Année 2016   Mai-Juin Afficher en grands caractères

Les Fêtes annuelles révèlent le Père

par Peter Nathan

Jésus-Christ déclara à Ses disciples que Lui seul connaissait le Père et qu’Il était venu Le révéler à ceux avec qui Il partagerait cette révélation (Matthieu 11 :25-27). Un des moyens utilisés par Jésus est celui des Fêtes annuelles. En examinant les instructions et les enseignements donnés dans le Nouveau Testament, nous y découvrons des facettes du caractère du Père, associées à chacune des Fêtes. En célébrant les Fêtes annuelles, nous apprenons à apprécier notre Père céleste et à comprendre comment ces Jours représentent Son plan pour l’humanité. Les Fêtes de l’Éternel représentent vraiment le plan divin, qui nous révèle la nature généreuse de notre Père céleste.

Épi d’orge

À l’époque du Christ, les gens n’avaient qu’une compréhension très limitée de l’Être que nous appelons Dieu le Père. Il est intéressant de noter que les disciples ne semblaient pas perplexes lorsque Jésus leur parla de Son Père – « De qui parles-tu ? » ou « De quoi parles-tu ? » Ils témoignèrent clairement une certaine appréciation du Père. Même les chefs religieux comprenaient certaines choses, bien qu’ils ne Le « connaissaient » pas, comme le dit le Christ. Nous lisons : « Ils lui dirent donc : Où est ton Père ? Jésus répondit : Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père » (Jean 8 :19).

Mais alors, comment fit Jésus pour révéler le Père aux disciples et à l’Église ?

Si nous nous rappelons que notre appel consiste à développer une relation avec notre Père, alors nous apprécierons à quel point les Fêtes annuelles illustrent Son plan. C’est ce que Jésus-Christ dit à Ses disciples, dans un passage souvent cité : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jean 6 :44). Jean 6 répète plusieurs fois le rôle du Père dans l’appel des chrétiens, afin qu’ils développent une relation avec Lui et avec Son Fils. Jésus explique, aux versets 37 et 39, que les disciples Lui sont « donnés » par le Père.

Être un disciple signifie que le Père est intimement impliqué dans notre vie pour nous permettre de tisser une relation avec Lui et avec Son Fils.

Dans le Nouveau Testament, le mot grec traduit en français par « Dieu » est theos – un terme presque exclusivement utilisé pour parler du Père (sauf à de rares occasions où le contexte désigne clairement la Parole ou le Christ). Par contre, Jésus-Christ dans Son état glorifié est habituellement désigné par le mot grec kyrios, traduit par « Seigneur » (1 Corinthiens 8 :6 ; 12 :3). Dans les écrits des apôtres, nous pouvons donc être certains de quel membre de la Famille divine il est question – même s’Ils ne sont pas désignés comme le Père ou le Fils (Jésus-Christ). Si nous comprenons cela, nous apprécierons mieux à quel point le Nouveau Testament parle du Père.

La Pâque

Les Fêtes annuelles commencent par la Pâque, qui représente le sacrifice de Jésus-Christ comme « l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1 :29). Jésus est présenté comme l’Agneau du Père. Jean renforce cette idée en rapportant ce que Jésus enseigna à propos de Sa relation avec Son Père. Un passage souvent cité à propos de Jésus – et pourtant l’un des moins compris des Écritures – se trouve dans l’Évangile selon Jean : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3 :16-17).

En tant qu’Agneau pascal, Jésus est un don du Père – une expression de l’intérêt qu’Il nous porte, pour nous réconcilier avec Lui et accéder à la vie éternelle par le processus de salut. Lors de la dernière Pâque avec Ses disciples, et dans d’autres passages des Écritures, Jésus donne plus de précisions au sujet du Père et de Ses caractéristiques. Chaque année, nous lisons cela en détail lors de la cérémonie de la Pâque. Le Fils est venu révéler le Père aux disciples ainsi qu’à nous.

La Pentecôte

Les Israélites reçurent des instructions pour la Pentecôte dans le contexte d’un don : ils étaient sur le point d’hériter une terre. Ils entrèrent dans le pays en traversant le Jourdain, peu avant la Pâque. Après la Pâque, le miracle de la manne cessa, car ils pouvaient récolter les champs d’orge puis de blé, à mesure qu’ils progressaient et s’emparaient des territoires. Les habitants se retiraient dans leurs villes fortifiées car ils craignaient Israël et ils ne leur opposaient que peu de résistance lorsqu’ils s’appropriaient les premières récoltes du pays. C’est pourquoi la Pentecôte, ou la fête des semaines, est expliquée dans le contexte des récoltes :

« Depuis le lendemain du sabbat, du jour où vous apporterez la gerbe qui sera agitée de côté et d’autre, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain du septième sabbat ; et vous ferez à l’Éternel une offrande nouvelle. Vous apporterez de vos demeures deux pains, pour qu’ils soient agités de côté et d’autre ; ils seront faits avec deux dixièmes de fleur de farine, et cuits avec du levain : ce sont les prémices à l’Éternel. Outre ces pains, vous offrirez en holocauste à l’Éternel sept agneaux d’un an sans défaut, un jeune taureau et deux béliers ; vous y joindrez l’offrande et la libation ordinaires, comme offrande consumée par le feu, d’une agréable odeur à l’Éternel. Vous offrirez un bouc en sacrifice d’expiation, et deux agneaux d’un an en sacrifice d’actions de grâces. Le sacrificateur agitera ces victimes de côté et d’autre devant l’Éternel, avec le pain des prémices et avec les deux agneaux : elles seront consacrées à l’Éternel, et appartiendront au sacrificateur. Ce jour même, vous publierez la fête, et vous aurez une sainte convocation : vous ne ferez aucune œuvre servile. C’est une loi perpétuelle pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez. Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu abandonneras cela au pauvre et à l’étranger. Je suis l’Éternel, votre Dieu » (Lévitique 23 :15-22).

Israël ne devait jamais oublier que cette terre était un don. C’est pourquoi il devait laisser aux pauvres un coin de ses champs, c’était une façon de renforcer le souvenir que le pays était un don de l’Éternel. À cette fin, Moïse rapporta également : « Car l’Éternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays, pays de cours d’eau, de sources et de lacs, qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes ; pays de froment, d’orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; pays d’oliviers et de miel ; pays où tu mangeras du pain avec abondance, où tu ne manqueras de rien ; pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu tailleras l’airain. Lorsque tu mangeras et te rassasieras, tu béniras l’Éternel, ton Dieu, pour le bon pays qu’il t’a donné » (Deutéronome 8 :7-10).

Pour nous, la Pentecôte est aussi un don. Nous ne recevons pas une terre mais quelque chose d’infiniment plus grand. Lors de la Pâque, Jésus dit à Ses disciples à propos de ce don : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous » (Jean 14 :16).

Le don du Saint-Esprit est devenu le symbole définissant la Pentecôte, faisant de nous les premiers fruits de la récolte. C’était, et c’est encore aujourd’hui, un don de notre Père. C’est pourquoi la possibilité d’entretenir une véritable relation avec le Père et Son Fils est un don. De tels dons sont autant pertinents aujourd’hui qu’ils l’étaient à l’époque où Israël entra dans la Terre promise.

Après avoir promis le don du Saint-Esprit de la part du Père, Jésus en décrit les résultats, dans le contexte d’une relation intime que nous aurions avec le Père, une relation instructive, aimante, compatissante et réciproque qui nous préparerait à servir dans Son Royaume. « Jésus lui répondit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui […] Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous. Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14 :23-26).

La Pâque n’était pas le moment choisi pour offrir ce don. La promesse a été faite, puis elle fut accomplie le Jour de la Pentecôte, en l’an 31 de notre ère. Considérez maintenant ceci à une échelle plus large. La promesse ne s’adressait pas seulement aux disciples qui partagèrent la Pâque avec Jésus. Comme le rapporte Luc, c’est une promesse pour tous ceux que le Père appellerait. « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent » (Luc 11 :13).

Cette puissance est un don du Père : le cadeau le plus précieux que nous puissions recevoir – le Saint-Esprit de Dieu. Celui-ci nous permet d’apprécier les questions spirituelles et, par-dessus tout, de voir ce monde physique comme notre Père et Son Fils le voient. Ce n’est pas une simple commémoration de la Pentecôte, mais un ingrédient actif dans notre vie quotidienne !

Le Père a accompli ces promesses le Jour de la Pentecôte. En donnant Son Saint-Esprit aux disciples réunis à Jérusalem, ces derniers et ceux qui les suivraient (dont nous faisons partie) peuvent devenir les prémices – « l’assemblée des premiers-nés » – de notre Père (Hébreux 12 :23).

Les Trompettes

Comment devrions-nous voir la Fête des Trompettes dans cette optique ? Nous prions tous les jours en attendant impatiemment le retour de Jésus-Christ. Nous savons ce que représentent les événements spectaculaires qui se mettent en place et qui ébranleront la Terre. Mais qui a le pouvoir d’autoriser ces événements ? L’humanité ? Certainement pas ! Même Jésus-Christ ne semble pas avoir le pouvoir de le faire ! C’est le Père qui tient dans Sa main le pouvoir de déterminer, en fin de compte, les temps et les circonstances de ces événements. Jésus enseigna que seul le Père connaît le jour et l’heure de Son retour (Matthieu 24 :36). Luc renforce cette notion en rapportant un autre enseignement que Jésus donna juste avant de monter vers Son Père. « Il leur répondit : Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » (Actes 1 :7).

Les Trompettes représentent l’annonce du retour du Christ pour établir le Royaume de Dieu sur la planète Terre. Là aussi, nous voyons la nécessité de l’action et de l’intervention de notre Père dans cet événement que nous anticipons en célébrant la Fête des Trompettes.

Les Expiations

Avec le Jour des Expiations, nous comprenons que Jésus-Christ est le véritable Souverain Sacrificateur, dont le souverain sacrificateur Aaron était une représentation. Pendant le Jour des Expiations, le souverain sacrificateur exécutait toutes les tâches dans le tabernacle ou le temple. Le détail de ce qu’il devait accomplir est énoncé dans Lévitique 16. C’est le seul jour de l’année où il était autorisé à entrer dans le saint des saints – pour faire l’aspersion du sang des sacrifices sur le propitiatoire, au-dessus de l’arche de l’Alliance.

En tant que véritable Souverain Sacrificateur, Jésus-Christ a reçu la responsabilité d’accomplir toutes ces choses. Pour qui a-t-Il accompli ces tâches et à qui a-t-Il présenté le sang qui devait être aspergé devant le propitiatoire ? La réponse nous aidera à comprendre qui devait fournir l’expiation du péché par ce sang. Le souverain sacrificateur présentait deux boucs devant l’autel, afin que Dieu fasse Son choix. L’un était pour l’Éternel et son sang était aspergé dans le saint des saints. L’autre devait être chassé dans le désert. Le bouc représentant le Christ nous rappelle une fois de plus que c’est un don du Père. Et qui déterminait le résultat du tirage au sort entre les deux boucs ? Était-ce le temps et le hasard ? Certainement pas. C’était le Père qui orchestrait et contrôlait les événements illustrés par les Expiations.

Le Père est donc l’Être suprême qui nous rassemble pour ne former qu’un ! Il le fait par l’action de Son Fils, notre véritable Souverain Sacrificateur. Notre Père désire réconcilier l’humanité avec Lui-même.

Les Tabernacles

Pour nous, la Fête des Tabernacles est un des Jours saints les plus marquants. Le concept du Royaume de Dieu est grandiose – avec les changements spectaculaires au bénéfice de l’humanité et de la création. Le Père anticipe avec empressement le rôle que nous tiendrons dans ce Royaume. Il désire que nous y prenions part. Jésus nous enseigna : « Ne crains point, petit troupeau ; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume » (Luc 12 :32).

Savez-vous depuis combien de temps le Père attend cet événement ? Notez les débuts de la volonté et de la joie du Père à ce sujet : « Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Matthieu 25 :34).

Dès le commencement de toutes choses, notre Père a prévu de récompenser Ses enfants en leur donnant le Royaume. C’est l’ultime bénédiction qu’Il désire accorder à Sa Famille ; la bénédiction qu’Il attend de nous donner depuis le commencement (Genèse 1 :26).

Le Dernier Grand Jour

Ce jour représente l’époque où ceux qui n’ont jamais été appelés recevront l’opportunité de développer une relation avec le Père et Son Fils. Ils auront le privilège d’apprécier le don de l’appel de notre Père, le don de Son Fils, le don du Saint-Esprit et toutes les nombreuses autres opportunités qu’Il nous a données. Notre rôle consistera à servir ces gens et à les aider à comprendre la grandeur des dons qu’ils recevront. Nous leur enseignerons que le changement de l’environnement, dans lequel ils seront ressuscités, n’a été rendu possible que grâce à l’obéissance au Père.

En résumé, les Fêtes annuelles nous donnent un moyen de tisser une relation avec notre Père. Beaucoup de protestants aiment dire qu’il faut « se focaliser sur le Christ », mais, ce faisant, ils ne comprennent pas ce que cela signifie réellement. Nous ne pouvons pas nous « focaliser sur le Christ » de manière convenable, à moins de comprendre à la fois les rôles du Père et du Christ, pour établir une relation entre le Père et nous. Pourquoi le sacrifice de Jésus-Christ a-t-il une valeur inestimable ? Parce qu’il nous permet d’entrer en relation avec Dieu le Père. La capacité même pour un chrétien de développer « la mentalité du Christ » est rendue possible par les dons de notre Père. Et cela n’est possible que par le Père, à qui nous sommes reconnaissants d’avoir ressuscité le Christ, notre Souverain Sacrificateur, par la vie duquel nous sommes sauvés (Romains 5 :10).

Paul fit les commentaires suivants aux congrégations : « Car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2 :13) et « Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit ; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ; rendez continuellement grâces à Dieu le Père pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (Éphésiens 5 :18-20).

Les Fêtes annuelles placent la déclaration suivante de Jacques dans un contexte intéressant : « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures » (Jacques 1 :17-18).

Jacques parle des dons du Père et nous sommes les prémices, ce qui nous ramène au point de départ. Quel était le but des dons offerts en premier lieu par notre Père ? « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2 :9).

Les Jours saints nous permettent vraiment d’apprécier la grande générosité de notre Père céleste. Quel plan merveilleux Dieu le Père et Son Fils Jésus-Christ ont mis en place pour Leur création !