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L’erreur de Lee Strobel dans “Jésus, l’enquête”

par Wallace Smith

Le 28 février 2018, le film « Jésus, l’enquête » sortait en français sur les écrans de cinéma. Ce drame américain est basé sur le livre éponyme de Lee Strobel qui décrit son investigation approfondie concernant la résurrection de Jésus-Christ. En visionnant ce film avec ma famille, ce qui m’a le plus frappé ne fut pas tant l’histoire de Strobel, mais ses conclusions.

Mike Vogel dans le rôle de Lee Stobel

J’avais déjà eu l’occasion de voir une version presque définitive de ce film en avant-première au cours de la Convention nationale américaine des émissions religieuses. Le film fut présenté par Lee Strobel lui-même, accompagné de son épouse Leslie. Peu de gens ont l’occasion de promouvoir un film au sujet de leur vie, mais ils avaient tous les deux une attitude humble et reconnaissante. Strobel expliqua que certains détails avaient été modifiés pour l’adaptation cinématographique (différentes personnes dans la vie réelle avaient par exemple été regroupées en un seul personnage, ou des propos tenus à des moments différents avaient été repris dans le même entretien). Mais selon ses estimations, 85% du film sont le juste reflet de l’expérience qu’ils ont vécue, notamment dans certains moments cruciaux de l’histoire.

L’intrigue de « Jésus, l’enquête » est assez simple à résumer. Au début de leur mariage, Leslie devint une « chrétienne née de nouveau » selon la terminologie du monde, provoquant une crise au sein de leur couple, car Lee était un athée convaincu et il fut horrifié par la décision de son épouse. En tant que journaliste d’investigation, il commença à utiliser ses capacités et ses ressources professionnelles pour réfuter le récit biblique de la résurrection du Christ d’entre les morts et pour prouver qu’il s’agissait ni plus ni moins que d’une légende.

Cependant, son enquête le conduisit dans la direction opposée. Finalement, le film s’achève sur le sauvetage d’un mariage et sur l’écriture d’une série de livres à succès. Désolé d’avoir révélé la fin du film, mais après tout, le titre original en anglais est « Le plaidoyer pour le Christ » (The Case for Christ), pas le plaidoyer contre le Christ.

Je dois dire que j’ai apprécié ce film qui est, entre autres, une véritable histoire d’amour entre Lee et Leslie, ainsi que le récit d’un voyage où ils n’auraient jamais imaginé que leur mariage les mènerait. La qualité de la réalisation technique et du jeu d’acteurs est bien supérieure à ce qui se fait d’habitude dans l’industrie cinématographique dite « chrétienne ». Les acteurs Mike Vogel et Erika Christensen interprètent les Strobel de façon naturelle et crédible. Une autre bonne surprise est le traitement réservé aux athées et aux « non-croyants », représentés comme des personnes sincères et compatissantes (des êtres humains à part entière) et non comme des caricatures – cela vient peut-être du fait que Strobel lui-même fit longtemps partie de l’autre camp.

J’ai également apprécié le fait que ce film parle de la foi selon un point de vue basé sur des « affirmations réelles », en ne décrivant pas uniquement ce que vos croyances vous font ressentir, mais en traitant le cœur du sujet : soit les déclarations bibliques concernant Jésus-Christ sont vraies, soit elles sont fausses. Et si elles sont fausses, alors l’ensemble du christianisme n’est rien d’autre que de la folie et de l’absurdité – pire encore qu’une perte de temps, ce serait une perte de vie (l’apôtre Paul clarifia ce point sans ambages dans 1 Corinthiens 15 :12-19). Lee Strobel recherchait la vérité et il avait le courage d’accepter les preuves, peu importe où cela le mènerait. Trop peu de gens ont la volonté d’adopter cette attitude.

Je pourrais assurément formuler quelques critiques. Par exemple, nous avons toutes les bonnes raisons de croire que la lance du soldat romain qui a percé le flanc de Jésus lors de Sa crucifixion était bien plus qu’une « confirmation » de Sa mort, ce fut en réalité la cause même de Son trépas. Cela étant, le héros du film commet une erreur bien plus grande que celle-ci. En effet, il ne va pas assez loin dans son enquête.

Si vous arrivez à prouver que la vie humaine de Jésus-Christ fut bien réelle, si vous démontrez qu’Il devint le Fils de Dieu au moyen de la résurrection d’entre les morts (Romains 1 :3-4) et si vous avez la volonté de prouver les faits par vous-même, alors il faut aller plus loin. Quels furent les véritables enseignements de ce Jésus-Christ ? Quelles étaient véritablement les croyances des tout premiers chrétiens ? Quel message Jésus a-t-Il réellement apporté de la part du Dieu qui L’a ressuscité ?

J’invite M. Strobel – et tous ceux qui ont été inspirés par son enquête – à poursuivre leurs recherches. Ceux qui prétendent que la vie, la mort et la résurrection de Jésus ne sont rien d’autre que des légendes ont tort, et les faits présentés exposent leur erreur à tous ceux qui cherchent sincèrement la vérité. Mais la plupart de ceux qui prétendent parler aujourd’hui au nom de Jésus sont aussi dans l’erreur. Ils n’enseignent pas ce que Jésus a prêché et ils n’annoncent pas le message qu’Il a annoncé. Les faits sont disponibles pour tous les journalistes d’investigation qui désirent courageusement se laisser conduire là où les preuves les mèneront.

Je suis heureux qu’un individu ait enquêté sur la réalité du Christ. Désormais, il faut aussi enquêter et faire un plaidoyer sur la réalité de Son message.