Année 2016   Janvier-Février Afficher en grands caractères

Vivre les béatitudes

par Rod King
Les béatitudes

Nous devrions tous être familiers avec « le sermon sur la montagne » donné par Jésus-Christ. Les chapitres 5 à 7 de l’Évangile selon Matthieu contiennent les premières instructions du Christ à Ses disciples ; ils nous donnent également une introduction sur Sa façon de penser et ce qu’Il considère important à notre développement spirituel.

Pendant ce sermon, le Christ nous transmit des instructions spirituelles profondes. Ses paroles sont tout aussi essentielles aujourd’hui qu’à l’époque, il y a près de 2000 ans. Celles-ci se trouvent dans l’ensemble des versets communément appelés les « béatitudes » (Matthieu 5 :3-10).

Que signifie le mot béatitude ? Et comment pouvons-nous imprimer dans notre esprit et notre cœur l’attitude demandée par le Christ dans les béatitudes ?

Selon le dictionnaire Le Grand Robert, le mot « béatitude » vient du latin beatitudo qui signifie « bonheur parfait ». Dans le contexte utilisé par le Christ, les véritables chrétiens reçoivent ces bénédictions comme le fruit de leurs actions et de leur attitude. En d’autres mots, les béatitudes sont le résultat, ou le fruit, de la façon dont nous agissons et pensons. Cela exige un changement de notre façon naturelle de penser. Elles posent les bases à toutes les instructions futures du Christ sur la façon dont nous devrions penser.

Nous allons les étudier une par une, en utilisant d’autres versets pour mieux en saisir le sens.

Heureux les pauvres en esprit
“…car le royaume des cieux est à eux !”

Le Christ nous dit que les pauvres en esprit reçoivent le Royaume de Dieu en récompense. Comme pour chacune des béatitudes, l’inverse est tout aussi instructif. Ceux qui ne sont pas pauvres en esprit n’hériteront donc pas le Royaume de Dieu.

Notez la fin du verset dans Ésaïe 66 :2 : « Et voici à qui je regarde : à celui qui est humble, qui a l’esprit abattu, et qui tremble à ma parole » (Ostervald).

Comprendre que nous n’avons pas de force ou de puissance spirituelle innée est le commencement de l’humilité. Il n’est pas facile de nous dépouiller de tout orgueil, surtout lorsque nous pensons que Dieu doit remarquer combien nous sommes spirituellement sages et formidables. Dieu nous a-t-Il appelés pour notre richesse spirituelle ? Non, car Il n’en a pas besoin.

Tout au long de cet article, nous verrons à quel point Jésus-Christ a mis en pratique les béatitudes qu’Il prêcha. Philippiens 2 :5-7 nous dit : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ : existant en forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui-même… »

Il s’est dépouillé Lui-même de Sa puissance et de Sa force pour mettre totalement Sa confiance en Son Père céleste. Il dit : « Je ne puis rien faire de moi-même : d’après ce que j’entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui [le Père] qui m’a envoyé » (Jean 5 :30).

Êtes-vous « pauvre en esprit », ou comptez-vous encore sur vos pensées et votre spiritualité ?

Jésus-Christ reprocha aux Laodicéens l’absence de cette qualité : « Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu » (Apocalypse 3 :17). Lorsque nous voyons notre pauvreté spirituelle, nous pouvons alors nous tourner vers Dieu qui nous donnera toute la force spirituelle dont nous avons besoin.

Heureux les affligés
“…car ils seront consolés !”

Cela s’applique évidemment aux périodes douloureuses de la vie, comme le décès d’un proche ou d’un ami. Mais il s’agit aussi d’une « affliction » pour notre nation lorsque nous voyons les péchés autour de nous. Ézéchiel 9 :4 nous parle d’un ange qui fut envoyé par Dieu pour marquer ceux qui s’affligent des actes de leurs compatriotes. « Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et fais une marque sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent à cause de toutes les abominations qui s’y commettent. » Ces gens sont mis à part afin d’être épargnés, tandis que le reste du peuple sera détruit.

Jésus-Christ aussi s’est affligé pour Jérusalem à cause de ses iniquités. « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Matthieu 23 :37).

Les Écritures nous disent : « Sentez votre misère ; soyez dans le deuil et dans les larmes ; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera » (Jacques 4 :9-10). Il ne s’agit évidemment pas de rester triste et affligé toute la journée, car il y a « un temps pour pleurer, et un temps pour rire » (Ecclésiaste 3 :4).

Heureux les débonnaires
“…car ils hériteront la terre” – pas le ciel !

Le mot « débonnaire » signifie-t-il être faible ? Non, pas du tout ! Jésus-Christ a dit que Lui-même était débonnaire (Matthieu 11 :29, Darby) et nous savons qu’Il n’était pas faible. Depuis des années, nous comprenons que ce mot signifie « être enseignable » et c’est le cas. Mais c’est bien plus que cela. La véritable signification biblique de ce mot est : « faire entièrement confiance à Dieu et se soumettre à Sa volonté. » Les débonnaires afficheront les fruits de la douceur, de l’humilité et de la bonté. On prend plaisir à connaître ces gens et à les côtoyer, car ils sont une source de motivation et d’encouragement. Ils ne sont pas arrogants, ils ne se vantent pas en vous disant à quel point ils sont formidables. Ces qualités étaient en Jésus-Christ lorsqu’Il vint sur la terre.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice
“…car ils seront rassasiés !”

Celui qui a faim et soif de la justice éprouve le besoin de « se nourrir du Christ », comme M. Meredith le mentionne souvent. Les Écritures déclarent : « Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! Pourquoi pesez-vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas ? Pourquoi travaillez-vous pour ce qui ne rassasie pas ? » (Ésaïe 55 :1-2).

Il ne s’agit pas d’une nourriture physique mais spirituelle. En prenant l’habitude de prier et d’étudier la Bible chaque jour, nous aspirons à la satisfaction intérieure. Lorsque nous restons une partie de la journée sans prier ni étudier, nous ressentons alors un manque intérieur qui ne peut être satisfait que par un contact avec Dieu. C’est de cette faim et de cette soif dont le Christ a parlé.

Plusieurs disciples de Jésus-Christ furent choqués lorsqu’Il déclara : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jean 6 :53-58).

Comment certains de Ses disciples réagirent-ils ? « Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allèrent plus avec lui. Jésus donc dit aux douze : Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu » (versets 66-69).

Et vous ? Lorsque M. Meredith nous exhorte à nous « nourrir du Christ », prenez-vous cela au sérieux ? Si vous avez découvert la véritable signification d’avoir « faim et soif de la justice », vous serez entièrement d’accord avec lui.

Bien sûr, l’outil physique du jeûne – qui consiste à rester un certain temps sans manger ni boire – permet d’attirer notre attention sur notre besoin de nourriture spirituelle, qui est beaucoup plus importante au final que la nourriture physique.

En quittant la Samarie, alors que Ses disciples Le pressaient de prendre un peu de nourriture, Jésus leur dit : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4 :32-34).

Heureux les miséricordieux
“…car ils obtiendront miséricorde !”

La miséricorde et le pardon sont indissociables. Il est difficile de pardonner aux autres lorsque nous entretenons le souvenir des offenses et de nos blessures personnelles. Nous faisons attention à nos rancunes et à nos sentiments d’avoir été blessés, pourtant les Écritures nous rappellent sans cesse de ne pas agir ainsi. « Car le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement » (Jacques 2 :13). Et le Psaume 103 :8-12, nous apprend que « l’Éternel est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté ; il ne conteste pas sans cesse, il ne garde pas sa colère à toujours ; il ne nous traite pas selon nos péchés, il ne nous punit pas selon nos iniquités. Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent ; autant l’orient est éloigné de l’occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. »

Développer la miséricorde demande de l’entraînement et de la persévérance. Avez-vous besoin de pardonner à quelqu’un ? Pouvez-vous le laisser en paix dans votre esprit ? Pouvez-vous reconnaître que vous vous êtes également rendu coupable d’un certain nombre d’offenses pour lesquelles vous aimeriez obtenir miséricorde ? Alors, soyez miséricordieux et pardonnez aux autres. Ce n’est pas un choix, c’est un ordre divin.

Heureux ceux qui ont le cœur pur
“…car ils verront Dieu !”

Nous lisons : « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées » (Philippiens 4 :8).

La pureté des pensées et des intentions vient de Dieu. Elle remplace et elle déracine la malice et l’amertume. Elle nous revigore et nous lave, pour nous rendre purs comme de la neige. Elle nous donne un esprit et un cœur purs. Elle nous purifie de la colère, de la haine et elle nous permet de parler comme le Christ : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23 :34).

Heureux ceux qui procurent la paix
“…car ils seront appelés fils de Dieu !”

Dans le « Far West » américain, le revolver Colt 45 était appelé le « pacificateur ». Mais les pacificateurs de Dieu procurent une paix réelle et durable. Contrairement aux soldats de la paix des Nations Unies qui tentent de maintenir le calme, les pacificateurs sont proactifs et ils essaient par tous les moyens de tracer le chemin de la paix pour les autres. Ils ouvrent le dialogue avec leurs ennemis et ils ont des paroles de paix, pas de guerre. Cette façon d’agir nous rend vulnérables et nous courons le risque d’être rejetés. Néanmoins, les véritables chrétiens sont prêts et disposés à agir courageusement afin de procurer la paix. Les Écritures nous rappellent : « Lequel d’entre vous est sage et intelligent ? Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse. Mais si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n’est point celle qui vient d’en haut ; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix » (Jacques 3 :13-18).

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice
“…car le royaume des cieux est à eux !”

Avec ce verset, la boucle est bouclée. Le fruit de la première béatitude, pour les pauvres en esprit, est le même que pour ceux qui sont persécutés pour la justice. Vivre en véritable chrétien attire la persécution – mais comme notre Frère aîné, qui nous a précédés, nous resterons debout et fermes dans le Seigneur.

Cette façon de penser et ce mode de vie tout entier procurent comme bénédiction une satisfaction intérieure que les voies de ce monde ne peuvent pas offrir. Regardez autour de vous combien la plupart des gens dans le monde ont une vie vide de sens. Ils ne connaissent pas cette sérénité que vous pouvez ressentir.

Oui, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à sortir de ce monde, de ses voies de jalousie, d’envie et d’orgueil – des attitudes qui engendrent uniquement des discordes et des querelles. Voulez-vous avoir cette paix et cette satisfaction intérieures ? Alors, pratiquez le mode de vie que Jésus-Christ nous a décrit dans les béatitudes !