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L’Église du Dieu Vivant enseigne-t-elle l’anglo-israélisme ?

par Dexter Wakefield

Une des brochures importantes et populaires proposées par l’Église du Dieu Vivant s’intitule Les États-Unis et la Grande-Bretagne selon la prophétie. Son auteur, John Ogwyn, y montre que l’Histoire des États-Unis et de la Grande-Bretagne a été écrite à l’avance dans les prophéties bibliques. Dieu met en garde :

« Garde-toi d’oublier l’Éternel, ton Dieu, au point de ne pas observer ses commandements, ses ordonnances et ses lois, que je te prescris aujourd’hui […] Garde-toi de dire en ton cœur : Ma force et la puissance de ma main m’ont acquis ces richesses. Souviens-toi de l’Éternel, ton Dieu, car c’est lui qui te donnera de la force pour les acquérir, afin de confirmer, comme il le fait aujourd’hui, son alliance qu’il a jurée à tes pères » (Deutéronome 8 :11, 17-18).

Ce passage met l’accent sur le fait que les nations de souche israélite, dont les États-Unis et les nations d’origine britannique, n’ont pas été bénies en raison de leur supériorité ou de leur vertu, mais afin d’accomplir une ancienne promesse que Dieu fit à Abraham. Aucune autre nation dans le monde n’a reçu les bénédictions liées à ces promesses spécifiques. La brochure de M. Ogwyn montre aussi que Dieu a prophétisé qu’Il retirerait ces bénédictions à l’Amérique, à la Grande-Bretagne et aux nations de souche israélite, si celles-ci continuent de rejeter le Dieu même qui les a bénies. Ceux qui comprennent cette vérité ont l’obligation d’avertir ces nations (Ézéchiel 33). C’est pourquoi l’Église du Dieu Vivant enseigne à la fois la repentance individuelle et nationale.

Un royaume divisé

Drapeaux américain et britannique

La Bible rapporte que les nations d’Israël et de Juda se sont séparées pendant le règne de Roboam, fils de Salomon. Roboam resta roi de Juda, tandis que Jéroboam devint roi d’Israël et conduisit son peuple dans l’idolâtrie. Ces deux nations menèrent de nombreuses guerres l’une contre l’autre (voir 1 Rois 12 :19-21 ; 15 :32). Depuis lors, Israël et Juda sont restées des nations séparées dans l’Histoire biblique. La prophétie nous apprend qu’elles resteront séparées jusqu’au retour du Messie, lorsqu’elles seront enfin réunies (Ézéchiel 37 :15-20).

En raison de ses péchés, le royaume d’Israël, constitué des dix tribus israélites du Nord, fut emmené en captivité en Assyrie, mais les récits historiques ont souvent perdu leur trace, d’où leur surnom de « dix tribus perdues d’Israël ». Pendant des siècles, les historiens ont spéculé sur l’Histoire et la localisation de ces tribus.

Ensuite, le récit biblique nous apprend que le royaume de Juda – constitué des tribus de Juda, de Benjamin et d’une grande partie de la tribu de Lévi – a péché en commettant l’idolâtrie et il alla en captivité à Babylone. Les habitants revinrent ensuite en Judée où ils se trouvaient toujours à l’époque du ministère terrestre du Christ. Tout cela est bien établi dans l’Histoire et ancré dans la parole de Dieu.

Le royaume de Juda, représenté par le peuple juif actuel, a conservé le signe du sabbat (Exode 31 :13, 17) et, par conséquent, sa longue Histoire est très bien documentée, dont celle de la diaspora et de la fondation de l’État hébreu moderne.

Le parcours d’Israël, qui a abandonné le sabbat, peut surtout être retracé au travers des prophéties bibliques que la Bible présente comme de l’Histoire future. En comparaison, les dix tribus israélites du Nord ont assez peu de points de référence historiques et archéologiques.

Au moins un quart de la Bible est constitué de prophéties et une grande partie d’entre elles sont consacrées à l’avenir des dix tribus israélites du Nord « à la fin des jours » (Genèse 49 :1, Darby), c’est-à-dire à l’époque précédant le retour de Jésus, le Messie.

L’Église du Dieu Vivant enseigne que la connaissance de l’identité actuelle de ces nations, en particulier celles d’Éphraïm et de Manassé qui ont reçu le droit d’aînesse, est une « clé maîtresse » pour comprendre les prophéties à leur sujet et les événements qui ont lieu à la fin de notre époque.

La mission première de l’Église du Dieu Vivant est de prêcher au monde l’Évangile du Royaume de Dieu et de paître le troupeau que Dieu appelle actuellement. Nos émissions et nos publications se focalisent sur cette Œuvre. Mais les publications du Monde de Demain placent également les événements actuels dans le contexte du récit biblique de l’Histoire, en utilisant souvent cette « clé essentielle pour ouvrir beaucoup de prophéties bibliques » (Ogwyn, page 3). Cela fournit un éclairage unique sur les événements mondiaux.

La connaissance de l’identité des peuples vivant dans les îles Britanniques a survécu pendant de nombreux siècles. Par exemple, dans la Déclaration d’Arbroath écrite en 1320, les nobles écossais, qui envoyèrent ce document à Rome à l’attention du pape, semblent mentionner leurs origines israélites comme une des raisons justifiant leur indépendance du roi d’Angleterre. De plus, d’anciens récits irlandais mentionnent une présence israélite en Irlande. Il existe de nombreux autres exemples. Les historiens se sont beaucoup intéressés à ce sujet au cours des trois derniers siècles.

Les erreurs de l’anglo-israélisme

Cependant, cette vérité est parfois déformée par des individus qui avancent une autre hypothèse souvent appelée « anglo-israélisme ». Selon cette théorie, les habitants des îles Britanniques (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande) seraient les descendants de l’ensemble des dix « tribus perdues ». L’anglo-israélisme a fait l’objet de controverses depuis des siècles. L’Église du Dieu Vivant considère que cette théorie est erronée pour plusieurs raisons. L’une d’entre elles, et non des moindres, est que certaines des dix tribus se sont bien implantées dans les îles Britanniques, mais d’autres se sont installées ailleurs. Aussi, les partisans et les détracteurs de l’anglo-israélisme considèrent souvent ce sujet du strict point de vue de l’Histoire laïque, mais ils omettent le contexte prophétique extrêmement important et révélateur contenu dans la Bible. Une portion des recherches effectuées par les partisans de l’anglo-israélisme est correcte, mais la majeure partie est influencée et déformée par leur manque de compréhension biblique, ce qui les conduit à commettre des erreurs significatives.

En raison de sa longue histoire, l’anglo-israélisme s’est divisé en plusieurs camps et certains groupes ont déformé cette théorie à des fins politiques ou idéologiques que l’Église du Dieu Vivant réprouve totalement. Par exemple, les groupes affiliés à la soi-disant « identité chrétienne » moderne, au « nationalisme blanc » et au « suprémacisme blanc » ont déformé certains aspects de l’anglo-israélisme pour justifier leur idéologie raciste et antisémite. Malheureusement, par ignorance ou par préjugé, certains associent à tort les explications prophétiques de l’Église du Dieu Vivant à l’anglo-israélisme pour essayer de dénigrer notre religion en affirmant qu’elle est associée à des idées racistes.

Le racisme est un péché

L’Église du Dieu Vivant ne s’implique pas dans la politique de ce monde. Elle rejette le racisme, l’antisémitisme et toute autre forme de haine contre les êtres humains. Le racisme est un péché. Certes, notre Église comprend le rôle des États-Unis et de la Grande-Bretagne dans la prophétie, mais nous rejetons le terme d’anglo-israélisme pour décrire notre croyance.

Affirmer que nous enseignons l’anglo-israélisme en tant que doctrine serait erroné et fallacieux. Nous n’employons d’ailleurs jamais ce terme dans notre Déclaration officielle des croyances fondamentales ni dans la brochure de M. Ogwyn, pas plus que dans la brochure de M. Herbert Armstrong Les Anglo-Saxons selon la prophétie, publiée en 1967. En fait, ce terme est absent de la littérature publiée par l’Église Universelle de Dieu jusqu’à la mort de M. Armstrong.

Toutes les familles de la Terre

Voici un extrait de la Déclaration officielle des croyances fondamentales de l’Église du Dieu Vivant, à la section « La condamnation des préjugés raciaux » :

« La parole divine ordonne à chaque être humain d’aimer son prochain comme soi-même (Lévitique 19 :18 ; Matthieu 22 :39 ; Actes 17 :24-29). Dieu révèle que le salut est désormais offert librement aux Juifs comme aux Gentils – c’est-à-dire aux non-Israélites (Actes 10 :34-35 ; Romains 10 :12-13 ; cf. Joël 2 :32). Nous croyons fermement que nous devons aimer et respecter avec sincérité les gens appartenant à chacune des ethnies sur la Terre (Romains 13 :10). »

Comme M. Armstrong l’avait noté, Dieu fit à la fois des promesses physiques et spirituelles à Abraham ainsi qu’à ses descendants. Une grande partie des promesses physiques qui étaient inconditionnelles ont déjà été accomplies et les autres se réaliseront à l’avenir. Dieu avait aussi promis à Abraham que « toutes les nations de la terre seront bénies en [sa] postérité » (Genèse 22 :18). Paul expliqua clairement dans Galates 3 :7-9 que cette déclaration de Dieu se référait à la famille spirituelle qu’Il allait bâtir à travers Jésus-Christ, le Roi des rois, et qui comprendrait des individus originaires du monde entier. Bien évidemment, cette bénédiction inclut le Royaume de Dieu qui est ouvert aux individus de tous les peuples.

Comme l’apôtre Paul l’a écrit aux Gentils à Galates : « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Galates 3 :26-29).

L’Église de Dieu est donc « l’Israël de Dieu » (Galates 6 :16) qui est ouverte à toutes les races et à toutes les ethnies – toutes les familles de la Terre.

Puisque c’est Dieu qui appelle les gens au sein de Son Église, il n’est pas surprenant que le ministère et les membres de l’Église du Dieu Vivant soient multiethniques et multiculturels. Et nous continuerons à « conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix », car « il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous » (Éphésiens 4 :3-6). De nos jours, nous nous accrochons à cette foi et nous continuerons à le faire.

Pour approfondir ce sujet, n’hésitez pas à relire l’article « Une information absente de la base de données », paru dans Le Journal de juillet-août 2020.