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Les Samaritains : anciens et nouveaux

par La rédaction

Les Samaritains sont mentionnés à la fois dans l’Ancien Testament et le Nouveau. Le monde, en général, préfère se concentrer sur la parabole du « bon Samaritain », en négligeant de réfléchir sur ce que les Samaritains (ainsi que les Israélites, qui partageaient leurs mauvaises valeurs), représentent. Les Samaritains représentent-ils la bonté ou l’infidélité envers Dieu ? Ou représentent-ils quelque chose d’autre ? La Bible – qui est la base de la doctrine (2 Timothée 3 :16) – nous donne la réponse.

Les Samaritains dans l’Ancien Testament

La Samarie était une région située au nord de Jérusalem. La première mention de Samarie, dans la Bible, se trouve dans 1 Rois 13 :31, où il est question de la déclaration d’un homme de Dieu : « Car elle s’accomplira, la parole qu’il a criée, de la part de l’Eternel, contre l’autel de Béthel et contre toutes les maisons des hauts lieux qui sont dans les villes de Samarie » (verset 32). Il s’agissait d’une mise en garde contre les faux cultes en Samarie.

Bien avant la captivité assyrienne, Dieu avait exprimé Son mécontentement envers les Israélites vivant en Samarie. Plus de 25 ans avant qu’Israël ne fût emmené en captivité, le prophète Osée écrivit : « Lorsque je voulais guérir Israël, l’iniquité d’Ephraïm et la méchanceté de Samarie se sont révélées, car ils ont agi frauduleusement » (Osée 7 :1). Et encore : « L’Eternel a rejeté ton veau, Samarie ! Ma colère s’est enflammée contre eux. Jusqu’à quand refuseront-ils de se purifier ? Il vient d’Israël, un ouvrier l’a fabriqué, et ce n’est pas Dieu ; c’est pourquoi le veau de Samarie sera mis en pièces » (Osée 8 :5-6). Le prophète Osée déclara aussi : « Samarie sera punie, parce qu’elle s’est révoltée contre son Dieu. Ils tomberont par l’épée ; leurs petits enfants seront écrasés, et l’on fendra le ventre de leurs femmes enceintes » (Osée 13 :16). Dans le livre de l’Exode, il est à remarquer que, lorsque les enfants d’Israël se prosternèrent devant le veau d’or, ils déclarèrent qu’ils adoraient le vrai Dieu (Exode 32 :8). Dieu n’approuva certainement pas ce genre de déclaration et de culte (verset 9).

Après une défaite militaire majeure, Israël partit en captivité en Assyrie, et Samarie fut habitée par des non Israélites. « Le roi d’Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Cutha, d’Avva, de Hamath, et de Sepharvaïm, et les établit dans les villes de Samarie à la place des enfants d’Israël » (2 Rois 17 :24). Dans un premier temps, ces nouveaux habitants de Samarie n’eurent pas la crainte de l’Eternel, et lorsqu’ils furent assaillis par des lions, ils demandèrent l’aide du roi d’Assyrie parce qu’ils réalisèrent qu’ils ne « connaissaient pas la manière de servir le dieu du pays » (2 Rois 17 :26) . Le roi d’Assyrie leur envoya alors un prêtre israélite, qui avait été emmené en captivité, pour qu’il enseigne aux Samaritains comment rendre un culte au Dieu d’Israël (verset 27).

Toutefois, comment les Samaritains répondirent-ils ? Acceptèrent-ils le véritable culte du Dieu d’Israël ? Non ! Ils persistèrent dans la voie de l’idolâtrie : « Mais les nations firent chacune leurs dieux dans les villes qu’elles habitaient, et les placèrent dans les maisons des hauts lieux bâties par les Samaritains » (2 Rois 17 :29).

Il y avait quelque chose d’inhabituel chez ce peuple. « Ils craignaient l’Eternel, et ils servaient en même temps leurs dieux d’après la coutume des nations d’où on les avait transportés. Ils suivent encore aujourd’hui leurs premiers usages : ils ne craignent point l’Eternel, et ils ne se conforment ni à leurs lois et à leurs ordonnances, ni à la loi et aux commandements prescrits par l’Eternel aux enfants de Jacob qu’il appela du nom d’Israël. L’Eternel avait fait une alliance avec eux, et leur avait donné cet ordre : Vous ne craindrez point d’autres dieux ; vous ne vous prosternerez point devant eux, vous ne les servirez point, et vous ne leur offrirez point de sacrifices. Mais vous craindrez l’Eternel, qui vous a fait monter du pays d’Egypte avec une grande puissance et à bras étendu ; c’est lui que vous devez adorer, et c’est à lui que vous offrirez des sacrifices. Vous observerez et mettrez toujours en pratique les préceptes, les ordonnances, la loi et les commandements, qu’il a écrits pour vous, et vous ne craindrez point d’autres dieux. Vous n’oublierez pas l’alliance que j’ai faite avec vous, et vous ne craindrez point d’autres dieux. Mais vous craindrez l’Eternel, votre Dieu ; et il vous délivrera de la main de tous vos ennemis. Et ils n’ont point obéi, et ils ont suivi leurs premiers usages. Ces nations craignaient l’Eternel et servaient leurs images ; et leurs enfants et les enfants de leurs enfants font jusqu’à ce jour ce que leurs pères ont fait » (2 Rois 17 :33-41).

Par conséquent, les Samaritains, dans l’Ancien Testament, sont assurément identifiés comme un groupe de gens qui ne pratiquaient pas le véritable culte de Dieu, qui ne gardaient pas Ses commandements et qui ajoutaient des rituels païens à leur culte. Les Samaritains participaient à des pèlerinages au temple de Jérusalem (Jérémie 41:5), mais même leur culte au temple devint païen, comme on pouvait le voir dans le temple séparé, situé au mont Garizim, qu’ils ont établi au 4ème siècle avant Jésus-Christ, et dans lequel le culte des Samaritains continua même après sa destruction par Jean Hycran en 129-128 av. J.-C. (voir Eerdmans Bible Dictionary, page 907).

Les Samaritains du Nouveau Testament

Le dictionnaire biblique Smith mentionne que certains Juifs, qui reniaient leur religion, trouvaient de temps en temps refuge chez les Samaritains ; en conséquence les Samaritains, avec le temps, annoncèrent partager le sang juif, lorsque cela était dans leur intérêt. Non seulement les Juifs ne considéraient pas les Samaritains comme de vrais Juifs, mais le Nouveau Testament déclare que « les Juifs n’avaient pas de relations avec les Samaritains » (Jean 4 :9). Remarquez que Jésus envoya Ses disciples, en disant : « N’allez pas vers les païens, et n’entrez pas dans les villes des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël » (Matthieu 10 :5-6). Jésus considéra donc les Samaritains comme des Gentils. Bien sûr, après Sa résurrection, Il recommanda à Ses disciples de prêcher l’Evangile à Samarie (Actes 1 :8), et c’est alors que l’Eglise se développa (Actes 9 :31).

Jésus fit savoir sans détour ce qu’Il pensait des Samaritains et de leur faux culte. Lorsqu’Il parla à la femme samaritaine (Jean 4 :7), qui déclarait ce qu’elle connaissait au sujet du culte (verset 20), Jésus remarqua : « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4 :22-24). Jésus jugea les Samaritains comme étant des gens qui ne connaissaient pas ce qu’ils adoraient. Le vrai culte n’inclut pas des rituels païens physiques, mais il implique une adoration dans la vérité ! Jésus ne considéra pas la forme de culte des Samaritains comme étant acceptable. Il cita aux pharisiens un passage d’Esaïe, qui se rapporte aussi aux Samaritains : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Matthieu 15 :8-9).

Il est possible d’être un Samaritain et de faire de bonnes œuvres (Luc : 10 :33, 37). Mais cela veut-il dire que la religion des Samaritains était acceptable aux yeux de Dieu ? Il apparaît dans beaucoup d’autres passages des Ecritures, que la réponse est absolument : « Non » !

Les Samaritains modernes

Y a-t-il aujourd’hui des gens religieux comme les Samaritains, qui pratiquent de bonnes œuvres, tout en professant une fausse religion ? Jésus a-t-Il annoncé qu’il y aurait de tels faux chrétiens ? Il a dit : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Matthieu 7 :21-23). S’ils pratiquent l’iniquité, Jésus dit qu’Il ne les connaît pas, même s’ils produisent des signes miraculeux ou s’ils font un bon travail. Il est intéressant de noter ce que Jésus a dit : « Voici, je te donne quelques-uns de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir se prosterner à tes pieds, et reconnaître que je t’ai aimé » (Apocalypse 3 :9). Ici, les faux chrétiens sont identifiés comme étant de faux Juifs – tout comme les Samaritains étaient considérés comme de faux Juifs !

Aujourd’hui, beaucoup de gens affirment qu’ils servent le Christ, et que Dieu accepte leurs usages et leurs pratiques non bibliques pour Le servir. Ils prétendent que Dieu accepte leurs fêtes d’origine humaine – même si elles sont empruntées aux cultes d’autres dieux – en tant qu’alternative acceptable aux Jours saints dont la liste figure dans Lévitique 23. De tels pratiquants religieux supposent qu’ils n’ont pas besoin de garder les commandements divins pour être chrétiens. Ils n’ont pas compris Apocalypse 12 :17 : « Le dragon fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre au reste de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus. » Ce passage montre à l’évidence que ceux qui gardent le témoignage de Jésus-Christ, gardent les commandements de Dieu. Comme les anciens Samaritains, les Samaritains modernes ne savent pas ce qu’ils adorent. Malheureusement, ils ne veulent pas adorer Dieu dans la vérité. De ce fait, nombreux sont ceux qui pratiquent aujourd’hui le faux christianisme, et qui sont semblables à des Samaritains modernes.