Année 2022   Novembre-Décembre Afficher en grands caractères

Jugeons moins, réfléchissons plus

par Gerald Weston

Depuis que les vaccins contre le Covid-19 ont été approuvés, certains membres de l’Église ont rallié un des deux camps à ce sujet. Certains affirment que vous n’avez pas assez de foi si vous vous faites vacciner. D’autres soutiennent qu’il est de votre devoir moral ou civique de le faire. Ces deux opinions manquent de discernement.

Ceux qui ont reçu la vaccination l’ont fait pour de nombreuses raisons. Dans beaucoup de situations, c’était nécessaire pour pouvoir voyager. Certains ministres ne pouvaient plus remplir leur rôle s’ils n’étaient pas vaccinés – ils ne pouvaient plus accomplir l’Œuvre de Dieu. À moins de fournir une preuve de leur vaccination, quelques membres n’auraient pas pu rendre visite à un parent mourant. Nous avons le cas d’un ministre qui était à l’étranger lorsque les règles ont subitement changé, l’empêchant de rentrer chez lui s’il ne se faisait pas vacciner. Certains de ces membres ne désiraient pas forcément être vaccinés, mais les circonstances les obligèrent parfois à prendre une décision ; ils évaluèrent le pour et le contre, plaçant leur foi en Dieu, avant de recevoir le vaccin. Il existe bien d’autres raisons pour lesquelles des membres ont reçu le vaccin et ils n’ont aucunement besoin de se justifier auprès des autres. C’est entre Dieu et chacun d’entre eux.

De la même manière que nous ne devrions pas juger ceux qui ont choisi de se faire vacciner, nous ne devrions pas juger ceux qui ont décidé de ne pas le faire. Certains ont condamné les personnes qui refusent la vaccination en disant qu’elles n’accomplissent pas leur devoir civique. Mais ce raisonnement pourrait aussi être appliqué à bien d’autres engagements que l’Église évite pour de bonnes raisons, comme le vote, être juré dans un procès ou servir dans l’armée.

L’Église a maintenu une position constante à ce sujet : la vaccination est une décision personnelle. Ce n’est pas une décision neutre de notre part ; c’est une prise de position. Dans les deux camps, certains ne sont pas d’accord et souhaitent que l’Église s’aligne avec leur opinion. Mais nous encourageons plutôt les membres à faire preuve de sagesse et à faire de leur mieux pour baser leurs décisions sur des faits. Le problème est qu’aboutir à une conclusion basée sur des faits n’est pas chose facile dans notre monde polarisé. Comme Dr Jeffrey Fall, un ancien dentiste avec beaucoup d’expérience, l’a fait remarquer au cours d’une réunion du Conseil des Anciens : « Il y a des autorités très accréditées et sincères qui ne s’accordent pas sur les faits » (je paraphrase ses propos). Alors, que devrions-nous faire ?

Un mélange de vérités et d’erreurs

Tout dépend du choix des sources sur lesquelles vous allez baser votre opinion. Beaucoup de gens ne font plus confiance à la médecine moderne et il y a parfois de bonnes raisons d’être sceptiques. Comme tout ce que l’humanité a accompli, la médecine actuelle est un mélange de bonnes et de mauvaises choses, qui remonte jusqu’à l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Bien que certains critiquent les médecins de faire ce métier « seulement pour l’argent », de nombreux praticiens alternatifs vendent leurs remèdes « naturels » à des prix exorbitants. De plus, la « médecine naturelle » est parfois aussi problématique que son homologue moderne. Un jour, un ami très sage m’a dit que toutes les disciplines de la médecine ne possédaient probablement qu’un seul élément de la vue d’ensemble. Il y a assurément de la place pour les chirurgiens, les médecins traitants et les chiropracteurs. Le problème survient lorsque l’un d’entre eux pense tout savoir sur tout. La plupart des médecins ne sont ni totalement mauvais, ni totalement satisfaisants.

Certains faits parlent d’eux-mêmes. Nous savons ainsi que les autorités n’ont pas toujours été honnêtes avec nous. Aux États-Unis, le conseiller en chef pour la santé publique (sous huit présidents américains successifs, depuis Ronald Reagan jusqu’à Joe Biden), Dr Anthony Faucy, commença par déclarer que les masques étaient inutiles, mais lorsque la chaîne d’approvisionnement se mit en place, il confessa ne pas avoir été très honnête en expliquant qu’il souhaitait alors réserver les stocks limités de masques pour les professionnels de la santé. Ce n’est pas la seule fois que lui et d’autres se contredirent ainsi.

Certains faits se sont révélés être faux. Par exemple l’impression, dès le début, que si tout le monde était vacciné, nous pourrions retirer les masques et revenir à la normale. C’est pourquoi nous avions tous « besoin » d’être vaccinés. Il a été dit que c’était « une pandémie des non vaccinés », malgré les « petites infections » qui continuaient ici et là. Peu importe votre opinion sur le sujet, les faits montrent que la vaccination ne vous empêche pas de contracter le virus ni de le transmettre. La clinique universitaire Mayo, un des meilleurs hôpitaux au monde, confirme que « les personnes vaccinées qui sont infectées peuvent transmettre le Covid-19 aux autres ».[1]

Après avoir été entièrement vaccinés et avoir reçu les rappels, beaucoup d’individus ont malgré tout contracté la maladie et parfois une forme sévère. Ainsi, « Dr Anthony Fauci a fait une rechute plutôt difficile. Au cours d’un entretien à distance, ce mardi, pour le forum mondial de la santé du [magazine] Foreign Policy, Fauci a indiqué qu’il avait eu un “rebond de positivité au Paxlovid”. C’est-à-dire une rechute de positivité au Covid-19 et des symptômes apparaissant peu après avoir terminé un traitement au Paxlovid contre le Covid-19 et avoir été testé négatif. Apparemment, la rechute a été pire que la première infection. »[2]

Le ministre canadien de la Santé, Jean-Yves Duclos, a déclaré : « Il est également important que les gens soient à jour avec les vaccins recommandés afin de s’assurer qu’ils sont adéquatement protégés contre l’infection, la transmission et les complications graves. Comme nous l’avons toujours dit, les mesures frontalières du Canada demeureront souples et adaptables, guidées par la science et la prudence »[3] (c’est nous qui accentuons).

La déclaration de Duclos laisse entendre que la vaccination contre le Covid protège de « l’infection, la transmission et les complications graves », mais ce n’est pas totalement vrai, comme de nombreuses preuves médicales le montrent, par exemple celles apportées par la clinique Mayo ! Parallèlement, le fait que cette vaccination minimise les symptômes dans de nombreuses situations est soutenu par plusieurs médecins, dont certains sont contre la vaccination universelle [fin de la phrase supprimée]. C’est pourquoi certaines personnes avec des comorbidités (c.-à-d. des problèmes de santé sous-jacents comme le diabète, des problèmes respiratoires, etc.) ont décidé de recevoir le vaccin. Dans les deux cas, elles encourent un risque et elles ont accepté ce qu’elles considéraient être le moindre risque selon leurs circonstances personnelles.

Entre vous et Dieu

Les parents doivent se poser les mêmes questions lorsqu’il s’agit de la vaccination des enfants. Quel est le véritable risque du Covid-19 pour leur progéniture ? Un de vos enfants a-t-il des conditions sous-jacentes vous faisant penser que le risque du vaccin est moindre que le risque du virus ? Quels sont les risques à long-terme du vaccin ? La réponse à cette dernière question n’est pas encore connue et elle est impossible à savoir pour l’instant.

De façon intéressante, il a récemment été porté à l’attention du public le lien entre un des analgésiques les plus populaires et l’augmentation de certaines pathologies au cours des dernières décennies. « Dans une étude menée en 2018, des chercheurs ont effectué une méta-analyse de sept études impliquant 132.738 paires de mères et d’enfants […] L’analyse a révélé un risque d’autisme 20% plus élevé et un risque de TDAH [troubles d’hyperactivité avec déficit de l’attention] 30% plus élevé pour les enfants qui avaient eu une exposition prolongée au paracétamol dans le ventre maternel. »[4]

Les médicaments contenant du paracétamol ont commencé à être prescrits dans les années 1950 et 1960 (vendus sous des noms de marque populaires comme Tylenol, Doliprane ou Dafalgan, selon les régions du monde). Cet antidouleur serait-il responsable de la hausse spectaculaire de l’autisme et du TDAH ? Apparemment, ce serait une partie du problème, mais il aura fallu six décennies pour s’en apercevoir. Combien de victimes y a-t-il de nos jours en raison de ce que les médecins et les pharmaciens ignoraient ? Il semble sage pour les parents de se poser la question de savoir quels pourraient être les risques de ce nouveau type de vaccin, par rapport aux risques du virus pour votre enfant – à la fois à court et à long terme.

La vie comporte des risques et nous devons nous employer à utiliser la capacité de réfléchir que Dieu nous a donnée. Réfléchissez bien aux options, en priant, puis avec l’aide de Dieu, prenez une décision. Et ensuite, ne nous jugeons pas les uns les autres. « Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu’il approuve ! » (Romains 14 :22).


1. “Fully vaccinated ? Get the facts”, MayoClinic.org, 19 mai 2022

2. “Dr. Fauci Takes 2nd Course Of Paxlovid After Suffering Covid-19 Rebound”, Forbes.com, 30 juin 2022

3. “Le gouvernement du Canada maintient les mesures frontalières actuelles pour les voyageurs qui entrent au Canada”, Canada.ca, 29 juin 2022

4. “Pregnancy : Does Acetaminophen Heighten Risk for Autism or ADHD ?”, Health.ClevelandClinic.org, 17 février 2022