Année 2010   Archives Afficher en grands caractères

Etes-vous un Armstrongiste ?

par Roderick Meredith
(1930-2017)

Les différents groupes de l’Eglise de Dieu qui gardent le sabbat ont une énorme dette de gratitude envers M. et Mme Armstrong. Etant seuls dans un premier temps – supportant la persécution ainsi que les épreuves physiques et financières pendant des années – ce couple travailla comme une équipe pour restaurer plusieurs vérités dans l’Eglise, faisant revivre l’Œuvre de Dieu. Ils avaient conscience de l’existence du Dieu Créateur, de l’importance des Dix Commandements, ainsi que de l’obéissance totale à une certaine façon de vivre, du sabbat, des Jours saints qui décrivent le grand plan de Dieu à l’œuvre parmi les hommes ; toutes ces vérités furent partagées par des millions de gens, de par le monde.

Herbert Armstrong fut fortement utilisé par Dieu en tant que « apôtre de la foi » moderne. Pour ceux qui voulurent se repentir et croître, il inspira et fortifia des dizaines de milliers de gens dans le corps du Christ, pour prêcher avec puissance le Royaume de Dieu dans le monde entier. Des centaines de millions de dollars furent dépensés pour proclamer le message du Christ à des millions de gens de toutes races, religions, et origines.

Au début, la plupart des Frères appelaient M. Armstrong : « Frère Armstrong », ou ils s’adressaient à lui et à son épouse en tant que « Herbert et Loma ». Une fraternité intime prévalait alors, mais par la suite, elle s’atténua. Au fur et à mesure que l’Œuvre croissait, un sentiment d’admiration envers M. Armstrong s’implanta chez les gens. Plus tard, aux yeux de beaucoup, lui et son fils Garner Ted Armstrong furent considérés comme des « superstars ». Petit à petit, une grande fierté s’installa parmi les membres qui se dirent que, puisqu’ils connaissaient la Vérité de Dieu – spécialement le « signe » du sabbat – ils étaient devenus le « peuple spécial » de Dieu. Beaucoup d’adultes me dirent : « M. Meredith, puisque nous gardons le sabbat et que nous suivons M. Armstrong, nous savons que nous serons dans le Royaume ! »

Cependant, au lieu d’être reconnaissants et humbles pour l’appel à la vérité, certains d’entre eux, devenus arrogants et s’engageant dans les voies du monde, se mirent à fumer, à boire exagérément, à battre leurs conjoints. Assurément, avec une telle arrogance implacable leur « respect du sabbat » ne pouvait pas les conduire sur le chemin du salut !

Une fixation de dates commença aussi à s’installer. M. Armstrong et quelques anciens ministres se mirent à déterminer les dates pour la fin de l’Œuvre, pour le retour du Christ, et pour le début d’une série de châtiments sur nos nations. Cela n’était certainement pas sage, car ces dates s’avérèrent erronées ! Ce genre d’erreur est compréhensible, car même l’apôtre Paul s’attendait à voir le Christ revenir de son vivant, comme nous pouvons le lire dans 1 Thessaloniciens 4 et ailleurs. Ainsi, plusieurs d’entre nous, dans l’Eglise, commencèrent à supposer que Dieu était « fâché » contre Son peuple ; ils prirent des libertés qui n’auraient pas été prises si l’on n’avait pas donné ces dates, et ils s’égarèrent dans le mauvais chemin. Nous ne conservâmes pas la profondeur de l’humilité et du pardon dont nous avions fait preuve au baptême ! De nouveau, l’idée que les Armstrong étaient des « superstars », même aux yeux de Dieu, provoqua un sentiment d’arrogance chez bien des membres. Se rendant compte de cela, le fils de M. Armstrong, M. Richard David Armstrong, écrivit un article qui fut publié dans la revue « Good News » du mois d’août 1958. Aujourd’hui, cet article pourrait venir en aide à beaucoup de nos anciens membres – et serait très instructif pour les nouveaux membres qui n’ont jamais connu M. Armstrong ou Dick, personnellement. Voici les premiers paragraphes de cet intéressant article :

Savez-vous à quelle Eglise vous appartenez ? Lorsque vos amis vous demandent : « Quelle est votre Eglise ? A quelle dénomination appartenez-vous ? » Quelle est votre réponse ? Leur dites- vous que vous êtes un « Armstrongiste » ? Ou un membre du mouvement Armstrong, l’homme qui parle à la radio et dans des programmes de télévision « Le Monde à Venir » ?

Que leur dites-vous, au juste ?

Avant tout, cherchons la signification du mot « église ». Ce mot fut utilisé au début pour désigner un groupe de gens, rien de plus. Il ne signifiait pas un groupe saint ou un groupe chrétien, mais tout simplement un groupe de gens. Telle est la signification originelle du mot grec ekklesia.

Si vous vous appelez un « disciple de Herbert W. Armstrong », ou d’un autre homme, alors vous n’êtes pas un disciple du Christ – par conséquent, pas un chrétien ! Le mot chrétien implique quelqu’un qui est un disciple de Jésus-Christ, quelqu’un qui détermine sa vie d’après la façon de vivre que le Christ nous a laissée en exemple, quelqu’un qui croit aux enseignements du Christ et qui suit Ses préceptes.

Dans le langage populaire, le mot église désigne un groupe de gens unis par une croyance religieuse commune. Il y a beaucoup d’Eglises différentes dans ce monde, chacune avec son propre nom, ou le nom d’une personne particulière, avec des croyances spécifiques. Quelle est alors votre croyance – et qui suivons-nous ? Quel groupe sommes-nous, et à qui appartenons-nous ?

Notez 1 Corinthiens 1 :12-13 où l’apôtre Paul dit : « Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! – et moi, d’Apollos ! – et moi, de Céphas – et moi, de Christ » !

Christ est-Il divisé ? Herbert W. Armstrong a-t-il été crucifié pour vous ? Ou avez-vous été baptisé dans le nom de Armstrong ?

Nous ne suivons pas un homme ; nous suivons le Christ comme Lui-même a suivi le Père.

Le nom exact et véritable de l’Eglise (du groupe de gens) qui Lui appartiennent – gardant Ses commandements – est « l’Eglise de Dieu ». Ses membres dirigent leur vie d’après Son Fils, qui vécut dans la perfection. Ils sont le groupe de Dieu ou l’Eglise de Dieu ! Ce nom implique que nous nous sommes donnés à Dieu, que nous reconnaissons Son autorité suprême, qu’en ce moment nous reconnaissons la possibilité d’être corrigés par Lui, que nous acceptons la correction et la réprimande lorsque nous avons tort, afin de suivre la véritable voie divine !

Dick Armstrong réalisa, quand il écrivit ce qui précède, que la plupart des gens ont des difficultés à croire en un Dieu « invisible ». Ils désirent suivre un homme qu’ils peuvent voir ou une idole, qu’ils peuvent voir – quelque chose de physique. C’est la raison pour laquelle dans les Eglises de ce monde on trouve beaucoup d’idoles, et d’images de prétendus « saints », ainsi que des peintures censées représenter Dieu et le Christ – choses qui sont formellement interdites par le deuxième commandement. La tendance naturelle des gens est de suivre un homme qu’ils peuvent voir – mais pas le Christ. Ainsi, Dick Armstrong les mit en garde à ce sujet, comme je le fais moi-même avec vous à présent. Je ne veux pas que vous « suiviez Rod Meredith », ou « Herbert Armstrong », ou quelqu’un d’autre. Vous devriez nous suivre tant que nous suivons le Christ (1 Corinthiens 11 :1). Chaque chrétien doit se surveiller pour ne pas rendre un culte à un homme quelconque.

Comme Dick Armstrong commença son article par 1 Corinthiens 1, je désire moi aussi me référer à ce passage. Notez que Paul a écrit « à l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ, saints par vocation, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, leur Seigneur et le nôtre » (verset 2). Comme la plupart d’entre nos lecteurs le savent, le nom officiel de la véritable Eglise est « l’Eglise de Dieu ». Elle est mentionnée à douze reprises dans le Nouveau Testament.

Paul écrivit : « Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment » (verset 10). Remarquez que Paul montra qu’il ne devrait pas y avoir de divisions parmi les vrais chrétiens. Idéalement, nous devons tous être dans un seul « corps » – comme c’était le cas dans l’Eglise du Nouveau Testament. Nous devons avoir le « même esprit » par rapport à toutes les doctrines et pratiques.

Paul continue : « Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! – et moi, d’Apollos ! – et moi, de Céphas ! – et moi, de Christ ! » (verset 12). Chacun de nous, chers Frères, doit avoir une relation personnelle, profonde et croissante avec Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Maître. Nous ne pouvons pas – nous ne devons pas – penser que, du fait que nous avons « la Vérité » ou nous « gardons le sabbat », que nous serons automatiquement sauvés. Nous devons constamment et humblement reconnaître que nous ne sommes pas sur la voie qui nous fait entrer dans le Royaume de Dieu, à moins d’avoir le Christ vivre en nous !

Nous devons constamment nous rappeler la question fondamentale de Jésus : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6 :46). Nous devons aussi appliquer cela tout en suivant M. Armstrong, ou moi, ou tout autre véritable leader dans l’Eglise. Vous ne pouvez pas suivre M. Armstrong par des flatteries. Vous n’êtes certainement pas en train de le suivre, ou de me suivre, si vous ne faites pas ce que nous enseignons d’après la parole de Dieu ! Beaucoup de Frères – et même certains membres du Conseil d’Administration de l’Eglise de Dieu, « déclarèrent suivre M. Armstrong, tout en pratiquant une forme de gouvernement différente, et rejetant bon nombre d’enseignements qu’il promulgua au cours de sa vie ! L’important, ce n’est pas « l’homme », mais son message. A l’exception de certaines erreurs en rapport avec « l’établissement de dates » et quelques autres points mineurs, le message que M. Armstrong prêcha était fondamentalement correct !

Cependant, comme je l’ai indiqué, bien que nous devons suivre le vrai message, nous ne devons pas flatter l’homme qui le proclame ou lui rendre un culte. Dans bien des situations, je me rappelle que M. Armstrong repoussait ce genre de flatterie. L’une d’elles eut lieu lors de la célébration du 25ème anniversaire de ses émissions radiophoniques, qui se déroula dans la belle salle « Rosewood » du Hall Ambassador, sur le campus de l’Ambassador College, à Pasadena, en 1959. J’étais présent. M. Armstrong n’avait pas prévu cette célébration, qui avait été planifiée par d’autres en son honneur ; c’était, en fait, un banquet « surprise ».

Après quelques commentaires élogieux de la part de nos dirigeants et des représentants des stations de radio, ainsi que d’officiels civils, M. Armstrong commença à baisser la tête et à s’éclaircir la gorge. Le connaissant depuis bien des années, je savais ce qui allait se passer ! Lorsqu’il se leva, il remercia chaleureusement ceux qui avaient essayé de l’honorer. Ensuite, il ajouta avec force : « Je vous suis reconnaissant pour vos aimables commentaires, mais je voudrais que vous réalisiez que Herbert W. Armstrong n’a rien construit ! Le Christ m’a abaissé et m’a éprouvé à plusieurs reprises ! Il S’est servi de moi en tant qu’un faible serviteur humain, avec lequel Il a travaillé patiemment en le corrigeant à maintes et maintes reprises. Ainsi, ne dites pas que Herbert W. Armstrong a fait toutes ces choses !

L’assistance devint très attentive et contemplative. La plupart de ceux qui étaient dans l’Eglise réalisèrent ce que M. Armstrong voulait réellement dire ! Il ne désirait pas, lui, que les gens le portent sur un piédestal et le regardent comme une « superstar » ! De telles circonstances m’aidèrent à comprendre que M. Armstrong, étant humain, reçut parfois beaucoup d’encouragements et d’éloges, mais qu’en son cœur, il savait qu’il n’était qu’un simple serviteur de Jésus-Christ, tout comme l’apôtre Paul ! Il savait qu’il ne pouvait rien accomplir sans le Christ ! C’était un bon exemple pour nous tous.

Lors de ses émissions, M. Armstrong déclara – comme nous autres, dans l’Eglise de Dieu, qui observons la même tradition – une façon de vivre basée entièrement sur les Dix Commandements ! Le sabbat est certainement le signe du véritable Dieu Créateur, mais les autres commandements, comme ceux concernant le meurtre, l’adultère, le non respect de nos parents, le vol, le mensonge, la convoitise, sont toujours obligatoires dans la façon chrétienne de vivre. Rappelez-vous ce que l’apôtre Jacques fut inspiré à écrire dans Jacques 2 :10-12 : « Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. En effet, celui qui a dit : Tu ne commettras point d’adultère, a dit aussi : Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d’adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi. Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté. »

Chers Frères, rappelons-nous toujours qu’en tant que chrétiens, nous devons refléter Jésus-Christ dans tout ce que nous pensons et faisons ! Franchement, l’une de nos devises directrices se trouve dans Galates 2 :20 : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. » Le Christ doit vivre en nous – à travers le Saint-Esprit – le même genre d’amour, de service, d’obéissance qui L’anima voici plus de 1900 ans, lorsqu’Il vivait dans la chair (Hébreux 13 :8). Etudiez le « fruit du Saint-Esprit » décrit dans Galates 5 :22-23 : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi ; la loi n’est pas contre ces choses. » Ce sont là les fruits de l’Esprit du Christ – de Jésus-Christ qui vit Sa vie en nous !

Reflétez-vous personnellement l’amour, la joie et la paix dans vos rapports journaliers avec les autres ? Etes-vous constamment conscient que vous devez refléter Jésus-Christ chaque jour de votre vie ? Etudiez-vous la Bible, et vous « nourrissez-vous » du Christ (Jean 6 :57) de telle sorte que vous puissiez Le refléter de plus en plus ? Suppliez-vous Dieu, par des prières ferventes, pour la foi et la maîtrise de soi dont vous avez besoin pour être vraiment un « vainqueur » ?

Le fait de « suivre » tout simplement un serviteur de Dieu, comme M. Armstrong ou moi, ne vous placera pas dans le Royaume de Dieu, à moins que le Christ ne vive en vous ! Telle est la « clé ». Je ne pourrais jamais trop insister là-dessus !

Tout en croyant à la pure Vérité, en observant les Dix Commandements, en honorant Dieu par le véritable sabbat, il reste encore un autre signe que tous les vrais chrétiens devraient manifester. Au cours de la dernière nuit, avant d’offrir Sa vie pour nous tous, le Christ mentionna un signe spécial, en disant : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13 :34-35).

Ce commandement est « nouveau » dans le sens que, dans Sa vie sur terre, le Christ montra comment exprimer l’amour de Dieu envers notre prochain. Jésus était totalement dévoué aux autres – Son Esprit de service constant, de miséricorde, de compassion et Son merveilleux exemple nous montre comment être des chrétiens sincères. C’est la raison pour laquelle nous devons constamment étudier la parole de Dieu et nous « nourrir » du Christ. C’est pourquoi – en communion constante avec le Christ et Son Père – nous devons « marcher avec le Christ ».

Tout ce qui précède montre que nous ne devons pas être des Armstrongistes, ou des Meredistes. Nous devons sincèrement avoir le Christ vivre en nous et refléter Son caractère, Son obéissance et Son amour.