Année 1999   Archives Afficher en grands caractères

La restauration du christianisme apostolique

par Roderick Meredith
(1930-2017)

Quelle est la « clé » qui peut aider même un esprit charnel à saisir pourquoi nous croyons ce que nous croyons – pourquoi nous avons cette religion « farfelue » qui requiert l’observance des sabbats, des Jours saints, et le rejet de concepts populaires tels que la Noël, les Pâques, et le fait d’aller au ciel ?

Au cours des années, plusieurs auteurs et commentateurs religieux ont accusé M. Armstrong et l’Eglise de Dieu d’être des « syncrétistes ». Ce terme s’applique à ceux qui tendent à fondre diverses doctrines, des principes et des enseignements différents. Dans leur ignorance, ces gens tentaient de déprécier la vérité en disant que Herbert Armstrong avait pris le sabbat des Adventistes du Septième Jour, l’enseignement sur les jours païens des Témoins de Jéhovah, et la connaissance que Dieu Se reproduisait de la religion des Mormons.

En fait, M. Armstrong n’avait rien fait de pareil. Ayant conversé pendant des heures avec lui et son épouse, avec de nombreux « pionniers » de l’Eglise de Dieu par la Radio, tels que M. et Mme David Henion senior, M. et Mme Shippert, Mme Helen Starkey et d’autres personnes qui furent avec M. et Mme Armstrong presque dès le début, je sais – et je SAIS que je sais – que M. Armstrong n’a pas « assemblé » sa compréhension de la Bible à partir de ces diverses sources. Il a reconnu bien des fois qu’il avait appris beaucoup de vérités de base de l’Eglise de Dieu du Septième Jour. Il a notamment appris d’eux le sabbat, le concept de la véritable observance des Dix Commandements, les choses se rapportant à la Bonne Nouvelle du retour du Christ qui établira bientôt Son gouvernement sur cette terre, la vérité concernant le ciel, l’enfer et l’immortalité de l’âme, les aliments purs et impurs, et quelques autres vérités fondamentales. Il trouva aussi, dans leurs écrits du début, des références sur la nécessité; d’observer les Jours saints. Quoique cette Eglise ne gardât pas tous les Jours saints, les écrits de quelques-uns de ses premiers dirigeants mirent à l’esprit de M. Armstrong de rechercher la vérité sur les Jours saints divins. Il se disait, en effet : « Pourquoi ne les observons-nous pas ? »

Cela n’a rien d’étrange, puisque la parole de Dieu parle de « la maison de Dieu, qui est l’Eglise du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité » (1 Timothée 3 :15). Aussi loin que l’on puisse remonter – aussi petite et dispersée qu’elle fût – la véritable Eglise de Dieu a toujours maintenu beaucoup d’éléments essentiels de la Vérité. Elle a été – parfois de façon limitée – une « colonne » supportant la Vérité. Certaines traductions rendent le terme « appui » par « rempart ». La véritable Eglise de Dieu est aussi un rempart, c’est-à-dire une institution qui protège et supporte la Vérité, même au cours des épreuves et la persécution.

Quoique la description divine de l’Eglise de Sardes montre qu’elle était « morte », ou « près de mourir » (Apocalypse 3 :1-3), néanmoins, elle fut utilisée par Dieu pour préserver certaines vérités fondamentales. Après l’expérience de sa conversion profonde, et après des années d’études bibliques, de prières et de méditations, M. Armstrong réussit à insuffler un élan spirituel à l’observance de ces vérités, et il fut capable d’élargir la compréhension des sujets tels que les sabbats annuels, la compréhension plus complète des prophéties, et le nouveau concept énormément important de ce que signifie devenir Fils de Dieu.

C’est ainsi que M. Armstrong apprit la plupart des vérités bibliques fondamentales de l’Eglise du Dieu Vivant. Il ne fut pas un syncrétiste. Il ne puisa pas ses enseignements chez les Adventistes, les Témoins de Jéhovah ou les autres. J’ai personnellement fait des investigations à ce sujet, il y a presque 50 ans, et je sais ce dont je parle. Apparemment, tous ceux qui ont écrit sur cette théorie « syncrétiste » ne connaissaient PAS M. et Mme Armstrong comme je les connaissais. Ils n’ont pas interrogé les premiers fidèles ou les intimes qui savaient comment il avait débuté son ministère.

Il est un point majeur : la véritable Eglise de Dieu a toujours compris le besoin de fonctionner sur le modèle des enseignements et des exemples apostoliques du Christ et des premiers apôtres. Le concept de « l’Eglise de Dieu de Jérusalem » était bien compris dans l’Eglise. C’est de ce concept que je parle et dont je ressens qu’il constitue une « clé » essentielle que TOUS les frères ont besoin de comprendre, afin d’être capables de l’appliquer particulièrement dans leurs rapports avec ceux du dehors, avec les « argumentateurs » religieux, ou avec ceux qui se désignent comme des « intellectuels ».

L’apôtre Paul fut inspiré d’écrire aux Thessaloniciens : « Car vous, frères, vous êtes devenus les IMITATEURS des Eglises de Dieu qui sont en Jésus-Christ dans la Judée » (1 Thessaloniciens 2 :14). Le livre des Actes montre clairement que le premier « siège central » de l’Eglise de Dieu – pendant des dizaines d’années – fut l’Eglise de Jérusalem. C’est là que le Saint-Esprit fut répandu au départ sur les véritables chrétiens (Actes 2). Ce fut là que Pierre, Jacques et Jean exercèrent longtemps une grande partie de leurs ministères (Actes 4 :1 ; 8 :1 ; 11 :1-2, etc.). Plus tard, c’était au commandement exercé à Jérusalem que Paul et Barnabas vinrent pour résoudre la question importante de la circoncision des Gentils, et d’autres questions relatives (Actes 15 :4). Comme l’a écrit l’historien renommé Edward Gibbon : « Les quinze premiers évêques de Jérusalem étaient tous des Juifs circoncis ; et la congrégation sur laquelle ils présidaient observait la loi de Moïse et la doctrine du Christ. Il était naturel que la tradition première d’une Eglise fondée seulement cinquante jours après la mort du Christ, et gouvernée pendant presque cinquante ans sous le contrôle direct d’un apôtre, eût été considérée comme le standard de l’orthodoxie. Les Eglises éloignées en appelaient fréquemment à l’autorité de leur vénérable mère » (The Decline and Fall of the Roman Empire, ch.15, sec. 1, p.389. C’est nous qui traduisons).

Comme il a été indiqué ci-dessus, la seule conférence ministérielle majeure, mentionnée dans le Nouveau Testament, fut tenue à Jérusalem. C’est là que vivaient les principaux apôtres d’origine. C’est là que se trouvait la véritable Eglise « mère » (PAS à Rome). Ce fut à Jérusalem que Paul et Barnabas se rendirent plus tard, « afin de ne pas courir, ou avoir couru EN VAIN » (Galates 2 :1-2).

Après la conférence importante de Jérusalem, Paul et Silas parcoururent l’Asie Mineure en visitant les Eglises : « En passant par les villes, ils recommandaient aux frères d’observer les décisions des apôtres et des anciens DE JERUSALEM » (Actes 16 :4).

Il est clair que les premiers apôtres et l’Eglise de Dieu à Jérusalem établirent le modèle inspiré du véritable christianisme – NON seulement pour cette époque-là – mais aussi pour TOUTES les époques ! Contrairement aux idées des hérétiques protestants qui prétendent que l’apôtre Paul aurait été utilisé plus tard par Dieu pour « réinventer » le christianisme, nous avons vu que le véritable Paul de la Bible témoignait d’un respect constant envers les premiers apôtres, et qu’il s’en référait à la direction de Jérusalem pour toutes les matières importantes ! Ce fut d’ailleurs l’apôtre Paul qui écrivit à l’Eglise de Corinthe, principalement composée de Gentils : « La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais l’observation des commandements de Dieu est tout » (1 Corinthiens 7 :19).

Veuillez remarquer ce qu’écrivait l’historien Carl Von Weizäscker en 1895 : « Paul était loin de limiter son attention à l’Eglise chrétienne qu’il avait lui-même fondée parmi les Gentils. Ses pensées avaient suffisamment de noblesse pour ne pas délaisser le christianisme juif à son avantage. Il peina durement, non seulement pour l’œuvre qui était sienne, mais aussi pour l’Eglise de Dieu […] pour toute l’Eglise. Il n’oublia jamais où naquit l’Evangile. Pour lui, les chrétiens de Jérusalem étaient toujours les saints […] Dans son soucis de maintenir l’unité ecclésiastique, sa pensée première et constante lui rappelait que, d’après l’Evangile, l’Eglise primitive était l’institution divine supérieure […] A travers les premiers apôtres, il distinguait […] les apôtres du Seigneur. C’était d’eux qu’émanait le témoignage de la résurrection (1 Corinthiens 15 :1). Ils représentaient ceux que Dieu avait placés à la tête de Son Eglise, les premiers parmi les hommes divinement choisis à tenir les fonctions dirigeantes dans le Corps du Christ (1 Corinthiens 12 :28) » (The Apostolic Age of the Christian Church, pages 12-13).

Plus tard, au cours de son ministère, Paul se rendit à nouveau à Jérusalem : « Lorsque nous arrivâmes à Jérusalem, les frères nous reçurent avec joie. Le lendemain, Paul se rendit avec nous chez Jacques, et tous les anciens s’y réunirent » (Actes 21 :17-18). Notez que Paul se présenta lui-même à Jacques, le frère du Seigneur, qui désormais se trouvait être sans doute l’apôtre en chef à Jérusalem – Pierre étant probablement parti vers les « brebis perdues » de la maison d’Israël, au nord-est de l’Europe et dans les îles Britanniques.

Après s’être réjouis des bonnes nouvelles que Paul rapportait au sujet de l’Œuvre de Dieu parmi les Gentils, les dirigeants de Jérusalem lui dirent : « Tu vois, frère, combien de MILLIERS de Juifs ont cru, et tous sont zélés pour la loi » (verset 20). Le terme « milliers » signifie littéralement « dizaines de milliers ». Ainsi, pour ne pas rendre confus, ou décourager, ces nombreux chrétiens Juifs, Paul fut prié par l’Eglise de Jérusalem de participer à une cérémonie d’offrande, afin de montrer publiquement qu’il n’enseignait RIEN qui fût contre les lois de Dieu. Ainsi, les dirigeants de Jérusalem expliquèrent à Paul : « Il y a parmi nous quatre hommes qui ont fait un vœu ; prends-les avec toi, purifie-toi avec eux, et pourvois à leurs dépenses, afin qu’ils se rasent la tête. Et ainsi tous sauront que ce qu’ils ont entendu dire sur ton compte est faux, mais que toi aussi tu te CONDUIS en observateur de la loi » (versets 23-24).

Frères, si Paul avait enseigné QUELQUE CHOSE de contraire à la loi de Dieu – particulièrement la LOI SPIRITUELLE contenue dans les Dix Commandements – il est certain qu’il n’aurait PAS participé à cette cérémonie de la loi de Moïse ! Cette cérémonie particulière – vraisemblablement une offrande de grâce qui concluait un vœu de nazaréa – n’était PAS requise pour un chrétien du Nouveau Testament. Mais ce n’était pas non plus un « péché » que d’y participer ! C’est le respect profond de Paul envers la loi de Dieu, envers l’Eglise-mère, et son désir de donner un exemple d’OBEISSANCE à la loi divine, qui le poussèrent à participer à cette cérémonie. En guidant Paul – et en permettant que son exemple soit consigné dans la Bible – Dieu montre à CHACUN d’entre nous que cette approche visait à OBEIR à la loi, et non PAS à essayer de s’en éloigner ou de « raisonner autour » des lois spirituelles, comme tant de théologiens l’enseignent !

En parlant de ce que la MAJORITE des premiers chrétiens avaient l’habitude de pratiquer, l’historien W.D. Davis a écrit :

« Partout, particulièrement à l’est de l’empire romain, il y avait eu des chrétiens Juifs dont le mode de vie ne différait pas sensiblement de celui des autres Juifs. Ils considéraient que l’Evangile était la continuation [de la religion de Moïse] ; pour eux, la Nouvelle Alliance établie par Jésus, lors du dernier souper avec Ses disciples […] ne voulait pas dire que l’alliance entre Dieu et Israël était devenue caduque. Ils observaient encore les fêtes de Pâque, de la Pentecôte et des Tabernacles ; ils continuaient également à pratiquer la circoncision, à observer le sabbat hebdomadaire et les règles mosaïques concernant les aliments. Selon certains érudits, ils étaient si puissants qu’ils constituaient l’élément dominant du mouvement chrétien jusqu’à la chute de Jérusalem, en l’an 70 de notre ère » (Judeo-christianisme, “Paul and Jewish Christianity”, 1972, p.72, cité par Samuele Bacchiocchi, dans le livreFrom Sabbath to Sunday”, p.151).

Frères, je vous demande d’étudier ce sujet, d’étudier les citations historiques que je vous ai données, et qu’en esprit et en actes parmi ceux du dehors, vous AYEZ EN VUE que nous sommes en train de restaurer le christianisme apostolique, en suivant – du mieux possible – « l’exemple » inspiré de « l’Eglise de Dieu de Jérusalem » !

Etudiez tout le livre des Actes pour voir cet exemple d’obéissance aux lois divines, l’observance de Ses sabbats et Jours saints, ainsi que le ZELE pour porter le vrai MESSAGE au monde entier. Veuillez noter l’amour dévoué, la chaleur, « l’esprit de famille » que l’Eglise primitive possédait. A part la restauration des vraies doctrines, nous devons aussi – avec l’aide de Dieu – nous AIMER les uns les autres, nous aider mutuellement, et ensuite partager de manière zélée cet amour avec tous ceux que nous pouvons atteindre en propageant la Vérité divine. L’apôtre Paul a dit : « Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns » (1 Corinthiens 9 :22). Nous devons aussi utiliser tous nos talents, notre temps et nos ressources de toutes les façons possibles, pour porter le vrai message du Christ « aux extrémités de la terre ».

Ayons cela en vue. Comprenons que nous ne sommes PAS tout simplement une petite Eglise dont les doctrines ne sont pas « ordinaires ». Nous sommes, en fait, les descendants spirituels de « l’Eglise de Dieu de Jérusalem » – la véritable Eglise apostolique établie par Jésus-Christ.