N’attendez pas de ressentir des émotions
« Et si je n’ai pas envie de… » Nous pourrions tous finir cette phrase en s’excusant pour quelque chose que nous aurions fait ou n’aurions pas fait, en parlant à une personne avec qui nous sommes en désaccord, en aidant quelqu’un qui a l’habitude d’être désagréable avec nous. L’excuse serait peut-être : « Ne suis-je pas un hypocrite si je n’y mets pas tout mon cœur ? »
Soyons honnêtes avec nous-mêmes : dans nos relations avec les autres, nous rencontrons tous des situations que nous préférerions éviter. Mais la Bible nous demande de surmonter nos émotions. Ce que nous ressentons à l’égard de quelqu’un ou de quelque chose est moins important que notre comportement lorsque nous sommes confrontés à une situation déplaisante ou difficile.
Le but de cet article est d’examiner la vérité biblique selon laquelle il n’est pas hypocrite de faire ce que nous n’avons pas envie de faire. En fait, c’est lorsque nous faisons uniquement ce que nous avons envie de faire que nous devenons vraiment hypocrites.
Les deux grands commandements
L’élément le plus fondamental dans les Écritures et dans notre appel est la manière dont nous nous comportons à l’égard des autres – envers Dieu Lui-même et envers nos semblables. À la question « Quel est le plus grand commandement de la loi ? », Jésus a répondu : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes » (Matthieu 22 :37-40).
M. Roderick Meredith nous exhortait souvent à étudier la loi et les ordonnances qui se trouvent dans les cinq premiers livres de la Bible. Il est évident que les premiers apôtres le faisaient. Prenez par exemple la manière dont Paul cita un de ces principes, comparant la manière dont les bœufs devaient être correctement soignés et la manière dont les frères devaient soutenir financièrement le ministère. « Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu ne muselleras point le bœuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des bœufs, ou parle-t-il uniquement à cause de nous ? Oui, c’est à cause de nous qu’il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l’espérance d’y avoir part » (1 Corinthiens 9 :9-10).
Tout comme Paul développait sa compréhension à partir des ordonnances, nous devons en faire de même. Nous pouvons en apprendre beaucoup de la façon dont elles nous enseignent à prendre soin des animaux. Voici une autre leçon qui mentionne également les bœufs.
« Si tu vois s’égarer le bœuf ou la brebis de ton frère, tu ne t’en détourneras point, tu les ramèneras à ton frère. […] Tu feras de même pour son âne, tu feras de même pour son vêtement, tu feras de même pour tout objet qu’il aurait perdu et que tu trouverais ; tu ne devras point t’en détourner. Si tu vois l’âne de ton frère ou son bœuf tombé dans le chemin, tu ne t’en détourneras point, tu l’aideras à le relever » (Deutéronome 22 :1, 3-4).
La loi et les ordonnances données au mont Sinaï énoncent le principe de manière encore plus large. Il s’applique non seulement à un frère, mais aussi à un ennemi ou à quelqu’un qui nous hait. Nous avons une obligation à l’égard de toutes ces personnes : « Si tu rencontres le bœuf de ton ennemi ou son âne égaré, tu le lui ramèneras. Si tu vois l’âne de ton ennemi succombant sous sa charge, et que tu hésites à le décharger, tu l’aideras à le décharger » (Exode 23 :4-5).
Notre nature humaine charnelle peut nous empêcher de faire une bonne action, mais comme nous le voyons dans ce passage, nous devons faire preuve de miséricorde envers un animal qui souffre sous un lourd fardeau, même s’il appartient à un ennemi. Il ne suffit pas de fermer les yeux ou de détourner le regard. Cela ne correspond-il pas à ce que Jésus enseigna dans le sermon sur la montagne ?
« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains n’agissent-ils pas de même ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens n’agissent-ils pas de même ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5 :43-48).
Les Israélites ne possédaient pas le Saint-Esprit de Dieu, mais ils devaient néanmoins agir en se souciant des autres, même si cela signifiait aller à l’encontre de leurs émotions. « Tu ne haïras point ton frère dans ton cœur ; tu auras soin de reprendre ton prochain, mais tu ne te chargeras point d’un péché à cause de lui. Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel » (Lévitique 19 :17-18).
Laisser le passé derrière nous
Quelle tristesse de voir ceux qui sont censés avoir l’Esprit de Dieu s’accrocher à des blessures et garder de la rancune pendant des jours, des semaines, voire des années. Si c’est notre cas, ne serait-ce qu’un peu, nous devons nous rappeler ce que nous avons accepté lors de notre baptême et nous devons demander avec ferveur à Dieu de nous aider à surmonter de tels sentiments.
Avant le baptême, nous lisons Romains 6 avec pratiquement toutes les personnes que nous conseillons, expliquant que le baptême représente la mort et l’enterrement de l’ancienne personne, suivi de l’entrée dans une nouvelle vie. Bien entendu, cela décrit ce que le Christ a fait pour nous. Nous devons lire ces mots attentivement et les intérioriser afin qu’ils nous motivent à agir.
« Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit réduit à l’impuissance, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché » (Romains 6 :2-6).
La rancune fait partie de la nature humaine. Il est difficile de pardonner. Pourtant, nous devons vaincre notre ancienne nature et devenir une nouvelle personne, avec l’Esprit du Christ en nous. C’est pourquoi M. Meredith considérait Galates 2 :20 comme étant la meilleure définition d’un véritable disciple du Christ.
La prière modèle nous enseigne de demander à Dieu de nous pardonner nos transgressions, mais cette requête s’accompagne d’une mise en garde : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Matthieu 6 :12). Oui, si nous voulons que nos péchés soient pardonnés, nous devons aussi pardonner aux autres. En nous donnant un exemple de la façon de prier, il est significatif qu’il s’agisse du seul point que Jésus développa : l’importance de pardonner. « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Matthieu 6 :14-15).
Dans son récit, Luc ajouta un détail important : « Pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense » (Luc 11 :4). Nous ne pouvons pas choisir ceux à qui nous pardonnons et ceux à qui nous ne pardonnons pas ! Il est essentiel que nous comprenions ce qu’est le pardon.
Le véritable christianisme
À bien des égards, le « christianisme » de ce monde est une religion égoïste. Les gens parlent beaucoup de ce que le Christ a fait pour eux, mais pas de ce qu’ils font pour le Christ. Bien sûr, quel que soit l’amour que nous Lui portons, nous ne pourrons jamais égaler ce qu’Il a déjà accompli pour nous. Cependant, la plupart des gens se disant chrétiens ne comprennent pas que le pardon divin demande une réponse de notre part.
Alors que nous venons de célébrer la Pâque biblique, de nombreux « chrétiens » dans le monde n’en comprennent pas la signification. Peu d’entre eux se rendent compte que Celui qui prononça les Dix Commandements depuis le mont Sinaï est le même que Celui qui s’est dépouillé et s’est fait connaître en tant que Jésus-Christ (Philippiens 2 :5-8). Ils ne comprennent même pas la définition du péché (1 Jean 3 :4). Ils s’efforcent parfois d’observer certains commandements, mais leurs yeux n’ont pas été ouverts pour comprendre le véritable sabbat du septième jour et les Jours saints annuels. Au contraire, ils transgressent le sabbat de Dieu et célèbrent des traditions païennes qui leur ont été transmises.
Au fil des ans, j’ai rencontré de nombreuses personnes qui avaient été baptisées dans une Église de ce monde avant de s’intéresser à l’Église de Dieu. Certains pensaient qu’ils étaient « en règle » avec Dieu, ayant seulement l’impression d’avoir célébré le mauvais jour de culte. Puisqu’ils avaient été baptisés auparavant, d’autres pensaient qu’ils n’avaient pas besoin d’être baptisés à nouveau, sans se rendre compte qu’ils ne s’étaient jamais repentis du péché d’avoir suivi Satan et son ministère (2 Corinthiens 11 :4, 13-15 ; Apocalypse 17 :1-5).
En vérité, alors que certains « chrétiens » comprennent partiellement la signification de la Pâque, ils échouent presque systématiquement à comprendre la Fête des Pains sans Levain, représentant notre réponse au grand sacrifice de Dieu. Pour apprendre davantage sur le rôle du Père, lisez notre brochure Jean 3 :16 : les vérités cachées du verset d’or.
Qui a crucifié le Christ ?
Non seulement notre Créateur est mort pour nos péchés, mais Il s’est laissé battre brutalement, cracher dessus et traiter de tous les noms. Pourtant, Il est mort pour ces mêmes personnes qui L’ont traité de manière si méprisable. Certains de ceux qui scandaient « Crucifie-le ! » étaient probablement présents à la Pentecôte lorsque Pierre a déclaré : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Actes 2 :36).
Nous devrions nous mettre à leur place. Il n’est pas étonnant qu’ils « eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ? » (verset 37). Pendant des générations, le faux christianisme a blâmé les Juifs de la mort du Christ. Les gens de toutes les races et de toutes les nationalités – oui, il s’agit de chacun d’entre nous – n’ont pas réalisé qu’ils étaient eux-mêmes coupables d’avoir maltraité notre Créateur et de L’avoir finalement crucifié. Le Christ est mort pour les péchés de tous les êtres humains. Cela rend chacun d’entre nous coupable.
Il est facile de lire des passages bibliques familiers sans méditer sur la manière dont ils nous affectent. Nous savons ce qu’ils disent. Nous pouvons même les citer. Mais qu’est-ce que nous n’avons pas compris en profondeur ? Nous devrions tous lire attentivement et réfléchir à ce qui suit : « Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. À peine mourrait-on pour un juste ; quelqu’un peut-être mourrait pour un homme de bien. Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous » (Romains 5 :6-8).
Pour ceux d’entre nous qui ont grandi dans le catholicisme, le protestantisme ou dans une autre religion se disant chrétienne, voire dans l’Église de Dieu, il est parfois difficile d’accepter que nous sommes ennemis de Dieu et que nous sommes soumis à Sa colère. Cependant, c’était exactement l’état de notre vie jusqu’à ce que nous nous repentions, acceptions le sacrifice du Christ et commencions à Lui permettre de nous transformer par Son Esprit. « À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » (Romains 5 :9-10).
Comprenez bien : la mort du Christ nous réconcilie avec Dieu, mais c’est la vie du Christ qui nous sauve. C’est là qu’intervient Galates 2 :20 : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi [du] Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi. »
La Pâque représente le sacrifice suprême par lequel le sang de notre Créateur a été versé pour payer l’amende de nos péchés et nous réconcilier avec Dieu (1 Pierre 1 :18-19 ; Colossiens 1 :15-20). Les Jours des Pains sans Levain révèlent que notre réponse au sacrifice du Christ doit être de sortir du péché et d’être baptisés (Actes 2 :38). La Pentecôte montre ensuite que nous devons avoir « l’Esprit de Christ » en nous pour nous transformer (Romains 8 :9). « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait » (Romains 12 :2).
Cette transformation est tellement nécessaire pour chacun d’entre nous. Il est dans notre nature d’entretenir les blessures et de nourrir le désir de revanche. Il n’est pas facile de se défaire de ces sentiments. Parfois, la cruauté humaine nous affecte terriblement et de façon très personnelle. Par exemple, certains d’entre nous pourraient avoir subi des abus dans leur enfance – qu’ils soient physiques, sexuels ou émotionnels – et la douleur qui en résulte peut créer des fardeaux que nous devons porter tout au long de notre vie. Dans des circonstances aussi pénibles, il peut être très difficile de pardonner. Pourtant, à mesure que nous intégrons pleinement la vérité profonde à laquelle nous nous sommes engagés lors de notre baptême, à savoir que le « Christ, notre Pâque, a été immolé pour nous » (Ostervald), notre façon de penser et d’agir s’en trouve radicalement affectée. Alors que d’autres se contentent souvent de laisser leurs actions être déterminées par leur ressentiment naturel à l’égard de ceux qui les ont gravement blessés, nous découvrirons que plus le Christ vit en nous, plus nous désirerons éliminer ce levain de notre cœur et de notre esprit (1 Corinthiens 5 :7-8 ; Matthieu 5 :44).
Un exemple pratique
Le mariage est une institution merveilleuse ordonnée par Dieu, mais trop de couples qui s’aimaient au début ont fini par s’éloigner. Combien de fois entendons-nous dire : « Je ne l’aime plus » ou « Je ne ressens plus rien à son égard » ? Un tel mariage est-il voué à l’échec ? Pas du tout, si nous appliquons les instructions de Dieu.
L’ère apostolique de l’Église avait perdu son premier amour, mais Dieu dit que les Éphésiens pouvaient le retrouver. « Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres » (Apocalypse 2 :5). Notez que Dieu ne dit pas : « Attends que les sentiments d’amour reviennent. » Il nous ordonne de passer à l’action en pratiquant les premières œuvres et en recommençant à faire ce que nous faisions autrefois. Lorsque nous faisons preuve d’amour, les sentiments suivent.
Une alliance avec Dieu
Lorsque nous avons été baptisés, nous avons fait une alliance avec Dieu selon laquelle nous mettions à mort l’ancien moi afin de devenir une nouvelle personne. Nous avons reconnu notre culpabilité d’avoir maltraité et assassiné le Fils de Dieu qui était sans péché. Puisqu’Il peut pardonner nos multiples péchés, à combien plus forte raison ne devrions-nous pas pardonner aux autres le mal qu’ils nous ont fait, aussi grand soit-il ?
Sommes-nous hypocrites si nous faisons du bien à une personne que nous ne portons pas dans notre cœur ? Pas du tout. L’amour est une action. Il s’accompagne parfois de sentiments, mais bien souvent, les sentiments que nous considérons comme de « l’amour » apparaissent seulement après que nous avons pratiqué des actions d’amour. La véritable hypocrisie se manifeste lorsque nous prétendons mener un nouveau mode de vie en Christ, alors même que nous n’agissons pas comme Lui.
« Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur : Vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées […] Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, par rapport à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence, et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité » (Éphésiens 4 :17, 20-24).
N’attendez pas que les sentiments arrivent avant d’agir. Agissez en premier, puis l’amour de Dieu dans votre cœur suivra. C’est ce que Paul voulait dire en écrivant que « vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3 :27).