Année 2011   Archives Afficher en grands caractères

Un trait de caractère négligé

par Roderick Meredith
(1930-2017)

J’espère que vous avez passé une Pâque et une Fête des pains sans levain positives et très significatives. Le prochain Jour saint est la Pentecôte, et c’est l’occasion de méditer tout spécialement sur la puissance du Saint-Esprit dans notre vie. L’Esprit de Dieu nous permet de vaincre notre nature humaine charnelle et de laisser le Christ vivre Sa vie en nous, en nous soumettant totalement à Lui et en utilisant le Saint-Esprit.

L’Esprit de Dieu nous donne la force de faire des choses humainement désagréables. Il nous permet de croître et de changer. Nous avons aussi d’autres responsabilités en tant que chrétien, dont une particulièrement difficile pour beaucoup de gens – qui n’aiment pas l’affronter. Or, pour entrer dans le Royaume de Dieu, nous devons comprendre et greffer dans notre vie un trait de caractère auquel nous pensons rarement, mais qui nous permettrait de croître et de changer. Il doit faire partie intégrante de notre personnalité – et de notre façon de penser, de sentir et d’agir.

Ce trait de caractère est d’accepter la correction.

Est-ce une chose simple, facile ?

Non ! La plupart des êtres humains éprouvent beaucoup de difficultés à s’humilier et à accepter la correction. Car cela blesse notre fierté, notre sentiment d’importance et toute notre personnalité. Qu’il est difficile d’admettre que nous avons tout faux ! Cela fait mal !

Plus les années passent et plus nous devrions être disposés à laisser Dieu nous modeler et nous façonner – nous nettoyer et nous purifier. Car nous n’avons pas d’autre moyen pour trouver la véritable maturité chrétienne.

Nous devons demander à Dieu – avec ferveur et sincérité – « Père, s’il te plaît, purifie-moi, et aide-moi à me voir comme Tu me vois ! Lave-moi aussi de mes péchés secrets. Humilie-moi si nécessaire. Reprends-moi et châtie-moi comme Tu le fais pour chacun des enfants que Tu aimes. Aide-moi ! Façonne-moi et modèle-moi afin que je reflète le caractère de Jésus-Christ. Fais-moi à Ton image pour que je puisse entrer dans Ton Royaume, dans Ta Famille et porter Ton nom pour toujours ! »

La parole de Dieu nous dit : « Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend ; car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu’il reconnaît pour ses fils. Supportez le châtiment : c’est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas ? » (Hébreux 12 :5-7). Pourquoi Dieu nous châtie-t-Il et nous fait-Il passer par ces épreuves et ces tests que nous rencontrons dans notre vie ? « Afin que nous participions à sa sainteté » (verset 10).

Frères et sœurs, si nous tenons réellement à entrer dans le Royaume de Dieu, nous devons accepter de passer par toutes les épreuves, de surmonter tous les obstacles, d’endurer toutes les humiliations et même la mort physique en servant le Christ – si cela devait arriver. Mais beaucoup trop souvent, nous avons des « idoles » entre Dieu et nous. Nous sommes fiers et vaniteux. Nous nous offensons car nous ne mettons pas Dieu au centre de notre vie. Pourtant la Bible déclare : « Il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta loi, et il ne leur arrive aucun malheur » (Psaume 119 :165). La Bible de Jérusalem traduit la fin du verset comme suit : « pour eux rien n’est scandale ».

Certains d’entre nous s’offensent lorsqu’ils sont corrigés. Nous n’acceptons la correction que si elle est facile à supporter et de préférence « adoucie » ! Mais le livre des Proverbes ne cesse de nous répéter que le chemin vers la sagesse – le chemin qui mène au Royaume de Dieu – consiste à accepter l’instruction, la correction et la réprimande.

Dieu dit : « Ne reprends point un moqueur, de peur qu’il ne te haïsse ; reprends un homme sage, et il t’aimera. Instruis un sage, et il deviendra encore plus sage ; enseigne un homme de bien, et il croîtra en science » (Proverbes 9 :8-9, version Ostervald, 1996).

C’est souvent « l’idole » de notre propre vanité qui nous empêche d’écouter avec humilité et d’être attentifs lorsque nous sommes corrigés. Nous avons tous des idoles dans notre vie. Tout ce qui s’interpose entre Dieu et nous, et nous empêcher de nous soumettre totalement à Dieu doit être détruit !

M. Herbert W. Armstrong s’était rendu compte – en de nombreuses occasions – qu’il s’était créé une idole virtuelle par rapport à son entreprise ou son désir de paraître important et estimé aux yeux des hommes prospères.

Il nous dit dans son autobiographie :

« Laissez-moi ajouter une chose que beaucoup de gens ne comprennent pas au sujet de la conversion.

« La repentance, cette condition requise pour être véritablement converti et recevoir le Saint-Esprit de Dieu, est très différente de ce que supposent la plupart des gens. Elle signifie beaucoup plus que “voir” la vérité de Dieu et être “assez bon” pour l’adopter et l’accepter. C’est une attitude complètement différente que le simple fait d’accepter certaines doctrines.

« Qui que vous soyez, vous avez, ou vous avez eu, une idole. Vous avez eu un autre “dieu” devant le véritable Dieu vivant et tout-puissant. Il peut s’agir d’un hobby ou de votre passe-temps habituel. Cela peut être votre époux, votre épouse, vos enfants, ou encore votre emploi. Cela peut être votre propre vanité, votre bâton de rouge à lèvres, votre entreprise ou votre carrière. Très souvent, c’est l’opinion de vos amis, de votre famille, de vos contacts professionnels ou autres.

« Mais quelle qu’elle soit, cette idole doit être détruite, démolie – elle doit être littéralement déracinée de votre esprit, même si cela devait être plus douloureux que de vous faire enlever toutes les dents, et peut-être même une partie de la mâchoire avec ! Je ne crois pas que beaucoup de gens aient vécu ceci sans douleur. Je ne sais pas s’il existe une anesthésie qui rendrait ce genre d’opération agréable. Généralement, cela semble être encore plus atroce que l’agonie sous la plus cruelle torture » (Autobiography of Herbert W. Armstrong, Volume 1, 1986, page 593. C’est nous qui traduisons).

Dieu nous dit : « Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice » (Hébreux 12 :11). J’ai appris que, même si la correction n’est pas donnée de la « bonne » manière et que les motivations sont discutables, il est toujours préférable « d’écouter », d’y réfléchir et d’agir en conséquence, que de crier « à l’injustice » et de se braquer. A travers les épreuves et les tests par lesquels je suis passé en plus de 61 ans dans l’Eglise de Dieu, j’ai appris qu’il était sage de considérer attentivement la correction même si elle venait de mes ennemis. Car parfois, aussi étrange que cela puisse paraître, ils pouvaient avoir remarqué des problèmes dans ma vie ou dans mon approche dont mes amis ne m’avaient jamais parlés !

Alors, si vous désirez ardemment entrer dans le Royaume de Dieu et dans Sa Famille à jamais, ne vous arrêtez pas à l’auteur de la correction, même si elle semble avoir été donnée dans un mauvais esprit. Au contraire, réfléchissez-y, tirez-en les leçons et agissez en conséquence, même si une toute petite partie de cette correction seulement était justifiée.

Ne laissez jamais vos « émotions » vous blesser. Et surtout ne devenez jamais amers lorsque Dieu vous corrige – par Ses ministres, par quelqu’un d’autre ou par certaines circonstances ! Car non seulement cette amertume vous fera du mal, mais elle vous détruira si vous la laissez s’installer et se développer !

La Bible nous met en garde : « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés » (Hébreux 12 :14-15).

Même si cela fait « mal » ou que vous devez littéralement crier à Dieu pour qu’Il vous aide, ne laissez jamais l’amertume envahir votre esprit, de peur que vous ne deveniez sourds aux raisonnements logiques ! Et souvent, même l’Esprit de Dieu ne pourra plus vous atteindre ! Car votre fierté charnelle personnelle et votre amertume rejetteront l’influence du Saint-Esprit de Dieu.

Frères et sœurs, c’est un sujet extrêmement sérieux ! Je vous le dis en toute sincérité et du fond du cœur : mon expérience dans l’Eglise de Dieu m’a montré que si vous laissez l’amertume envahir votre esprit, vous pourriez, à ce moment-là, choisir la mort plutôt que la vie éternelle dans le glorieux Royaume de Dieu !

Apprenons donc à nous humilier, à accepter la correction et la réprimande. Méditons ces paroles inspirées de l’apôtre Pierre : « De même, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5 :5-7).

Oui, Dieu prend soin de vous. Il vous a fait à Son image. Il veut que vous deveniez son fils ou sa fille à part entière à la résurrection, et que vous deveniez comme Lui pour l’éternité. Mais avant cela, Il doit travailler avec vous pendant un certain nombre d’années. Il peut avoir besoin de briser la « croûte charnelle » de votre personnalité. Il doit vous modeler, vous corriger lorsque vous agissez mal et vous châtier au besoin. Dieu « saura » alors que vous êtes prêts à entrer dans Sa Famille éternelle, fondée sur le principe qui consiste à donner – et non à « prendre » – sur la véritable humilité et le service, sur l’amour et la compassion envers notre prochain et sur la joie indicible d’être en parfaite union avec Dieu Lui-même.

Il n’y a pas d’autre moyen.

Soyons donc tous disposés à laisser Dieu travailler avec nous, nous corriger et modeler Son caractère parfait en chacun d’entre nous. Alors, comme nous le dit l’apôtre Pierre : « Après que vous aurez souffert un peu de temps », Dieu « vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. A lui soit la puissance aux siècles des siècles ! Amen ! » (1 Pierre 5 :10-11).