Un aperçu des prophètes
Quand avez-vous lu pour la dernière fois le livre de Nahum dans l’Ancien Testament ? Et Jérémie, Ézéchiel, Abdias ? Si vous vous servez de la même Bible depuis un certain temps, certaines sections sont-elles davantage usées que d’autres ? Dans la Bible que j’utilise depuis plusieurs années, le Nouveau Testament est plus usé que l’Ancien. C’est normal, car nous lisons certaines sections de la Bible plus que d’autres. Comme le rapporte le Nouveau Testament, même Jésus et les apôtres citèrent certains livres de l’Ancien Testament plus que d’autres.
Pour beaucoup d’entre nous, certains livres prophétiques font partie de ceux que nous lisons le moins souvent. Ce n’est peut-être pas vrai pour tout le monde, mais pour la majorité, des livres comme les Proverbes, les Évangiles et les épîtres du Nouveau Testament sont naturellement plus faciles à lire, à comprendre et à utiliser pour en tirer des leçons personnelles. C’est particulièrement vrai en comparaison avec les écrits de certains prophètes, tels que Nahum, Abdias et Habakuk.
Bien entendu, Jésus a dit que nous devons vivre de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Le but de cet article est de présenter un aperçu des prophètes, notamment ceux qui sont qualifiés de prophètes majeurs et mineurs, en donnant quelques informations de base et le contexte, puis en expliquant quatre thèmes majeurs présents dans ces livres.
Les prophètes majeurs sont Ésaïe, Jérémie et Ézéchiel. Les douze prophètes mineurs sont Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. Dieu inspira des hommes pour écrire ces 15 livres percutants et inspirants lus par des dizaines de générations depuis plus de 2500 ans.
Pourquoi les prophètes sont-ils importants ?
Ces livres constituent une grande partie de la Bible, les prophètes majeurs représentant environ 15% de la Bible. Après les Psaumes, les écrits des prophètes majeurs sont les deuxième, troisième et quatrième livres les plus longs dans la Bible. Si nous y ajoutons les prophètes mineurs, ils représentent près de 20% (un cinquième) de la Bible. Ce n’est pas négligeable !
Une autre raison pour laquelle les prophètes sont importants est que de nombreux serviteurs de Dieu dans l’Ancien Testament étaient des prophètes, comme Abraham, Moïse, Samuel, Élie et ceux qui écrivirent les livres dont nous parlons dans cet article. Dieu utilisa ces hommes non seulement pour écrire une partie des Saintes Écritures, mais aussi pour poser les fondations de Son plan : « Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire » (Éphésiens 2 :19-20).
Les écrits des prophètes contiennent également de nombreuses leçons, prophéties et parallèles pertinents pour les individus et les nations d’aujourd’hui, en particulier les nations israélites.
Où se situent les prophètes dans l’Histoire ?
Un prophète est un individu appelé par Dieu d’une manière spéciale et chargé d’une mission auprès d’une personne, d’un groupe de personnes ou d’une nation spécifique. Dieu donnait souvent aux prophètes des visions et d’autres révélations, ainsi que la capacité d’accomplir des miracles et des signes spectaculaires. Ils avaient une relation très étroite avec Dieu et parlaient directement en Son nom, comme le dit Jérémie 1 :9 : « Puis l’Éternel étendit sa main, et toucha ma bouche ; et l’Éternel me dit : Voici, je mets mes paroles dans ta bouche. »
Comme pour une grande partie de la Bible, le contexte historique est très important pour comprendre pleinement les messages des prophètes. D’autres éléments sont également importants, comme l’identité des destinataires des messages des prophètes.
Après avoir quitté l’Égypte et erré pendant 40 ans dans le désert, Israël entra en Terre promise vers 1400 av. J.-C. Ensuite, la période des juges dura quelques siècles, suivie des règnes de Saül, David et Salomon, qui furent rois approximativement entre 1050 et 930 av. J.-C. La nation d’Israël atteignit son apogée sous le règne de Salomon, puis elle commença à décliner en raison de l’augmentation des péchés. Vers 930 av. J.-C., elle se divisa en deux : le royaume du Nord (appelé Israël) et le royaume du Sud (appelé Juda).
Les prophètes majeurs et mineurs apparurent pendant le déclin spirituel d’Israël et de Juda, un à deux siècles après la division du royaume. D’une manière générale, ils écrivirent leurs livres sur une période d’environ quatre siècles : de 800 à 400 av. J.-C. Cette période relativement courte vit de nombreux prophètes prêcher, avertir et écrire avec force. Alors que les peuples d’Israël et de Juda s’enfonçaient de plus en plus dans le péché, Dieu leur envoyait de nombreux avertissements pour qu’ils se détournent de leurs comportements impies.
Voici approximativement les époques (av. J.-C.) auxquelles chacun de ces prophètes a vécu :
- 850-750 : Joël
- 800-700 : Osée, Jonas, Michée, Amos
- 750-650 : Ésaïe
- 700-600 : Nahum
- 650-550 : Jérémie, Abdias, Habakuk, Sophonie
- 625-525 : Ézéchiel
- 575-475 : Aggée, Zacharie
- 500-400 : Malachie
Les dates pour Joël, Abdias, Nahum et Habakuk sont incertaines car leurs écrits ne contiennent pas de marqueurs temporels clairs.
En plus de connaître l’époque à laquelle ils vécurent, il est également utile d’avoir à l’esprit certains grands événements contemporains. Par exemple, pour comprendre le 20ème siècle, il est essentiel de connaître des événements tels que la Première et la Deuxième Guerre mondiale (respectivement 1914-1918 et 1939-1945), la création de l’État d’Israël en 1948, la réunification de l’Allemagne en 1990 ou la chute de l’Union soviétique en 1991.
De nombreux événements qui changèrent le monde eurent lieu pendant la vie des prophètes. En 721 av. J.-C., l’Empire assyrien conquit la capitale d’Israël, Samarie, et commença à déporter les Israélites vers le Nord. Cela marque la fin de l’ancienne nation d’Israël, bibliquement et historiquement, les dix tribus du Nord étant « perdues » jusqu’aux « derniers jours ». En 612 av. J.-C., l’Empire assyrien s’effondra lorsque sa capitale Ninive fut conquise par une coalition comprenant des Babyloniens, des Perses, des Mèdes et des Scythes.
Vint ensuite la période dite de « l’exil babylonien », majoritairement entre 604 et 539 av. J.-C., période pendant laquelle de nombreux Juifs furent envoyés en exil à Babylone par vagues successives. Un des événements majeurs de cette époque eu lieu en 586 av. J.-C., lorsque l’Empire babylonien de Nebucadnetsar conquit la Judée et détruisit Jérusalem. Le magnifique temple de Salomon (le “premier temple”), construit vers 950 av. J.-C., fut incendié à cette occasion. En 539 av. J.-C., l’Empire babylonien tomba aux mains de l’Empire perse dirigé par Cyrus le Grand. C’est le début de la période dite « postexilique », suivant immédiatement l’exil des Juifs à Babylone. En 516 av. J.-C., le second temple fut achevé par les Juifs après leur retour d’exil de Babylone.
Plusieurs empires jouèrent un rôle prépondérant à cette époque. L’Empire assyrien domina de 912 à 612 av. J.-C. L’Empire babylonien (la tête d’or dans le songe de Nebucadnetsar de Daniel 2) régna de 625 à 539 av. J.-C., suivi de l’Empire médo-perse qui occupa le devant de la scène de 558 à 330 av. J.-C. Pour comprendre l’ampleur de ces événements historiques au cours de la vie des prophètes, imaginez l’impact que représenterait aujourd’hui la chute de Berlin, de Pékin, de Moscou ou de Washington. N’hésitez pas à consulter nos brochures Les États-Unis et la Grande-Bretagne selon la prophétie et Le Moyen-Orient selon la prophétie qui couvrent ces dates et ces événements en détail.
Dieu inspira souvent aux prophètes des avertissements et des prédictions qui précédèrent la chute des villes et des nations les plus importantes de leur époque. Ces dates, ces événements et le contexte historique général sont utiles à la lecture des prophètes, car leurs messages sont transmis dans le contexte de personnes, d’événements, de villes, de dates et d’empires réels.
Maintenant que nous avons en tête quelques informations de base et le contexte historique, examinons quatre thèmes majeurs chez les prophètes. Ce ne sont pas les seuls, mais ils sont parmi les plus importants.
Premier thème : Dieu est en charge
M. Richard Ames nous rappelait souvent qu’une des vérités les plus fondamentales de la vie peut être résumée ainsi : « Dieu règne en maître. » Cela signifie que Dieu contrôle tout, des électrons aux galaxies, en passant par les nations et leurs dirigeants, le climat et les vies individuelles, du nouveau-né au dirigeant le plus puissant de la planète.
Dans les prophètes, de nombreux exemples illustrent ce point avec force. Parfois, Dieu l’affirme directement, comme lorsque nous lisons : « Souvenez-vous de ce qui s’est passé dès les temps anciens ; car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre, je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli ; je dis : Mes arrêts subsisteront, et j’exécuterai toute ma volonté » (Ésaïe 46 :9-10).
Ailleurs, Dieu montre comment Il utilisa des nations et leurs dirigeants : « Ha ! l’Assyrie, verge de ma colère ! Et le bâton qui est dans leur main, c’est mon indignation ! […] La cognée se glorifiera-t-elle contre celui qui s’en sert ? La scie s’élèvera-t-elle contre celui qui la manie ? Comme si la verge faisait mouvoir ceux qui la lèvent, comme si le bâton levait celui qui n’est pas du bois ! » (Ésaïe 10 :5, 15, Darby). Dieu utilisa l’Assyrie comme un outil, tout comme un artisan utiliserait une hache ou une scie. De même, Dieu utilise aujourd’hui les nations, même les plus puissantes, pour accomplir Son plan ultime pour chaque être humain.
Dieu ne se contenta pas d’utiliser des nations et des empires pour guider l’Histoire ; Il guida souvent des individus de très près, comme les rois Cyrus de Perse (Ésaïe 45 :1) et Nebucadnetsar de Babylone (Jérémie 25 :9), ou les prophètes Jérémie (Jérémie 1 :5), Osée (Osée 1 :1-9) et Jonas (Jonas 1 :1-2).
Deuxième thème : Dieu abhorre le péché
Dieu a horreur du péché qui, en l’absence de repentance du peuple, entraîne Sa colère et Son jugement. Il s’agit d’un thème récurrent dans la Bible, un thème dont les prophètes parlèrent fréquemment et avec force. Au fil des pages, les écrits des prophètes décrivent le grand mécontentement de Dieu face au péché – souvent commis par Son peuple en Israël et en Juda, mais aussi par des nations comme l’Assyrie (dans Nahum et Jonas) et Édom (dans Abdias). Les prophètes décrivirent le châtiment qui s’abattrait sur le peuple s’il ne se repentait pas.
Notez ces références à l’iniquité, à la méchanceté, au mal, aux abominations et au péché : « Malheur à celui qui bâtit une ville avec le sang, qui fonde une ville avec l’iniquité ! » (Habakuk 2 :12) ; « Vous avez cultivé le mal, moissonné l’iniquité, mangé le fruit du mensonge ; car tu as eu confiance dans ta voie, dans le nombre de tes vaillants hommes » (Osée 10 :13) ; « Purifie ton cœur du mal, Jérusalem, afin que tu sois sauvée ! Jusqu’à quand garderas-tu dans ton cœur tes pensées iniques ? » (Jérémie 4 :14) ; « Si le juste se détourne de sa justice et commet l’iniquité, s’il imite toutes les abominations du méchant, vivra-t-il ? Toute sa justice sera oubliée, parce qu’il s’est livré à l’iniquité et au péché ; à cause de cela, il mourra » (Ézéchiel 18 :24).
Tout en mettant en garde contre le péché, les prophètes décrivirent aussi les répercussions liées à l’absence de repentir. Amos 3 :13-15 est un exemple de la description par les prophètes de la punition à venir de Dieu pour les péchés : « Écoutez, et déclarez ceci à la maison de Jacob ! dit le Seigneur, l’Éternel, le Dieu des armées. Le jour où je punirai Israël pour ses transgressions […] je renverserai les maisons d’hiver et les maisons d’été ; les palais d’ivoire périront, les maisons des grands disparaîtront, dit l’Éternel. »
Nahum 3 :3-7 fait partie du message adressé par Dieu à la capitale de l’Assyrie, Ninive, annonçant qu’un des empires dominants de l’époque serait bientôt complètement détruit à cause des péchés du peuple :
« Les cavaliers s’élancent, l’épée étincelle, la lance brille… une multitude de blessés !… une foule de cadavres !… des morts innombrables !… on tombe sur les morts !… C’est à cause des nombreuses prostitutions de la prostituée, pleine d’attraits, habile enchanteresse, qui vendait les nations par ses prostitutions et les peuples par ses enchantements. Voici, j’en veux à toi, dit l’Éternel des armées, je relèverai tes pans jusque sur ton visage, je montrerai ta nudité aux nations, et ta honte aux royaumes. Je jetterai sur toi des impuretés, je t’avilirai, et je te donnerai en spectacle. Tous ceux qui te verront fuiront loin de toi, et l’on dira : Ninive est détruite ! »
Comme le montrent ces exemples, les prophètes ont proclamé à de nombreux peuples de leur époque de se repentir de leur méchanceté, de peur que les graves conséquences de leurs péchés ne s’abattent sur eux. C’est un des messages les plus puissants et les plus essentiels des prophètes que les nations d’aujourd’hui, en particulier les nations israélites modernes, devraient lire attentivement et dont elles devraient s’inspirer, car elles suivent la même voie.
Troisième thème : Dieu désire l’obéissance
Les prophètes décrivirent le péché comme étant la source du problème, puis ils donnèrent la solution : la repentance et l’obéissance durable à Dieu.
Notez ce message de Dieu transmis par le prophète Ézéchiel : « C’est pourquoi je vous jugerai chacun selon ses voies […] Revenez et détournez-vous de toutes vos transgressions, afin que l’iniquité ne cause pas votre ruine […] Ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite [qu’il se repente] et qu’il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? » (Ézéchiel 18 :30 ; 33 :11).
Un autre exemple fut donné par le prophète Jonas. Ce dernier fut appelé par Dieu à prêcher un puissant message de repentance à Ninive. Comme nous l’avons déjà mentionné, Ninive était la capitale de l’Empire probablement le plus puissant de la Terre à cette époque. Il s’agissait d’une mission équivalente à demander à un prophète d’aller prêcher la repentance à Berlin en 1940 !
Dieu dit à Jonas : « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle ! car sa méchanceté est montée jusqu’à moi » (Jonas 1 :2). Étonnamment, il s’agit d’un des rares exemples où une ville entière a répondu à l’avertissement d’un prophète par un repentir sincère, évitant ainsi la colère de Dieu. « Les gens de Ninive crurent à Dieu, ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu’aux plus petits […] Dieu vit qu’ils agissaient ainsi et qu’ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu’il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas » (Jonas 3 :5, 10).
La suite de l’histoire n’est pas si positive pour l’Assyrie et sa capitale Ninive. Le repentir n’a pas duré et, quelques décennies plus tard, Nahum prédit la destruction de Ninive et la chute de l’Assyrie, qui tomba finalement en 612 av. J.-C.
Israël et Juda ne répondirent pas aux messages répétés d’avertissement et de repentance que Dieu leur envoyait par l’intermédiaire de Ses prophètes. « Va maintenant, écris ces choses devant eux sur une table, et grave-les dans un livre, afin qu’elles subsistent dans les temps à venir, éternellement et à perpétuité. Car c’est un peuple rebelle, ce sont des enfants menteurs, des enfants qui ne veulent point écouter la loi de l’Éternel, qui disent aux voyants : Ne voyez pas ! et aux prophètes : Ne nous prophétisez pas des vérités, dites-nous des choses flatteuses, prophétisez des chimères ! » (Ésaïe 30 :8-10). Puisqu’Israël et Juda n’écoutèrent pas les messages des prophètes, ils endurèrent le châtiment de Dieu et furent conquis par leurs ennemis, sans jamais atteindre leur potentiel ni recevoir les nombreuses bénédictions qu’Il leur aurait accordées s’ils Lui avaient sincèrement obéi (Deutéronome 28 :1-14).
Malheureusement, les nations israélites modernes commettent les mêmes erreurs et les résultats seront encore plus désastreux que pour l’ancien Israël (Jérémie 30 :7).
Quatrième thème : Une magnifique espérance en ligne de mire
Les prophètes annoncent beaucoup de « mauvaises nouvelles ». La plupart de leurs messages avertissent les gens – en particulier Israël et Juda – des conséquences bien réelles et très graves s’ils continuent dans la voie du péché. Cependant, entre les nombreux avertissements terribles des prophètes, ils prophétisèrent aussi une espérance magnifique et glorieuse qui viendrait à différentes étapes du plan de Dieu, en particulier à la fin des temps. Le Manuel biblique d’Eerdman mentionne qu’un des éléments clés des messages des prophètes est un « mélange de jugement et d’espérance ».[1] De nombreux articles pourraient couvrir les différents aspects de l’espérance décrite par les prophètes, mais en voici brièvement quelques-uns.
Les prophètes annoncèrent l’espérance magnifique de la venue de Jésus-Christ en tant que Sauveur du monde. L’Ancien Testament contient plus de 300 prophéties à propos de Son avènement et beaucoup d’entre elles se trouvent dans les récits des prophètes qui écrivirent plusieurs siècles avant la naissance physique de Jésus de Nazareth. Cependant, Celui-ci était bien vivant, mais à l’état spirituel, à l’époque des prophètes et c’est Lui qui les inspira à écrire sur Son propre avenir dans la chair (cf. Luc 24 :27 ; Jean 1 :1-3, 14 ; 5 :46 ; 8 :58).
Environ 700 ans avant la naissance de Jésus, Ésaïe prophétisa qu’Il naîtrait d’une vierge, qu’Il serait appelé Emmanuel (“Dieu avec nous”), qu’Il vivrait en Galilée, qu’Il apporterait la lumière au monde, qu’Il souffrirait énormément, qu’Il serait meurtri pour permettre notre guérison et qu’Il mourrait pour les péchés de beaucoup (Ésaïe 7 :14 ; 9 :1-2 ; 53 :1-12). Environ 200 ans après Ésaïe, le Logos inspira le prophète Zacharie à prédire qu’Il serait trahi pour 30 pièces d’argent, qu’Il entrerait à Jérusalem sur un âne et qu’Il serait transpercé au côté (Zacharie 11 :12-13 ; 9 :9 ; 12 :10). Des dizaines d’autres exemples pourraient être mentionnés, dont les prophéties de Michée concernant la naissance de Jésus à Bethléem (Michée 5 :1), celles d’Osée sur son séjour en Égypte (Osée 11 :1) et celles de Jonas sur les trois jours et les trois nuits qu’Il passerait dans le tombeau (Jonas 2 :1 ; Matthieu 12 :39-40).
Un autre aspect de l’espérance annoncée par les prophètes était la restauration glorieuse qui aura lieu lorsque Jésus-Christ établira le Royaume de Dieu pour régner sur la Terre pendant ce que nous appelons le « Millénium ». Comme vous l’avez peut-être remarqué, nous lisons souvent de nombreux passages des prophètes pendant la Fête des Tabernacles, comme la description faite par Michée de toutes les nations qui montent à Jérusalem pour être enseignées par Dieu, qui transforment leurs armes en outils agricoles et qui s’assoient sous leur propre figuier (Michée 4 :1-4). Nous trouvons d’autres prophéties importantes sur le Millénium dans Zacharie 14 :16-19 et Ésaïe 2 :2-4 ; 35 :1-10.
Ésaïe fut inspiré à consigner de belles descriptions vivantes de la grande restauration qui aura lieu sur la Terre lorsque le Christ établira le Royaume de Dieu. Ésaïe 9 :5-6 est une des plus inspirantes d’entre elles :
« Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Donner à l’empire de l’accroissement, et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l’affermir et le soutenir par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours : voilà ce que fera le zèle de l’Éternel des armées. »
Ou comme l’a traduit Darby : « À l’accroissement de son empire, et à la paix, il n’y aura pas de fin… »
Quelques siècles plus tard, Jésus-Christ poursuivit ce merveilleux message d’espoir, qu’Il prêcha de ville en ville, déclarant avec passion la venue du Royaume de Dieu (Matthieu 6 :33 ; Marc 1 :14 ; Luc 4 :43). Il est intéressant de noter qu’Ésaïe, Malachie et d’autres prophétisèrent également que le Christ viendrait en tant que messager ou porteur de bonnes nouvelles (Ésaïe 61 :1 ; Malachie 3 :1).
Parmi les nombreux aspects liés à l’espérance, en voici un que les prophètes « virent » longtemps à l’avance sous l’inspiration divine : la résurrection des morts et la vie éternelle. Dans l’article « La vie après la mort : qu’enseigne l’Ancien Testament ? », publié dans Le Journal de juillet-août 2022, M. Gerald Weston a écrit : « L’Ancien Testament contient d’autres preuves que les Écritures offrent l’espérance de la vie éternelle. Les trois grands prophètes [Ésaïe, Jérémie et Ézéchiel] en attestent. »
Ésaïe prophétisa que le jour viendra où Dieu « [engloutira] la mort pour toujours » (Ésaïe 25 :8). Jérémie décrivit que le roi David serait ressuscité (Jérémie 30 :9). Ézéchiel fut inspiré à rapporter sa vision époustouflante de la seconde résurrection après avoir observé les ossements desséchés d’une grande vallée se réunir, recevoir de la chair et des poumons physiques, puis reprendre leur souffle pour la première fois depuis des siècles, voire des millénaires. Cette image représente l’époque qui suivra le Millénium, lorsque la majeure partie de l’humanité sera ramenée à la vie physique et aura l’occasion d’obtenir la vie éternelle (Ézéchiel 37 :1-14). L’article de M. Weston explique également que le prophète Malachie décrivit le livre de vie en le qualifiant de « livre de souvenir » qui contient les noms de ceux qui obtiendront le don et la bénédiction de vivre éternellement dans la nouvelle Jérusalem (Apocalypse 20 :12, 15 ; 21 :27). Encore une fois, il s’agit seulement de quelques exemples tirés des prophètes, inspirés par Dieu, qui illustrent magnifiquement l’espérance que Dieu transmit aux prophètes longtemps à l’avance et qu’ils consignèrent par écrit il y a plus de deux millénaires.
Entre 800 et 400 av. J.-C., Dieu inspira quinze hommes à prêcher, à prophétiser et à écrire des messages essentiels, non seulement pour ceux qui vivaient à leur époque, mais aussi pour tous ceux qui allaient se succéder au cours des millénaires suivants. À l’heure actuelle, vous et moi pouvons nous inspirer des messages des prophètes, en tirer des enseignements et nourrir une espérance ancrée au plus profond de notre être. Ces anciens écrits constituent environ un cinquième de la Bible et ils contiennent des avertissements vitaux, des prophéties, des leçons et une espérance. Ils sont plus pertinents que jamais pour les individus et les nations alors que nous nous approchons de la fin des temps.
N’oubliez donc pas de dépoussiérer de temps à autre Ésaïe, Aggée, Michée, Osée et les autres prophètes majeurs et mineurs afin de lire et d’apprendre les paroles inspirées et retranscrites par les messagers que Dieu a choisis.
1. Eerdmans’ Handbook to the History of Christianity, 1977, p. 373