Année 2005   Archives Afficher en grands caractères

Spectateur ou participant ?

par Henry Cooper

Tous les quatre ans, depuis 1896 (interrompu seulement par les Deux Guerres mondiales), les meilleurs athlètes mondiaux se réunissent pour participer à un spectacle quadriennal, connu sous le nom moderne des Jeux Olympiques. Des milliers de participants s’efforcent de se surpasser sous la devise olympique « citius, altius, fortius » (“plus vite, plus haut, plus fort”), sous les acclamations d’un immense public dans le stade, et, actuellement, d’un public encore plus grand devant la télévision (estimé à quatre milliards pour 2004). Ce spectacle universel révèle les meilleurs efforts des participants – et de nombreux jugements, positifs et négatifs, de la part des spectateurs.

Quelles leçons pouvons-nous tirer de cette manifestation sportive de deux semaines, qui captive autant l’intérêt mondial ? Tout d’abord, les spectateurs et les participants jouent des rôles différents – et cet événement ne pourrait exister sans participants. Comme nous allons le voir, c’est une leçon vitale pour nous autres chrétiens.

Combien de fois avons-nous vu qu’un spectateur est plus enclin à critiquer et à condamner que celui qui participe ? Un athlète olympique, qui fait une petite erreur, sera souvent l’objet de sifflets hostiles et autres manifestations de désapprobation de la foule des spectateurs. Tous les succès d’un athlète, et ses compétences qu’il a fait valoir au début de sa carrière, peuvent rapidement tomber dans l’oubli, simplement parce qu’il a commis une grave erreur. L’arène est impitoyable.

Nous aussi, en tant que chrétiens, nous éprouvons de nombreuses difficultés, déceptions et échecs, lorsque nous nous efforçons de faire aboutir nos efforts pour mener une vie selon Dieu. Nous voyons nos frères et sœurs rencontrer les mêmes épreuves. Les critiquons-nous de la même façon, dont un athlète qui a trébuché lors d’une épreuve, peut se voir critiquer ? Ou, nous souvenons-nous de ce que nous avons ressenti lorsque nous avons trébuché, et bénéficié de l’amour, du soutien et des encouragements de ceux qui ont suivi le même parcours que nous ?

A la différence de ceux qui, de par le monde, peuvent nous critiquer, nous savons que la détermination est nécessaire pour vaincre et pour croître. Comment pouvons-nous donc nous permettre de condamner et de critiquer les fautes et les faiblesses des autres ? Souvenez-vous de la grande illustration de Jésus, au sujet de celui qui voit la paille dans l’œil de son frère, alors qu’il ignore la poutre qu’il a dans le sien (Matthieu 7 :1-5). L’apôtre Paul, qui a connu de pénibles persécutions dans son ministère, et qui a vaillamment soutenu le rôle d’un participant, donna aussi un avertissement aux spectateurs qui auraient tendance à juger (Romains 2 :1-11).

Un participant est capable d’être un enseignant nettement supérieur à un spectateur. Tous les enseignants doivent maîtriser leur discipline avant de pouvoir l’enseigner avec efficacité. Il n’y a pas de meilleure méthode pour maîtriser une discipline que d’être « sur le terrain » – en participant. Acquérir simplement des connaissances académiques dans un domaine n’est pas une solution de substitution. Un enseignant ne peut transmettre la passion et la force interne, pour tendre vers la réussite, s’il n’a été lui-même un participant. Dans le Royaume de Dieu, nous – les participants d’aujourd’hui – serons les enseignants et les dirigeants de demain pour rééduquer le monde (Esaïe 30 :20-21 ; Apocalypse 20 :6). Les sacrificateurs sont des enseignants (Lévitique 10 :8, 11 ; Ezéchiel 44 :23). En tant que notre Intercesseur et notre Juge, Jésus-Christ, notre Souverain Sacrificateur, apporte dans Son ministère Son expérience – Sa participation – lorsqu’Il était dans la chair (Hébreux 4 :14-16).

Un participant croît en stature et en puissance à mesure qu’il s’entraîne et qu’il s’exerce. Nous pouvons nous surpasser – et même établir de nouveaux records – en nous imposant une discipline quotidienne, et en visant un but élevé. L’apôtre Paul compare nos efforts, pour croître spirituellement, à ceux d’un athlète qui donne le meilleur de lui-même (1 Corinthiens 9 :24-27). La parabole des mines (Luc 19) nous dit que ceux qui ne font pas fructifier leurs biens (comme des participants), mais qui mènent une vie passive (comme spectateurs), ne peuvent pas espérer réussir. Les Ecritures rapportent que Dieu veut que Sa Famille soit composée de vainqueurs (Apocalypse 2 :7, 11, 17, 26 ; 3 :5, 12, 21). Jésus nous demande de nous efforcer d’entrer par la porte étroite (Matthieu 7 :13-14), et non pas de regarder simplement les autres y passer. Beaucoup parmi ceux qui s’imaginent avoir « atteint le but » – qui pensent avoir bien agi – seront stupéfaits de se voir refuser l’entrée du Royaume de Dieu (Luc 13 :25-28).

Nos paroles doivent être soutenues par nos actes. Le témoignage et l’avis d’un participant a beaucoup plus de poids et de crédibilité que celui d’un simple spectateur.Les auteurs et les conférenciers connaissent bien la valeur de pouvoir rapporter des exemples de la vie réelle et des événements historiques, par rapport à de simples théories. Les voyageurs, qui ont visité des lieux lointains et exotiques, tiendront leur auditoire beaucoup plus captivé avec des récits et des photographies de leur expérience, que celui qui aura obtenu les informations de seconde main. Les héros et héroïnes du « chapitre de la foi », dans la Bible – Hébreux 11 – seront capables d’être puissamment convainquants sur les points liés à l’expérience, lors du futur règne millénaire du Christ. La façon d’agir de l’apôtre Paul, lorsqu’il prêchait, était d’adapter son discours à son auditoire (1 Corinthiens 9 :19-23), sachant que, selon toute probabilité, il avait fait l’expérience des mêmes épreuves et eu les mêmes problèmes.

Comme l’apôtre Paul, nous pouvons tous considérer nos expériences personnelles comme des exemples que nous pouvons utiliser ensuite, lorsque des gens viendront chercher des conseils et des avis auprès de nous, nous pourrons en parler avec conviction et crédibilité.

Rappelez-vous que nos actions et notre conduite sont silencieusement observées et relevées par beaucoup plus de gens que nous ne le pensons. L’homme qui a l’habitude de gérer ses affaires, avec honnêteté et intégrité, sera récompensé par le bon développement de son entreprise, et il montrera la voie à ceux qui ont des yeux pour voir. Le roi Salomon a beaucoup à dire à ce sujet (Proverbe 11). La femme qui agit avec bienséance et féminité est considérée avec la plus haute estime par celui qui sait discerner, comme cela est souligné dans l’exemple de la « femme de Proverbe 31 ». Le jeune qui accorde de l’importance à mener une vie chaste et à avoir une bonne conduite se prépare un avenir meilleur. C’est ce que confirme l’auteur du livre d’Ecclésiaste (Ecclésiaste 12 :1-2).

Beaucoup trop souvent, les gens acquiescent de la tête ces valeurs, mais ils font des compromis dans leur conduite personnelle – ou ils n’en tiennent pas compte, lorsqu’ils risquent de se rendre impopulaires et de souffrir d’un handicap matériel. « Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais », est malheureusement trop souvent la devise de beaucoup de personnes dans la société. Nous serons des serviteurs utiles de Dieu et du Christ, dans le Monde de Demain, et des témoins efficaces de la vérité aujourd’hui, seulement si nous sommes passés par le « four épurateur », et que nous avons fait ce que notre Sauveur nous demande de faire. Nous sommes en train d’être spirituellement purifiés, maintenant, si nous sommes résolus à participer dans la justice.

Le maréchal anglais, Bernard Montgomery, qui s’est rendu célèbre pendant la Deuxième Guerre mondiale, était un chef réputé car, tout ce qu’il demandait à ses troupes, il était prêt à le faire lui-même – ou il l’avait déjà fait. En retour, ses soldats lui vouaient une remarquable loyauté. Un jour, alors qu’il passait en revue des vétérans décorés, il s’informa comment chacun d’eux avait mérité les médailles qu’il portait sur son uniforme. Arrivé au dernier homme, Montgomery expliqua qu’il avait aussi obtenu toutes les décorations portées par les autres, sauf un seul insigne porté par le vétéran qui était devant lui.

En tant que chrétien, nous ne pouvons pas participer aux guerres de ce monde. Nous menons une guerre spirituelle. Mais nous pouvons apprendre une leçon par l’exemple de Montgomery ; il comprenait l’importance d’être un participant, et pas un simple spectateur. De nombreux autres généraux n’ont pas réussi à stimuler leurs armées pour les mener vers la victoire – et les résultats ont été des troupes démoralisées et une défaite humiliante. A cause de leur statut social et de leur position sûre derrière les lignes de front, ils n’ont pas su gagner le cœur et la loyauté de ceux qui étaient sous leur commandement, ils n’ont pas connu la détresse et le danger du combat. Un chef ne peut pas stimuler ses partisans ni les motiver simplement par des paroles et des théories – il doit aussi être quelqu’un qui agit (Jacques 1 :22-27).

En tant que chrétien, comment pouvons-nous tenir le rôle d’un participant, et pas celui d’un simple spectateur ? Dans notre vie quotidienne, nous sommes confrontés à d’innombrables situations où nous pouvons aider les autres. Nous pouvons encourager ceux qui sont accablés en leur consacrant un peu de temps. Nous pouvons leur apporter une petite aide, avec prévenance, en nous informant comment ils vont. Nous pouvons prier pour nos frères et sœurs qui sont dans les épreuves et dans des situations critiques. Nous pouvons faire preuve de compassion à l’égard des gens issus de milieux sociaux différents, surtout si nous avons vécu des expériences similaires. Nous pouvons être à l’écoute de ceux que la société ignore. Nous pouvons nous informer du bien-être des gens et leur envoyer des messages. Nous pouvons apporter notre soutien par notre présence. Une telle participation dans la vie des gens peut faire toute la différence. Jésus a dit que, lorsque nous faisons ces petites choses, c’est comme si nous les faisions à Lui-même (Matthieu 25 :35-40). Quelle valeur accorde-t-Il à ces petites choses ? Inversement, et sérieusement, Jésus a dit que si nous négligeons ces choses (en n’y participant pas), c’est à Lui que nous ne les avons pas faites (verset 45).

Soyons donc sûrs d’être, chaque jour, impliqués dans les affaires journalières, utiles, là où nous pouvons faire une différence. En agissant ainsi, nous nous entraînons efficacement sur la façon de se comporter, face aux défis de la vie, dans une perspective divine, nous nous équiperons et nous nous préparerons à jouer un rôle utile dans le Royaume à venir !