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Portez-vous beaucoup de fruit ?

par John Ogwyn
(1949-2005)

Avez-vous jamais rendu visite à un jardinier passionné ? Avant la fin de votre visite, vous savez déjà qu’il vous emmènera à l’extérieur, afin de vous montrer son jardin. Il vous montrera les différentes plantes, et vous parlera de leur productivité. Il vous expliquera ce qu’il faut faire, pour que chaque plante produise bien, et que le sol soit très fertile.

Les jardiniers passionnés éprouvent beaucoup de joie lorsque leur jardin produit bien. Ils y consacrent beaucoup de temps et d’énergie, et ils sont très attentifs aux résultats. Ils étudient le sol et les besoins de chaque plante. Il se peut même qu’ils produisent aussi leur compost, et qu’ils travaillent le sol pendant des années pour l’améliorer et le développer. Leur investissement en temps et en énergie est récompensé, lorsque leur jardin est productif.

Saviez-vous que Dieu le Père Se compare Lui-même à un jardinier ? Après tout, comme l’apôtre Paul l’explique à l’Eglise de Corinthe, nous sommes « le champ de Dieu » [ou, “le jardin de Dieu”, selon certaines versions] (1 Corinthiens 3 :9). Dieu éprouve un grand plaisir et une grande satisfaction lorsque nous portons beaucoup de fruit spirituel (Jean 15 :8). Si nous en portons peu, ce n’est pas parce que Dieu est indifférent à notre croissance ! Il y a des raisons si certaines personnes portent beaucoup de fruit, et d’autres moins.

Notre attitude et notre état d’esprit peuvent être comparés au sol du jardin. Certaines attitudes sont favorables à une croissance saine et d’autres sont toxiques. Connaissez-vous les attitudes comparables à un sol sain et fertile ? Et connaissez-vous celles qui peuvent entraver votre croissance spirituelle, et vous empêcher de produire du fruit qui ferait la joie de votre Père ? Si vous savez les différencier, vous pourrez prendre les mesures nécessaires pour coopérer avec le Maître Jardinier.

L’humilité est un sol fertile pour croître

L’humilité est probablement la condition la plus importante pour ceux qui cherchent à croître, spirituellement. Deux anciens rois de Juda, Asa et son fils Josaphat, illustrent bien pourquoi l’humilité est si importante.

Asa monta sur le trône de Juda vingt ans environ après la mort du roi Salomon. Les dix premières années de son règne furent relativement calmes ; le jeune roi chercha à encourager l’adoration du véritable Dieu, et à construire la défense militaire de sa nation. Puis Zérach, l’Ethiopien, lança une attaque massive contre Juda. Avec une armée d’un million d’hommes, il envahit le Moyen-Orient. Incapable de combattre l’invasion avec la puissance militaire de Juda, Asa implora Dieu de le délivrer. Dieu entendit sa prière, et délivra Juda.

Dans 2 Chroniques 15, nous lisons qu’après la défaite de l’armée éthiopienne, Azaria, le prophète de Dieu, rencontra Asa pour l’avertir que Dieu serait avec lui s’il restait, lui, avec Dieu. Fortifié par ces paroles, Asa convoqua la nation pour un renouvellement de l’Alliance au cours de la Pentecôte (la Fête du troisième mois) qui était toute proche, et il commença une destruction systématique des symboles d’adoration idolâtre dans le pays. Asa détruisit même l’idole de sa mère, Maaca, et la destitua de son titre prestigieux de reine mère, à cause du mauvais exemple qu’elle donnait à la nation. La mise en place de ces réformes assura au pays la prospérité et la paix, au cours des vingt-cinq années qui suivirent.

Puis, une autre crise surgit. Nous lisons, dans 2 Chroniques 16 que, la 36ème année du règne d’Asa, Baescha, roi d’Israël, attaqua Juda. Asa fut effrayé, il prit tout l’argent qu’il put rassembler rapidement – y compris l’argent du trésor du Temple – pour soudoyer le roi de Syrie d’attaquer Israël. La stratégie d’Asa sembla réussir, mais le prophète de Dieu, Hanani, reprocha au roi son manque de foi et de confiance en Dieu. Hanani lui rappela que, plusieurs années auparavant, Dieu était intervenu en sa faveur contre les Ethiopiens, mais que, dorénavant, il aurait des guerres à cause de son choix.

Cette réprimande rendit le roi furieux : « Je suis le roi ; comment oses-tu me parler ainsi ! » Asa fit arrêter et emprisonner Hanani, et dans le même temps, il commença à opprimer quelques-uns du peuple. Lorsqu’il fut frappé aux pieds par la maladie, la 39ème année de son règne, jamais il ne chercha la guérison auprès de Dieu, alors même que son état empirait ; mais il consulta les médecins (2 Chroniques 16 :12).

Pourquoi Asa ne chercha-t-il pas la guérison divine, lors de sa détresse ? Une chose est certaine : le roi avait emprisonné le prophète de Dieu. Comment pouvait-il demander à Dieu de le guérir miraculeusement, alors qu’il avait emprisonné Son prophète et rejeté Sa correction ? Il lui aurait fallu faire preuve d’humilité, mais Asa était trop orgueilleux pour admettre publiquement son erreur, ou pour s’excuser auprès d’Hanani.

L’exemple d’Asa est tragique. Asa fit beaucoup de bien et reçut de nombreuses bénédictions divines, mais il échoua dans sa croissance spirituelle, à long terme. Lorsqu’il était jeune, il reconnaissait volontiers son impuissance et sa dépendance absolue envers Dieu. Malheureusement, plusieurs années de paix et de prospérité lui donnèrent des illusions de puissance et de grandeur, et il perdit l’humilité qui lui aurait permis d’admettre son erreur, et de chercher la miséricorde divine. Il connut une fin tragique.

Le fils d’Asa, Josaphat, agit très différemment de son père. Comme lui, il commença son règne en cherchant Dieu, et en essayant d’être un bon roi. Il semble que Josaphat fut le genre d’homme toujours prêt à aider les autres, même s’ils n’étaient pas dignes de sa sympathie. Lorsque le méchant roi d’Israël, Achab, vint chercher de l’aide auprès de lui contre la Syrie qui s’était emparée d’une partie du territoire d’Israël, Josaphat compatit avec Achab et accepta de l’aider. Josaphat échappa de justesse à la mort au cours de la bataille, et le prophète de Dieu lui reprocha ensuite : « Doit-on secourir le méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l’Eternel ? » (2 Chroniques 19 :2).

Comment Josaphat réagit-il à cette correction ? Il passa les mois suivants à mieux organiser le gouvernement de la nation (2 Chroniques 19 :4-11). Nous pouvons voir son attitude dans les instructions qu’il donna aux juges : « Il établit des juges dans toutes les villes fortes du pays de Juda, dans chaque ville. Et il dit aux juges : Prenez garde à ce que vous ferez, car ce n’est pas pour les hommes que vous prononcerez des jugements ; c’est pour l’Eternel, qui sera près de vous quand vous les prononcerez. Maintenant, que la crainte de l’Eternel soit sur vous ; veillez sur vos actes, car il n’y a chez l’Eternel, notre Dieu, ni iniquité, ni égards pour l’apparence des personnes, ni acceptation de présents » (versets 5-7).

Le roi Josaphat fit des erreurs, comme nous tous, mais tout au long de sa vie, il eut l’humilité d’accepter la correction divine et de croître en conséquence. Plus tard, lorsque les Ammonites et les Moabites envahirent le pays, il proclama un jeûne et pria Dieu de les délivrer (2 Chroniques 20). Dieu entendit les supplications de Josaphat, et Il intervint.

Un cœur humble, comme celui de Josaphat, réagira positivement à la correction – et en tirera les leçons. Seuls un cœur et un esprit humbles constituent le terrain idéal pour croître spirituellement et pour porter du bon fruit spirituel.

L’importance d’aimer la vérité

Quelle valeur accordons-nous à la vérité ? Acceptons-nous la vérité, même si elle nous fait mal ? Il est facile de vouloir que les autres règlent leurs problèmes, mais sommes-nous prêts nous-mêmes à en faire autant avec les nôtres ? Les pharisiens, à l’époque de Jésus, critiquaient facilement ceux qui ne parvenaient pas à atteindre la justice divine. Ils étaient réputés pour leur attitude négative et critique envers les autres.

Cette attitude les amena à trouver des fautes chez Jésus de Nazareth, parce qu’Il passait du temps avec des gens pécheurs. « Pourquoi passe-t-Il Son temps avec des pécheurs ? », se demandaient-ils. Pensez-vous que les pharisiens considéraient leurs critiques comme un problème ? Nullement ! Ils croyaient que leur esprit négatif envers les autres était une preuve de leur zèle pour la vérité divine. Mais l’était-ce réellement ?

Nous ne témoignons pas notre zèle pour la vérité par la manière dont nous réagissons, lorsque les autres se font corriger pour leurs problèmes. Mais, c’est par la façon dont nous réagissons, lorsque nous sommes corrigés ! Il y a là une grande différence. Remarquez la réaction des pharisiens, lorsque Jésus utilisa les Ecritures pour les corriger : ils furent scandalisés (Matthieu 15 :12) ! Car, ils étaient prêts à laisser de côté les simples commandements de Dieu au profit de leurs propres traditions humaines. De nos jours, cela est encore vrai pour la plupart des gens.

Des années plus tard, lorsque l’apôtre Paul effectua son dernier voyage à Jérusalem, il s’arrêta pour une réunion avec les anciens d’Ephèse. Il leur rappela que, lorsqu’il était parmi eux, il ne leur avait rien caché en déclarant « tout le conseil de Dieu » (Actes 20 :27). L’apôtre Paul ne prenait pas à la légère la parole divine, et il ne « dilua » pas la vérité. Il enseigna sans crainte toute la vérité. Bien sûr, la parole divine est aiguë et tranchante (Hébreux 4 :12) – et la vérité peut être douloureuse, lorsque nous examinons honnêtement comment elle s’applique dans notre vie personnelle !

Vers la fin de sa vie, l’apôtre Paul révéla à Timothée ce qui arriverait dans les années à venir. Il exhorta Timothée à continuer à prêcher la parole, mais il l’avertit que beaucoup de personnes, censées faire partie de l’Eglise, ne tarderaient pas à s’en détourner. Lorsque la vérité s’avèrerait pénible et corrective, plusieurs préféreraient des fables, et rechercheraient des ministres qui s’occuperont d’eux, en leur disant ce qu’ils voudront entendre (2 Timothée 4 :2-4).

Evidement, ceux qui rejettent une correction, parfois pénible, cessent de croître spirituellement. Si nous voulons croître et porter du fruit spirituel, nous devons apprendre à aimer la vérité plus que notre propre voie. Les chefs religieux, à l’époque de Jésus, aimaient tellement leur façon de vivre qu’ils refusaient d’accepter toute correction, même de la part du Fils de Dieu. Pensez-y ! Au début du ministère de Jésus, Nicodème vint Le voir en privé, et il reconnut : « Nous [pharisiens et autres chefs religieux] savons que tu es un docteur venu de Dieu » (Jean 3 :1-2). Mais, alors que beaucoup, comme Nicodème, admettaient dans leur for intérieur que Jésus était le Messager de Dieu, ils refusèrent de tenir compte de Ses avertissements et de Ses remontrances. C’est pourquoi, voyant qu’ils n’aimaient pas la vérité, Jésus, à la fin de Son ministère, les mit en garde : « C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits » (Matthieu 21 :43).

Les prophéties des temps de la fin révèlent que, dans un futur proche, le faux prophète séduira beaucoup de gens – même lorsque les deux témoins proclameront la vérité divine, et opèreront de grands miracles à Jérusalem – parce qu’ils n’auront pas un véritable amour de la vérité (2 Thessaloniciens 2 : 10). Si nous souhaitons croître spirituellement, nous devons avoir un amour profond pour la vérité.

Porter du fruit spirituel

Ni vous ni moi, nous n’avons le pouvoir de produire du fruit spirituel. Nous ne pouvons pas, de par nous-mêmes, avoir plus de foi ou plus d’amour divin ; c’est le fruit que produit le Saint-Esprit de Dieu dans notre vie. Dieu est Celui qui fait croître (1 Corinthiens 3 :6), ou qui provoque la croissance. Beaucoup de personnes semblent posséder, jusqu’à un certain point, certaines caractéristiques que Galates 5 appelle fruit de l’Esprit. Mais ce n’est pas ce genre de dispositions naturelles dont la Bible parle ; la Bible décrit un changement évident de notre caractère – une nouvelle nature que Dieu produit en nous, par le Saint-Esprit qui demeure en nous après notre conversion.

Galates 5 :22-23, décrit neuf types différents de fruit spirituel. Dieu veut que nous portions du fruit ; Il est glorifié lorsque nous produisons beaucoup de fruit. Ce fruit est le résultat de l’œuvre du Saint-Esprit dans un cœur et un esprit réceptifs. Un tel cœur est humble, et il a un profond amour pour la vérité.

Quel fruit doit-on produire ? Il ne s’agit pas, tout simplement, de posséder une série de caractéristiques naturelles et humaines ; il s’agit de quelque chose de beaucoup plus profond que cela.

L’amour est le premier fruit mentionné. Il est naturel d’aimer ceux qui sont bons envers nous, et qui nous aiment. Il est naturel aussi d’éprouver du ressentiment (ou même de la haine) envers ceux qui sont blessants et méchants avec nous, et envers ceux que nous aimons. Le véritable amour ne s’exprime pas par des mots et des platitudes, mais par nos actions – par la façon dont nous traitons les autres.

La joie est le deuxième fruit mentionné – et elle va bien au-delà d’une joie ou d’une grande émotion passagères. L’apôtre Paul déclara que nos souffrances actuelles ne sauraient être comparées à la gloire à venir, qui sera révélée pour nous (Romains 8 :18). La joie véritable est intérieure ; elle est fondée sur une espérance vivante et bien réelle pour nous.

La paix – le troisième fruit mentionné – est produite par le Saint-Esprit ; la paix n’est pas générée par des conditions favorables. C’est une paix intérieure, parce que nous acceptons et nous reconnaissons que notre vie est entre les mains de Dieu. Si nous Lui soumettons véritablement notre vie, nous connaîtrons la paix, sans nous soucier des hauts et des bas que nous rencontrerons, et qui sont temporaires. Dans Philippiens 4, l’apôtre Paul écrit qu’il a appris la paix et la satisfaction – des caractéristiques qu’il ne possédait pas naturellement (voir Actes 9 :1-2). La paix spirituelle n’existe que dans un cœur soumis et reconnaissant.

Ensuite viennent la patience [ou la longanimité], la bonté et la bienveillance. Certains individus, à cause de leur expérience et de leur tempérament, semblent être d’une nature plus patiente et plus aimable que d’autres. Les Ecritures, cependant, parlent de quelque chose de beaucoup plus profond que ces qualités naturelles. La qualité spirituelle de la patience exige d’attendre que Dieu agisse, et elle ne devrait pas être confondue avec l’apathie ou l’indifférence. Parce qu’ils savent que Dieu est réel, et que Ses promesses sont réelles ; ceux qui sont patients sont prêts à attendre Son intervention. Celui dont le cœur est humble, et profondément attaché à la vérité, recherchera dans les Ecritures des exemples de patience, de bonté et de bienveillance, et demandera à Dieu de changer ses tendances naturelles et humaines, afin de devenir davantage comme Lui.

La présence de la foi, de la douceur et de la maîtrise de soi dans notre vie est une évidence supplémentaire que le Saint-Esprit œuvre en nous et porte du fruit. Ces qualités découlent de Dieu et de notre relation avec Lui. La foi – la fidélité à Dieu – signifie que nous prendrons au sérieux tous nos engagements dans la vie. La qualité spirituelle de la douceur est issue de notre volonté de confier à Dieu le soin de combattre pour nous. Une vie de maîtrise de soi, ou de tempérance, est l’opposée d’une vie gouvernée par la luxure, la convoitise et la cupidité. Puisque les Ecritures nous disent que la cupidité est une idolâtrie (Colossiens 3 :5), la fidélité à notre Créateur requiert que nous menions une vie qui ne soit ni incontrôlable ni remplie d’excès.

Si nous examinons les fruits que nous portons dans notre vie, nous devons pouvoir reconnaître la part divine dans ce processus. Nous ne pouvons pas produire du fruit spirituel, ni le faire croître, développer ou mûrir par notre propre volonté. Nous devons, cependant, comprendre à quel point Dieu prend plaisir à voir les fruits abondants dans notre vie. Il n’est, en aucune façon, indifférent. Nous n’avons pas besoin de nous demander si Dieu est réellement intéressé. Dieu est comme un jardinier passionné, et vous êtes Son jardin ! Il prend un immense plaisir en voyant de bon fruit spirituel venir à maturité, dans votre vie !

C’est Dieu qui fait germer la semence spirituelle dans notre vie, mais notre cœur et notre esprit sont le sol dans lequel cette semence doit prendre racine et croître. Lui offrons-nous un terrain fertile ? Notre cœur et notre esprit sont-ils vraiment humbles, sommes-nous ouverts et réceptifs à la correction divine, et sommes-nous reconnaissants pour Sa participation ? Aimons-nous véritablement Sa vérité plus que toute autre chose ? Si tel est le cas, nous chercherons dans les Ecritures, afin de comprendre plus profondément les qualités spirituelles que Dieu désire voir en nous. Nous Lui demanderons continuellement de nous transformer par l’œuvre de renouvellement du Saint-Esprit – et de Le glorifier en portant plus de fruit spirituel dans notre vie.