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Un esprit de famille

par Roderick Meredith
(1930-2017)

L’un des aspects de la restauration du christianisme apostolique qu’il nous faut rétablir consiste à faire preuve d’un authentique « esprit de famille ». Certains d’entre nous le possèdent ; d’autres pas. Il est de toute façon possible de nous améliorer tous. Un esprit de chaleur, d’intimité et d’amour manifesté par TOUS les frères, sera capable de créer une atmosphère accueillante qui aidera des centaines – espérons même des milliers – de nouveaux frères à éprouver le sentiment qu’ils ont « trouvé un foyer » lorsqu’ils seront de passage dans nos congrégations, ou qu’ils commenceront à assister aux services.

Vous souvenez-vous de l’exemple des premiers chrétiens ? Lorsque vous lisez attentivement les Actes des apôtres, il est évident qu’ils possédaient cette sorte d’esprit de groupe. En parlant des premiers convertis, Luc nous dit : « Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur » (Actes 2 :46). Comme ils étaient Juifs, ils allaient encore au temple pour le culte. Mais, ils prenaient régulièrement leurs repas les uns chez les autres. C’était un peu le genre de camaraderie enthousiaste de la « Fête des Tabernacles », qui régnait chez eux ! Il est certain que ces frères étaient très enthousiastes. Ils avaient entendu le vent violent, et vu les langues de feu qui s’étaient posées sur eux, le jour de la Pentecôte. Ils avaient vu les miracles et les guérisons (verset 43). Ils avaient ressenti la puissance de l’Esprit de Dieu dans leur vie, et savaient que Dieu était désormais au milieu de Son peuple d’une manière toute spéciale.

C’est ainsi qu’ils partageaient ensemble leur joie et leur enthousiasme. Ils s’émerveillaient des guérisons et des bénédictions dont ils avaient fait l’expérience. Cela les encourageait profondément de partager ces choses entre eux. En effet, ils se retrouvaient à l’écart des Juifs qui les entouraient – comme c’est également le cas pour nous vis-à-vis des soi-disant chrétiens et du monde profane.

Les premiers chrétiens restaient soudés ensemble comme une petite « famille » – s’encourageant et priant constamment les uns pour les autres au milieu d’un monde hostile. Lorsque la hiérarchie juive chercha à intimider les apôtres Pierre et Jean, ces derniers se tournèrent vers leurs frères qui « élevèrent à Dieu la voix, tous ensemble » (Actes 4 :24). Dieu les entendit et SECOUA littéralement le bâtiment dans lequel ils étaient assemblés ! En partageant ce genre d’épreuve, ces frères avaient vraiment la sensation d’appartenir à la même « famille », comme Dieu inspira Luc à écrire : « La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux » (Actes 4 :32).

Plus tard, lorsque Pierre fut emprisonné à cause de l’Evangile, Luc nous rapporte que « l’Eglise ne cessait d’adresser pour lui des prières à Dieu » (Actes 12 :5). Lorsque Pierre fut surnaturellement délivré par un ange, nous lisons : « Après avoir réfléchi, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient réunies et priaient » (verset 12).

Il est possible que la persécution extérieure n’ait pas pu faire autrement que de conduire ces premiers chrétiens à s’épauler mutuellement. Mais nous voyons que cette unité existait déjà avant cela. Dans l’Eglise de Dieu actuelle, nous devons bâtir sur la fraternité et l’unité que nous possédons déjà. Nous devons être prêts à nous encourager et à nous réconforter les uns les autres dans les dures épreuves que nous allons connaître dans le futur. Nous devons prier suffisamment et constamment pour chacun d’entre nous, et pour nous-mêmes. Nous devons réaliser de plus en plus que nous constituons une « famille » – non pas en le proclamant avec légèreté, mais comme une REALITE.

Je me souviens parfaitement des premiers temps de l’Ambassador Collège – et de ceux de l’Eglise « pionnière » de cette époque. La plupart des frères s’estimaient les uns les autres. Ils aimaient s’inviter régulièrement après le service du sabbat, pour dîner ensemble à la « fortune du pot », ou pour une grillade sur le barbecue. C’était une chose courante – car presque chaque sabbat, quelques familles invitaient généreusement les autres à manger et à fraterniser. En tant qu’étudiant célibataire, puis plus tard, diplômé de l’Ambassador Collège, je me réjouissais de ces occasions ! Cela profitait à ceux qui n’avaient d’autre alternative que de rester seuls et sans rien faire les samedis soir.

A cette époque-là, les frères n’avaient de cesse que d’aider les autres en gardant les enfants ou en se chargeant d’autres besoins ; ils apportaient des repas et encourageaient ceux qui étaient malades. Ils aidaient aussi les familles dont la mère venait d’avoir un bébé. Des hommes bien placés s’efforçaient d’aider les autres à trouver un meilleur emploi. Presque tout le monde voulait aider avec de la nourriture et de l’argent lorsqu’une tragédie frappait une famille, ou qu’un besoin inhabituel surgissait.

Y eut-il des gens qui en profitèrent abusivement ? Oui. Certain des donateurs devinrent-ils cyniques à cause de cela, et pour d’autres choses encore ? Assurément oui.

Mais auraient-ils dû devenir cyniques ? Auraient-ils dû se retirer de leur propre famille ou du cercle intime de leurs amis ?

NON !

La « voie du DON » paie toujours en fin de compte celui qui donne. Dieu finit toujours par bénir ceux qui donnent, qui aident et qui servent. C’est une LOI vivante. Car Dieu nous dit : « L’homme dont le regard est bienveillant sera béni, parce qu’il donne de son pain au pauvre » (Proverbe 22 :9). Et l’apôtre Paul rappelle ces paroles chargées de signification du Fils de Dieu : « Il y a plus de bonheur à DONNER qu’à recevoir » (Actes 20 :35).

Nous vivons dans une époque égoïste. Les gens cherchent avant tout leur propre satisfaction et leurs plaisirs. C’est donc aller à contre courant de la société que d’être véritablement altruiste. Mais nous sommes des fils et des filles engendrés de DIEU. Nous devons livrer notre temps, nos ressources et notre vie au Saint-Esprit de Dieu : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Romains 8 :14).

Par l’apôtre Pierre, notre Père céleste nous dit : « Ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère, aimez-vous ardemment les uns les autres, de TOUT votre cœur » (1 Pierre 1 :22). Cet amour qui ne peut venir que du Saint-Esprit fera de nous une véritable « famille ».

En fin de compte, nous pourrons partager l’ETERNITE ensemble dans le Royaume de Dieu – qui est une FAMILLE. Dieu S’attend à ce que nous puissions édifier – par Son Esprit – une affection sincère et une attitude attentionnée parmi nous qui nous préparons à vivre éternellement dans la famille de notre Père.