dieu avait la prérogative de me guérir, mais je devais faire ma part, rester fidèle et prier pour qu’Il intervienne. C’est alors que j’ai ressenti du soulagement et que j’ai vraiment commencé à voir Dieu à l’œuvre pour me guérir. Bien que je n’aie pas encore retrouvé le goût et l’odorat à 100%, je suis extrêmement reconnaissante pour la guérison et l’intervention divines, qui m’ont permis de retourner au travail et de reprendre mes activités quotidiennes. Merci à tous ceux qui ont pensé à moi dans leurs prières – Dieu est vraiment formidable !


Nicolas Nosel, diacre à Strasbourg, France

Du 21 mars au 15 mai 2020, j’ai été hospitalisé pendant 56 jours pour le Covid-19. Les symptômes ont commencé avec une toux, de la fièvre et des maux de tête. Ma situation ne s’étant pas améliorée, j’ai demandé un linge oint. Mon médecin m’a dit que j’avais une bronchite chronique et il m’a prescrit des médicaments, mais mon état de santé ne s’améliorait pas. Rapidement, il se détériora même […] Comme le Covid-19 était déjà répandu dans l’est de la France, le médecin est venu tout de suite. Lorsqu’elle a mesuré le niveau d’oxygène dans mon sang, il était autour de 88% (la normale est entre 90 et 100%). J’ai dû être hospitalisé immédiatement […] Les urgences étaient déjà saturées. Je me souviens avoir franchi la porte de l’hôpital, et ensuite, plus rien.

J’ai passé plus de deux semaines dans un coma artificiel […] puis quelques semaines en réanimation et cinq autres en rééducation. Après toute cette période de coma, d’intubation et de manipulations […] mon corps était devenu très faible et meurtri. Il aura fallu cinq semaines pour réparer tout cela, avec l’aide des médecins, des infirmières, des kinésithérapeutes et des orthophonistes, à qui je rends hommage pour leur travail. Le gouvernement voulait connaître le comportement des soignants et des patients dans le centre de rééducation. Nous avons eu la visite de journalistes de TV5 et France 3 Alsace qui m’ont interviewé. Je leur ai dit : « Notre président Emmanuel Macron a dit que nous sommes en guerre contre un ennemi invisible et puissant, mais notre Père céleste est tout-puissant. » Le 21 mars, je suis entré à l’hôpital sur une civière et le 15 mai, j’en suis sorti en marchant. Je rends gloire à notre Père éternel de m’avoir remis sur pied et de m’avoir guéri du Covid-19.