Année 2011   Archives Afficher en grands caractères

A la mémoire de Dibar Apartian

1916-2010

par Roderick Meredith
(1930-2017)
Dibar Apartian

Le 8 décembre 2010, un autre chêne majestueux est tombé. Notre cher frère et ami, l’évangéliste Dibar Krikor Apartian, est parti pour un repos bien mérité. M. Apartian a vécu 94 années – 24 de plus que le Roi David qui s’était éteint « rassasié de jours » à l’âge de 70 ans. L’Eternel Dieu a utilisé M. Apartian pour mettre en place Son Œuvre en langue française, puis pour la guider et la superviser pendant plusieurs décennies. A travers son ministère en langue française, ses sermons et ses articles en anglais, et grâce à son affection et à sa bonté légendaire, M. Apartian a eu un impact formidable dans la vie de milliers de personnes de par le monde.

J’ai rencontré M. Apartian pour la première fois en 1955. Richard David Armstrong venait juste de l’embaucher comme professeur de français à l’Ambassador College à Pasadena, en Californie. Peu avant, M. Apartian avait répondu à une offre d’emploi de « professeur de français » parue dans un journal en rapport avec l’éducation. Avant d’obtenir le poste, il eut un entretien avec M. Herbert W. Armstrong. M. Apartian répétait souvent qu’il avait été impressionné par la compréhension etla sincérité de M. Armstrong. Il m’avait dit à de nombreuses reprises : « Rod, tout ce que je cherchais, c’était un poste pour enseigner le français. Mais il semble que M. Armstrong voulait que je comprenne ce qu’étaient réellement l’Ambassador College et l’Œuvre. Ainsi, il m’a parlé pendant deux heures et demie du but de l’existence humaine ! A cette époque, je ne comprenais pas bien tout cela [il n’était pas encore converti], cependant j’étais très impressionné et j’étais heureux de faire partie d’une institution dirigée par un homme aussi clairvoyant qu’Herbert W. Armstrong ».

Pendant les décennies suivantes, M. Apartian et son épouse, Shirley, sont devenus de bons amis de M. et Mme Armstrong. Ils possédaient tous les deux un degré de culture et de distinction que M. et Mme Armstrong appréciaient. Ils organisaient souvent, chez eux, des dîners élégants pour des membres de la faculté et des amis dans l’Eglise. Quelquefois, M. Apartian voyageait avec M. Armstrong pour rencontrer des dignitaires, et il était toujours un compagnon agréable et intéressant pour tous ceux d’entre nous qui étions en contact avec lui. Dieu l’a béni avec une formidable épouse, deux fils et un petit-fils qu’il aimait beaucoup.

Dibar Apartian a vécu une vie riche et mouvementée. Il est né en Turquie, de parents arméniens, au début de l’atroce « génocide arménien ». Ses parents furent avertis par des amis de ce qui arrivait, et ils purent le faire embarquer sur un navire afin de l’épargner. Alors qu’il avait 4 ou 6 ans, il fut envoyé à Marseille, dans le sud de la France, pour être pris en charge par des proches en Suisse. Ils le placèrent finalement dans un orphelinat, où il passa les années suivantes et où il reçut la majeure partie de son éducation. Plus tard, il excella dans ses études et il acquit une excellente éducation en Suisse. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il commença à travailler pour l’Ambassade des Etats-Unis à Berne, en Suisse. Grâce à son intelligence, sa diplomatie et sa courtoisie, il devint l’employé non-suisse le plus haut placé à l’Ambassade des Etats-Unis à Berne.

M. Apartian trouva grâce aux yeux d’un haut diplomate américain, en visite à l’Ambassade, qui l’aida – juste après la Seconde Guerre mondiale – à immigrer aux Etats-Unis. Il commença par travailler à New-York comme professeur particulier de français. Il quitta ensuite New-York pour Los Angeles, avec l’espoir de côtoyer les « stars » francophones d’Hollywood, où il se décida finalement à postuler pour un poste universitaire de professeur de français. C’est ainsi qu’il rencontra Richard Armstrong et qu’il entra à l’Ambassador College. Dès lors, il devint mon ami, et même mon plus vieux et plus ancien ami personnel, pendant près de 55 ans !

Dibar Apartian, Richard David Armstrong, Benjamin Rea (qui était en charge du Département hispanophone et doyen de l’Ambassador College à Bricket Wood) et moi avions été – pendant quelques années – les « quatre célibataires » de la faculté de l’Ambassador College. Nous avons partagé de nombreux repas, nous avons fait des randonnées en montagne et d’intéressants voyages ensemble. Bien que M. Apartian fût plus âgé, il nous a survécus, sauf à moi qui étais le plus jeune d’entre les quatre. Il voyagea beaucoup à travers l’hémisphère Nord, en particulier en Europe – souvent au service de Dieu. Son abnégation, pour enseigner et mettre en pratique le mode de vie de Dieu, était devenue sa marque de fabrique.

Sa chaleur, sa personnalité attentionnée et son enthousiasme pour bâtir l’Œuvre francophone – et pour servir l’ensemble du peuple de Dieu – vont beaucoup nous manquer. Personnellement, les conseils et les encouragements d’un de mes meilleurs amis sur terre vont aussi me manquer.

Oui, un « chêne majestueux » est tombé. Bien qu’il nous manque à tous, nous nous réjouissons que Dieu ait donné à Son serviteur, Dibar Apartian, 94 années d’une vie productive et pleine de rebondissements. Et nous pouvons nous réjouir que cette vie intéressante l’ait été au service de notre grand Dieu. Nous attendons avec impatience et enthousiasme de revoir notre ami, Dibar, lors de la résurrection à venir. Nous sommes certains qu’il sera là et qu’il nous accueillera, une fois encore, avec son grand sourire. Que Dieu hâte ce jour !