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Comprendre le Saint-Esprit

par Gerald Weston
Gerald Weston
Gerald Weston
Rédacteur en chef

Le Saint-Esprit est un mystère pour la majorité des gens se disant chrétiens et parfois même pour quelques membres de l’Église de Dieu. Des opinions fortes sont exprimées à ce sujet, mais il y a davantage de questions que de réponses dans la majorité des cas. Qu’est-ce que le Saint-Esprit et à quoi sert-il ?

Au cours de la nuit pendant laquelle Il fut trahi, Jésus avait promis à Ses disciples qu’Il leur enverrait un « consolateur » – parakletos en grec. Après leur avoir dit que, s’ils L’aimaient, ils garderaient Ses commandements, Jésus ajouta : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous » (Jean 14 :16-18).

Nous sommes parfois mal à l’aise avec ces versets en nous sentant obligés d’expliquer que le pronom « il », se référant au consolateur, ne désigne pas une personne, mais une puissance. En apparence, ces versets associés à Jean 16 :7-15 semblent indiquer que le Saint-Esprit est une personne, que certains identifient comme la troisième personne d’une Trinité, à cause de leur endoctrinement passé. Est-ce vraiment le cas ?

Le défi de la traduction

De nombreuses langues utilisent des mots genrés, même si l’objet en question est une chose inerte. Le français ou l’espagnol font partie de ces langues. Une chaise ou un véhicule sont respectivement des mots féminin et masculin.

Ainsi, « chaise » est un mot féminin qui nécessite l’utilisation de l’article « la », tandis que « véhicule » est un mot masculin qui nécessite l’utilisation de l’article « le ». Par contre, d’autres langues comme l’anglais ou l’allemand possèdent également des mots neutres – qui ne sont ni masculins ni féminins. Ces règles changent d’une langue à l’autre et souvent il n’y a pas d’explication logique. Cela découle juste de l’usage !

La langue grecque fonctionne comme le français ou l’espagnol. Certains mots s’accordent au masculin, d’autres au féminin. Tout cela nous ramène à parakletos dans les chapitres 14 et 16 du livre de Jean. Bien que le Saint-Esprit ne soit pas une personne, le mot parakletos prend le masculin en grec.

Dans Jean 16 :13, le mot parakletos désigne-t-il un individu ou bien un « concept » non genré qui s’accorde au masculin – comme un « regard » ou un « mouvement » ? « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité [parakletos ou le consolateur au verset 7 du même chapitre], il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir » (Jean 16 :13). En utilisant le mot « consolateur », Jésus parlait-Il d’une personne ? Comment comprendre cette déclaration en la comparant au reste de la Bible qui montre clairement que l’Esprit n’est pas une personne ? La réponse est probablement plus simple que vous ne l’imaginez.

“Il” ou “elle” ?

Dans Jean 14 :16-18 et 16 :7-15, Jésus utilisa une figure de style appelée la personnification pour décrire le Saint-Esprit. Nous trouvons un autre exemple biblique de personnification dans Proverbes 8 :1-3 : « La sagesse ne crie-t-elle pas ? L’intelligence n’élève-t-elle pas sa voix ? C’est au sommet des hauteurs près de la route, c’est à la croisée des chemins qu’elle se place ; à côté des portes, à l’entrée de la ville, à l’intérieur des portes, elle fait entendre ses cris. » Ni la sagesse ni l’intelligence ne sont des personnes, mais ces deux valeurs sont décrites comme possédant un caractère personnel dans ce passage. La personnification de la sagesse et de l’intelligence se poursuit pendant le reste du chapitre : « Moi, la sagesse, j’ai pour demeure le discernement, et je possède la science de la réflexion […] Le conseil et le succès m’appartiennent […] Par moi les rois règnent » (versets 12, 14, 15).

Le fait de donner un caractère personnel à des objets inertes se retrouve encore au chapitre suivant : « La sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses sept colonnes. Elle a égorgé ses victimes, mêlé son vin, et dressé sa table » (Proverbes 9 :1-2). Que nous connaissions ou non la figure de style de la personnification, nous comprenons tous ces passages. Nous n’en concluons pas pour autant que la sagesse ou l’intelligence soient des personnes ! De la même manière, lorsque Jésus parla du consolateur, Il ne contredit pas les autres passages des Écritures montrant clairement que le Saint-Esprit est la projection de la puissance et de la pensée de Dieu – et non une personne en soi.

Ainsi, même si le pronom « il » est associé à parakletos en grec ou au consolateur en français, cela ne signifie pas qu’il s’agisse d’une personne. Tout comme Salomon utilisa le pronom « elle » en personnifiant la sagesse dans les Proverbes, comme nous venons de le voir. Cependant, ceux qui ne comprennent pas la vue d’ensemble – le fait que Jésus utilise une figure de style afin de personnifier le Saint-Esprit dans ce passage – pourraient être troublés par l’utilisation du pronom « il ». L’utilisation de ce pronom conduit parfois à une mauvaise compréhension de la nature du Saint-Esprit.

Non, le Saint-Esprit n’est pas une personne et ce n’est pas la troisième personne d’une Trinité, qui de toutes façons n’existe pas !

Lorsqu’ils sont bien compris et lus à la lumière du reste de la Bible, ces deux passages ne contredisent absolument pas le reste de la parole de Dieu !

Qu’est-ce que le Saint-Esprit ?

Quels sont donc la nature et le but du Saint-Esprit ? Comment agit-il dans notre vie ? Voici ce que nous avons publié dans l’énoncé des croyances fondamentales de l’Église du Dieu Vivant :

« Le Saint-Esprit est l’essence même, la pensée, la vie et la puissance de Dieu. Le Saint-Esprit n’est pas un être ou une personne. Il est inhérent au Père et au Fils ; il émane d’Eux à travers l’univers (1 Rois 8 :27 ; Psaume 139 :7 ; Jérémie 23 :24). Dieu créa toute chose au moyen du Saint-Esprit (Genèse 1 :1-2 ; Apocalypse 4 :11). Le Saint-Esprit est la force que le Christ utilise pour maintenir le fonctionnement de l’univers (Hébreux 1 :2-3). Il est donné à tous ceux qui se repentent de leurs péchés et qui sont baptisés (Actes 2 :38-39). C’est la puissance (Actes 1 :8 ; 2 Timothée 1 :6-7) avec laquelle tous les croyants peuvent arriver à « vaincre » (Romains 8 :37 ; Apocalypse 2 :26-27) et c’est elle qui les mène à la vie éternelle » (§ “Saint-Esprit”).

Mais allons un peu plus loin, en étudiant plus particulièrement le lien entre le Saint-Esprit et la Pentecôte. Je lis souvent le passage suivant aux personnes qui demandent le baptême : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55 :8-9).

Bible ouverte

Certaines personnes considèrent que ce passage révèle les tenants et les aboutissants de l’incapacité des êtres humains à comprendre la pensée divine, mais tout n’est pas expliqué dans ces versets. Un passage similaire dans 1 Corinthiens 2 nous apporte davantage de détails. Certes, il est facile de se focaliser sur le verset 9 : « Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. » Encore une fois, certains supposent imprudemment que cela signifie que personne ne puisse comprendre la pensée de Dieu. C’est en partie vrai, mais pas entièrement comme l’explique le verset suivant : « Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu » (verset 10).

Oui, l’homme qui possède l’Esprit de Dieu peut comprendre « les profondeurs de Dieu » ! Les versets suivants expliquent principalement ce qui différencie les êtres humains des animaux. Les humains reçoivent un esprit que les animaux ne possèdent pas ! L’apôtre Paul compara ensuite l’esprit de l’homme à l’Esprit de Dieu, en expliquant comment les enfants engendrés de Dieu diffèrent de ceux qui ne possèdent pas l’Esprit de Dieu : « Qui donc, parmi les hommes, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu » (verset 11). Oui, nous pouvons connaître les choses de Dieu si Son Esprit habite en nous (verset 12) ! Quelle révélation formidable !

Que signifient les paroles consignées par Ésaïe lorsqu’il écrivit : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel » (Ésaïe 55 :8) ? Dans ce contexte, le prophète parlait des personnes non converties comme le montre le verset 1 du même chapitre. L’esprit charnel est la pensée humaine sans l’Esprit de Dieu. L’apôtre Paul expliqua de la manière suivante la différence entre l’esprit charnel et l’esprit de l’homme guidé par le Saint-Esprit : « Et l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’Esprit, c’est la vie et la paix ; car l’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas. Or, ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu. Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas » (Romains 8 :6-9). Les voies divines ne sont pas nos voies, sauf si le Christ vit en nous. C’est à travers la vie du Christ en nous que l’hostilité contre la loi divine peut disparaître. Cela se produit lorsque cette loi, exprimée par la pensée même de Dieu, est écrite dans notre cœur.

Pour autant, cela ne signifie pas que notre travail est terminé lorsque nous recevons le Saint-Esprit. Paul expliqua que si nous sommes vraiment des enfants de Dieu, nous devons lutter contre nos pulsions humaines (Romains 6 :8-14) et permettre au Christ de nous guider. « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Romains 8 :14).

Le lien avec la Pentecôte

L’ancienne alliance fut donnée au mont Sinaï pendant le Jour de la Pentecôte. Israël reçut la loi gravée dans la pierre. Malheureusement, leur cœur n’était pas disposé à obéir (Deutéronome 5 :29), d’où le besoin d’une nouvelle alliance (Hébreux 8 :7-8). Jésus inaugura cette nouvelle alliance au cours de la Pâque : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous » (Luc 22 :20). Autrement dit, c’est uniquement à travers Son sang versé que nous pouvons entrer dans la nouvelle alliance. Comme l’explique l’énoncé des croyances fondamentales de l’Église du Dieu Vivant :

« Lors du baptême, le chrétien entre dans la “nouvelle alliance” avec Dieu (Matthieu 26 :28). Cette nouvelle alliance ne supprime pas la loi divine. Dieu écrit alors Sa loi dans notre esprit et dans notre cœur (Hébreux 8 :8-10). Lorsqu’un individu se fait baptiser, il (ou elle) fait une alliance solennelle avec Dieu d’observer Ses commandements, avec l’aide du Saint-Esprit, et de vivre dans la voie divine à partir de ce jour-là ! C’est désormais le Christ qui vit Sa vie d’obéissance en nous par le Saint-Esprit, comme l’apôtre Paul l’a écrit sous l’inspiration divine : “J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi” (Galates 2 :20) » (§ “La réception de la grâce divine”).

Beaucoup de gens pensent à tort qu’ils doivent simplement « écouter leur cœur » pour réussir à différencier le bien du mal. Vous entendez parfois des gens dire : « Dieu parle à mon cœur. » Mais dans la majorité des cas, ce qu’ils veulent vraiment dire est : « Mon cœur définit le bien et le mal. » Ils ne comprennent pas que leur cœur humain est méchant et tortueux par-dessus tout (Jérémie 17 :9). Peu importe ce qu’ils pensent. Peu importe ce que vous ou moi pensons. Dieu définit le bien et le mal – et Il nous transmet cette connaissance à travers Sa loi. L’hostilité contre Sa loi doit être enlevée et Son mode de pensée doit remplacer le nôtre. Sa loi doit être écrite dans notre cœur (Ézéchiel 11 :19-20 ; 36 :26-27).

Au cours de la première Pentecôte suivant la crucifixion et la résurrection, Dieu a répandu le Saint-Esprit sur Son Église naissante. La loi donnée à Israël était écrite sur des tables de pierre. Cette même loi est désormais écrite dans notre cœur et notre esprit par la puissance du Saint-Esprit, mais cela n’a pas lieu en claquant des doigts. Cela se produit lorsque nous mettons à mort notre « ancien moi » et que nous devenons une nouvelle personne guidée par le Saint-Esprit. Nous avons un rôle à jouer. Assurons-nous de faire notre part !