Année 2005   Archives Afficher en grands caractères

Comment développer les qualités d’un bon dirigeant ?

par Roderick Meredith
(1930-2017)

Il y a deux sortes de « dirigeants ». Ceux qui utilisent « l’autorité » et imposent l’obéissance à leurs sujets – et ceux qui stimulent, qui persuadent et qui montrent l’exemple.

Généralement, un dirigeant du type autoritaire n’a de considération que pour lui-même, et son but est d’espérer d’atteindre le développement d’un empire, d’une nation ou d’une société. Un tel chef n’a aucune considération pour les besoins légitimes, les désirs et les aspirations de ses sujets. Par contre, un bon dirigeant commence par servir.

Quelle sorte de dirigeant serez-vous ?

Jésus-Christ, qui apporta un message au sujet du gouvernement mondial, déclara, que le plus grand dirigeant est celui qui sert le plus. Le Christ décrit comment les chefs des nations – les dictateurs et les tsars – « tyrannisent » leurs sujets et les « asservissent ». Il ajouta : « Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave » (Matthieu 20 :26-27).

Commencer par vouloir SERVIR

Très souvent, les gens veulent un poste de direction et de responsabilités pour se mettre en valeur – et non pour servir. C’est une grave erreur, qui cause beaucoup de tort et de malheur à de nombreuses personnes, et non seulement à celles qui y sont directement impliquées. Jésus a dit : « Car quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé » (Luc 14 :11).

Celui qui s’humilie pour servir les autres deviendra, le moment venu, un dirigeant parce qu’il a le désir sincère d’aider, et parce qu’il a développé les compétences nécessaires.

Un de mes amis, lorsqu’il était à l’Université, s’était volontairement attribué la modeste tâche de vider les poubelles des cuisines du campus. Même pendant sa dernière année d’études, alors qu’il était professeur adjoint, il garda cette habitude. Mais un jour, le président de l’Université s’en aperçut – et il confia aussitôt cette charge à un autre étudiant. Mon ami, qui essayait toujours de servir eut par la suite une opportunité beaucoup plus grande de servir, en tant que doyen de l’Université !

Que faut-il en retenir ?

Mon ami était suffisamment humble et attentif pour repérer un véritable besoin, et pour y répondre – même s’il s’agissait d’une basse tâche. Son initiative et son imagination le récompensèrent ! « Quiconque s’abaisse sera élevé ».

Cet esprit d’humilité – de dévouement désintéressé à une cause et ce désir de servir – est l’approche fondamentale pour exercer un poste de direction. Un chef, disposé à se sacrifier pour accomplir une tâche à portée de sa main, stimulera ses sujets, qui s’efforceront alors de suivre ses traces. Car, c’est un dirigeant qui se sacrifie, qui sert et qui exerce son pouvoir en montrant l’exemple.

L’importance d’avoir une vision, de l’imagination et un but

Tout grand dirigeant doit posséder un certain degré d’imagination et de vision. Il doit être capable d’anticiper – de faire des projets et de voir au-delà du présent immédiat. Il doit également avoir un but. Si ce but est réalisable et correct – et s’il a lui-même établi un programme et des plans valables pour atteindre son objectif – il aura le respect des autres et il démontrera ses compétences de chef.

Le « père » moderne de l’Allemagne occidentale, le chancelier Konrad Adenauer, posa un jour cette question : « Qu’est-ce qui permet de devenir un grand chef d’Etat ? » Sa réponse : « Il doit, premièrement, avoir une conception claire de ce qui est réalisable. Ensuite, il doit avoir une idée précise de ce qu’il veut. Et, enfin, il doit adhérer à ses convictions, et avoir la force morale pour agir. Une telle force morale se dégageait de Churchill. Il avait toujours conservé le feu et la témérité de son adolescence. »

Un dirigeant doit DIRIGER et DECIDER

Un bon dirigeant doit posséder une certaine dose de vivacité et de détermination. Il doit être vigilant, capable d’ouvrir le chemin et de décider rapidement lorsque des problèmes surgissent. Cela demande une ténacité mentale et du courage, que beaucoup ne possèdent pas.

Le Christ avait ces qualités, et tout chrétien peut aussi les avoir – jusqu’à un certain point – s’il les demande au Dieu tout puissant par la prière, et s’il cherche à développer, à utiliser et à les mettre lui-même en pratique.

Lorsque Jésus trouva le temple de Dieu transformé en un endroit de marché, à l’époque de la Pâque, Il n’a pas passé Son temps à réunir une commission, ou à réfléchir sur ce qu’il fallait faire. Il agit avec détermination. En tant que Fils de Dieu, Il avait le droit de nettoyer ce temple – et c’est ce qu’Il fit ! Il traversa sans hésitation la cour du temple, renversa les tables des changeurs et Il les mit dehors. Il fit un fouet de cordes et chassa le bétail.

Un dirigeant qui possède cette sorte de détermination et de courage ne se laissera pas abattre par une défaite quelconque ou par l’adversité. Il n’est pas un « lâcheur ». Même si une décision peut parfois être impopulaire, un véritable dirigeant aura les ressources spirituelles et mentales pour aller jusqu’au bout, sans se laisser décourager par les critiques ou par l’adversité.

Camaraderie et délégation

Un bon dirigeant doit savoir travailler avec les autres, susciter leur admiration et leur respect – leur confiance, leur fidélité et leur réceptivité. Il doit pouvoir motiver, organiser et guider les gens, pour les aider à atteindre leur potentiel maximum.

Un grand dirigeant fait preuve d’une véritable amitié et d’un intérêt altruiste sincère. Il a le temps d’accorder un sourire, ou d’entamer une conversation amicale ; il s’intéresse sincèrement à la vie, aux espérances et aux rêves de ceux qui sont sous lui. Il développe une ambiance de camaraderie qui favorise le partage, ainsi que l’échange des idées et des opinions.

Il ne s’enferme pas dans une tour d’ivoire inaccessible, et il n’hésite pas à tenir des réunions où ses assistants et ses subordonnés peuvent partager leurs points de vue au sujet des problèmes rencontrés.

Un dirigeant efficace doit être capable de communiquer avec clarté et persuasion, car il a suivi un entraînement – et il a développé le sens de la discipline – pour penser clairement. Ainsi, les gens peuvent comprendre ses idées, ses objectifs et ses instructions spécifiques, sans qu’il y ait de confusion – comme cela arrive parfois dans de nombreuses grandes organisations. La capacité et la volonté d’un dirigeant de communiquer permettent à ses subordonnés d’avoir un même objectif, et de mener à bon terme une action sans que le groupe ne soit divisé.

Dans tous les cas, un chef devrait assumer la responsabilité des erreurs de ses subordonnés. De même, il devrait leur laisser le crédit de leurs réussites personnelles. C’est par son exemple d’impartialité et d’honnêteté dans tous ses rapports, qu’il gagnera la confiance.

Un bon dirigeant doit être disposé à déléguer son autorité. Autrement, il se retrouvera seul à la tête d’une armée déserte, d’un magasin ou d’une entreprise vides. Il doit être capable de choisir, avec discernement et perspicacité, des individus compétents, honnêtes et équilibrés, comme administrateurs.

Toutes ces choses – former des nouveaux venus, savoir organiser et stimuler les gens pour atteindre un but – relèvent de la responsabilité d’un dirigeant.

Caractère et intégrité

Un dirigeant dont les intentions sont sans cesse mis en doute par ses subordonnés perd sa crédibilité. Pour diriger, il doit être constamment un exemple d’impartialité, d’intégrité et d’une grande force morale de caractère – s’il a à cœur la « bonne marche » du groupe ou de l’entreprise.

L’autodiscipline est une nécessité absolue pour celui qui a une fonction de dirigeant. Si ses valeurs morales commencent à s’altérer – s’il commence à baisser les bras, à s’adonner à l’alcool, à manquer de probité dans sa conduite, etc. – il arrivera à un moment où tout le succès de son autorité sera remis en cause. Très peu de gens, en effet, sont fidèles et loyaux envers quelqu’un qui est instable, malhonnête, faible ou débauché.

Un véritable dirigeant chrétien adhère fidèlement aux principes des Dix Commandements. Il ne s’arrête pas à ses intérêts personnels, mais il pense bien au-delà, vers ce qui est « juste ». Une telle intégrité personnelle de sa part ne sera pas mise en question, car la fidélité et la loyauté s’installeront au sein du groupe. Rien d’autre ne peut remplacer le véritable caractère chrétien.

OU et COMMENT diriger ?

Vous avez de nombreuses possibilités pour mettre en pratique ces principes, pour servir et pour diriger. Tout d’abord, commencez par votre propre famille, car d’une certaine façon, votre famille est « un royaume miniature ».

En décrivant les compétences requises chez un ancien ou un ministre, Dieu pose la question suivante : « Si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Eglise de Dieu ? » (1 Timothée 3 :5). Cela commence à la maison.

Les maris devraient, avec humilité et amour, inspirer et conduire leur famille. Ils servent en pourvoyant aux besoins de la famille, en la protégeant et en la guidant, comme une équipe, à travers les difficultés de la vie. Mais en servant, ils doivent aussi conduire, et appliquer les qualités soulignées dans cet article.

Et – cela est très important – apprenez à développer les qualités d’un bon dirigeant chez vos enfants ! Ils seront des dirigeants dans le Monde de Demain !

Mettez en pratique les principes de cet article dans votre travail, dans vos affaires, et dans tout ce que vous faites. Apprenez à prévoir, et ayez de l’imagination, la vision, la détermination. Soyez courageux. Apprenez à gérer l’organisation de ceux qui sont sous vos ordres, et à développer une méthode appropriée pour déléguer des responsabilités aux autres – tout en étant fidèle et juste avec eux, comme vous voudriez qu’ils le soient avec vous.

L’ancien secrétaire à la santé, à l’éducation et au bien-être, John W. Garden, lança un triste avertissement au sujet du déclin de l’autorité de l’Etat américain. Il déclara qu’à moins que la tendance actuelle ne soit inversée, « nous serons en danger de tomber sous le contrôle de dirigeants qui manquent de confiance. Et, l’efficacité de ceux qui possèdent un don naturel pour diriger est menacée de destruction ».

Cette société a perdu ses repères. Elle n’a pas de but. Elle substitue les réunions de commissions, les débats et les votes de l’opinion publique au lieu d’exercer les fonctions de direction.

Heureusement que le Christ Vivant est prêt à prendre la direction d’un nouvel âge. Nous l’appelons « le Monde de Demain ».

Nés pour régner

Nombreux sont ceux qui ne réalisent pas que les êtres humains ont été créés avec une puissance nettement supérieure à celle du règne animal.

Dieu a dit : « Faisons [c’est Dieu qui parle] l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre » (Genèse 1 :26).

Pourquoi si peu de gens comprennent ce que la Bible dit ? Notez ce que Jésus déclara à Ses disciples : « C’est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d’Israël » (Luc 22 :29-30).

Et aussi : « A celui qui vaincra, et qui gardera jusqu’à la fin mes œuvres, je donnerai autorité sur les nations. Il les paîtra avec une verge de fer […] » (Apocalypse 2 :26-27).

Les êtres humains ont été placés sur cette terre pour apprendre à se préparer à régner sur cette terre – et, finalement, sur l’univers entier – sous Dieu ! C’est l’une des grandes raisons pour laquelle nous avons des épreuves, des tests et des leçons à apprendre au sujet de la souffrance humaine. Même Jésus a appris « par les choses qu’il a souffertes » (Hébreux 5 :8). Il est devenu un dirigeant.

Beaucoup se demandent souvent : « Pourquoi devrait-on souhaiter “dominer” sur les autres, ou leur donner des ordres ? Pourquoi devrait-on être intéressé par l’opportunité de devenir des dirigeants dans le gouvernement divin ? »

Oui, pourquoi ?

N’avez-vous jamais souhaité apporter une aide réelle et durable à ceux qui meurent de faim dans notre monde ? N’avez-vous jamais voulu aider, réellement et durablement, des enfants orphelins, tristes, seuls – et perdus dans le monde ? N’avez-vous jamais eu envie d’aider rapidement des aveugles, des sourds ou des invalides ?

Pourquoi souhaiter régner dans le Monde de Demain ?

En tant que serviteur et dirigeant dans le Royaume de Dieu, vous aurez ce genre d’opportunité !

Les « prémices » auront cette merveilleuse opportunité d’aider, d’une façon surnaturelle, les malades, les affamés, les orphelins, les infirmes, les aveugles et les estropiés ! Cette sorte d’autorité – qui amènera des larmes de remerciements et de joie sur les visages de millions de gens – est quelque chose que nous devrions tous désirer ardemment. C’est la véritable raison de la vie chrétienne et de notre appel, aujourd’hui. C’est le sujet de la proclamation de Jésus-Christ concernant le Royaume de Dieu, qui gouvernera le monde. Ceux qui auront vaincu deviendront des rois et des sacrificateurs ; et ils régneront sur les nations. Et nos enfants qui vivent aujourd’hui en cette époque difficile, peuvent fort bien devenir les dirigeants humains dans le Monde de Demain – si nous les entraînons, les guidons et les stimulons à se préparer maintenant.

Préparons-nous donc pour ce jour. Il arrivera plus vite que vous ne le pensez ! Essayez d’aider et de servir les autres avec la connaissance que vous avez. Développez et utilisez ces qualités de dirigeant, dans votre vie quotidienne.

La meilleure façon de vous préparer à votre poste futur, sous Jésus-Christ dans le Monde de Demain, est d’exercer l’autorité chrétienne basée sur le service !